COOPERSTOWN, N.Y. (PC) - Gary Carter n'a pas renié son passé montréalais, dimanche, à l'occasion de son intronisation au Temple de la renommée du baseball. Bien au contraire.

Il a en effet parsemé son discours de 25 minutes de quelques mots de français. "Wow!", s'est d'abord exclamé Carter, en anglais. "Avez-vous du plaisir?", a-t-il lancé aux convives. "Vous savez comment se sent un enfant qui s'apprête à entrer pour la première fois dans un magasin de bonbons? Aujourd'hui, le Kid est dans le magasin de bonbons; c'est si bon!", a-t-il poursuivi en guise de préambule dans sa langue maternelle.

Carter a ensuite pris la peine de prononcer les salutations d'usage et de remercier ses partisans dans la langue de Molière.

"Bonjour mesdames et messieurs. Il me fait grand plaisir et grand honneur d'être ici cet après-midi. Je veux remercier tous les partisans des Expos, des Mets, des Giants et des Dodgers. Mes amis, merci beaucoup", a-t-il prononcé avec beaucoup de brio.

Au fil de son allocution, Carter a rappelé que Mickey Mantle, son idole, lui avait donné la passion du baseball.

Il a remercié tous les gérants qui l'ont dirigé au fil de sa carrière, mais tout particulièrement Karl Kuehl, pour lequel il a joué aux niveaux AA et AAA, ainsi que pendant une partie de la saison 1976 à Montréal.

Le nouvel immortel a également eu de bons mots pour Dick Williams, le gérant des Expos en 1977 quand Carter est officiellement devenu le receveur numéro un de la formation montréalaise.

En plein contrôle de ses émotions jusque-là, Carter a semblé flancher une première fois lorsqu'il a relaté une anecdote impliquant Eddie Murray.

"Je n'ai joué qu'une année avec Eddie, avec les Dodgers, et il était un homme remarquable. Un jour, il marchait avec un bâton fracassé dans les mains lorsqu'il a décidé de le donner à un jeune garçon de six ans. Ce garçon, c'était mon fils. C'est ainsi que la relation Carter-Murray s'est formée. Ce bâton occupe encore une place de choix dans le coeur de mon fils."

L'émotion a atteint son comble lorsque Carter, qui a été élu au Panthéon à sa sixième tentative, a rendu hommage à sa famille. Son père, qui avait été son instructeur dans les petites ligues, est décédé trois semaines après la confirmation de son élection, au mois de janvier. La mère de Carter est décédée alors qu'il avait 12 ans.

"C'est ici que ça pourrait devenir un peu difficile, a lancé Carter. Mes parents ne peuvent être ici avec moi en personne, mais je sais qu'ils sont là, en haut, tout souriants. Maman, papa, vous me manquez mais je ne vous oublierai jamais. Je sais à quel point vous êtes fiers aujourd'hui."

Carter, le premier joueur à être intronisé avec la casquette des Expos, s'est fait une place dans les majeures en 1975. Au cours de sa carrière de 19 ans, il a été sélectionné deux fois à titre de joueur par excellence du match des étoiles et il a aidé les Mets de New York à remporter la Série mondiale en 1986. Il détient le record des majeures pour le plus grand nombre de retraits par un receveur (11 785) et le plus de chances de retrait par un joueur à cette position (12 988).

L'ancien joueur de premier but des Orioles de Baltimore Eddie Murray, le commentateur des Brewers de Milwaukee et Hal McCoy, un journaliste sportif du Dayton Daily News, en Ohio, ont également été intronisés.

"C'est un rêve. C'est l'une des rares choses dont je n'avais jamais osé rêver", a déclaré Murray, le 38e joueur de l'histoire à être élu au Temple de la renommée dès sa première année d'admissibilité.

"Lorsque Ted Williams a été intronisé il y a 37 ans, il a dit qu'il devait sans doute réellement le mériter parce qu'il n'avait certainement pas gagné sa place à cause de son amitié avec les journalistes. Alors je suis fier de me retrouver en sa compagnie de cette façon", a ajouté Murray, qui avait souvent boudé les médias au cours de sa carrière.

Murray avait été proclamé recrue de l'année dans l'Américaine en 1977 et il est devenu l'un des frappeurs ambidextres les plus craints de sa génération. Il a cogné 504 circuits, dont 19 grands chelems, bon pour le deuxième rang de l'histoire derrière Lou Gehrig. Il a produit un minimum de 75 points au cours de 20 saisons consécutives, un record des majeures.

Uecker, un joueur médiocre qui s'est toutefois avéré un maître derrière le micro, a livré un discours teinté d'humour, tout particulièrement lorsqu'il a parlé de son ancien gérant Gene Mauch.

"J'étais assis sur le banc et il me disait: 'Prends un bâton et met fin à ce ralliement.' Ou bien il m'envoyait à la plaque sans bâton tout en me disant de tenter d'obtenir un but sur balles."