La ligue Can-Am n'est pas seulement un tremplin pour certains joueurs. Il s'agit aussi d'une école pour les arbitres. Ainsi, Mathieu Moisan a déjà franchi l'étape du baseball indépendant après seulement une saison, lui qui fait présentement ses débuts dans les ligues mineures affiliées aux majeures.

La ligue Can-Am n'est pas seulement un tremplin pour certains joueurs. Il s'agit aussi d'une école pour les arbitres. Ainsi, Mathieu Moisan a déjà franchi l'étape du baseball indépendant après seulement une saison, lui qui fait présentement ses débuts dans les ligues mineures affiliées aux majeures.
L'homme en bleu de Stoneham séjourne présentement en Floride, où il travaille au camp d'entraînement prolongé (extended spring training). Depuis le début d'avril, il est affecté aux matchs des espoirs des Blue Jays, des Yankees, des Devil Rays et des Phillies à Clearwater.

«Presque tout est axé sur les lanceurs, ici. Il n'y a rien de très rigoureux pour les arbitres. Les matchs se déroulent à tous les jours à 13 h et le samedi, à 10 h», raconte Moisan au Soleil.

L'arbitre d'à peine 20 ans rentrera au bercail la semaine prochaine avant de recevoir sa seconde affectation. Il sera en poste dans la Ligue de la Côte du Golfe, un circuit réservé aux recrues qui viennent de signer leur premier contrat, comme Kevin Denis-Fortier l'a récemment fait avec les Blue Jays.

Moisan entend mettre à profit son expérience acquise au camp prolongé. Après tout, il a eu la chance d'être derrière le marbre lorsque John Thomson, des Blue Jays, y faisait sa rééducation en prévision d'un retour à Toronto. Il a également été témoin de la remise en forme du Japonais Aki Iwamura, des Devil Rays, et celle de Brandon League, lui aussi des Jays.

«La possession de leur art est impressionnante : des rapides cassant à la dernière minute, des glissantes revenant sur le marbre, etc. Le calibre de jeu en soi n'est pas aussi relevé qu'on pourrait le penser, alors je m'y suis trouvé à mon aise assez rapidement. Les jeunes sont talentueux, mais leurs habiletés ne sont pas encore à point. Il y a beaucoup de bâtons fracassés, des erreurs défensives et des relais erratiques.»

Moisan aurait bien aimé se retrouver dans un calibre supérieur, mais son absence sur les losanges du baseball affilié en 2006 retarde sa progression. Incapable d'obtenir un permis de travail aux États-Unis, il avait plutôt fait ses débuts dans la ligue Can-Am, où il était l'un des trois arbitres locaux de Québec.

«Il y a un bon côté à tout cela. Avec l'expérience de la Can-Am et du camp prolongé, je devrais être en mesure de bien figurer dans la Ligue des recrues. De plus, en ne sautant pas d'étape, tu ne te brûles pas et tu développes une plus grande confiance pour la suite.»

Malgré son classement parmi les élèves les plus performants à l'école d'arbitrage Jim Evans en 2006, Moisan doit faire preuve de patience. Ça n'a pas empêché le propriétaire de l'école de l'inviter à titre d'apprenti instructeur au stage de 2007. L'enseignement l'a aussi aidé dans son travail, tant sur le plan des déplacements que sur la réglementation.

À moyen terme, il espère atteindre le niveau A-avancé d'ici trois saisons. «En espérant que ça se fasse plus vite. Pour l'instant, la Can-Am est terminée pour moi, car on m'interdit de travailler dans un autre calibre que celui où je suis affecté. Je vais quand même m'ennuyer du stade et de son ambiance, mais j'aspire à découvrir tout aussi bien dans les prochaines années», dit celui qui se voit comme un alpiniste au bas d'une montagne, le sommet brillant tout en haut.