MONTREAL (PC) - Ce fut un grand cru. Les Angels d'Anaheim ont remporté la Série mondiale pour la première fois de leur histoire après une attente de 41 ans et le baseball majeur a ainsi couronné une belle saison au cours de laquelle le gros bon sens a prévalu alors qu'il est parvenu à éviter un conflit de travail qui aurait causé un tort irréparable.

Le 30 août, trois heures et demie avant la date butoir pour le déclenchement de la grève, les propriétaires et les joueurs ont conclu une nouvelle entente jusqu'en décembre 2006. Ils ont évité un arrêt de travail pour la première fois depuis 1972 (ils étaient 0-en-8) et il était donc dans la logique des choses que la saison se termine sur une note positive par la victoire inattendue des Angels en sept matchs contre les Giants de San Francisco lors de la Série mondiale.

Les Angels, dont Bill Stoneman, l'ancien des Expos, est devenu leur directeur général il y a trois ans, l'ont emporté grâce à une remontée formidable. Ils tiraient de l'arrière 5-0 lors de la septième manche du sixième match alors que le champagne était sur la glace dans le vestiaire des Giants.

Un circuit de trois points de Scott Spiezio a alors ranimé les Angels, l'équipe qui avait d'ailleurs réalisé le plus grand nombre de remontées cette année. Ils avaient disposé des Yankees de New York lors de la première ronde des séries et ils avaient remporté le titre de la Ligue américaine en battant les surprenants Twins du Minnesota, l'équipe de la Ligue américaine qui devait être dissoute en même temps que les Expos dans la Ligue nationale...

John Lackey a été le lanceur gagnant lors du match décisif, devenant la première recrue à remporter le septième match de la Série mondiale depuis Babe Adams en 1909.

"Les Angels méritaient de gagner, a dit Barry Bonds, le joueur par excellence dans la Ligue nationale. C'est décevant mais il faut qu'il y ait un gagnant et un perdant."

A 38 ans, Bonds, qui a frappé huit circuits lors des séries d'après-saison, s'est hissé au quatrième rang sur la liste des meilleurs frappeurs de circuits de tous les temps. Il a terminé la saison avec 613 circuits, dépassant Harmon Killebrew, Mark McGwire et Frank Robinson.

Proclamé le joueur par excellence de la Ligue nationale pour la cinquième fois, Bonds n'est pluys qu'à 143 circuits de Hank Aaron. Il jouera en 2003 sous la direction de Felipe Alou, l'ancien gérant des Expos qui a succédé à Dusty Baker à la barre des Giants. Baker, lui, s'est joint aux Cubs de Chicago. Sammy Sosa, des Cubs, n'a besoin que d'un seul circuit pour atteindre le cap de 500.

Randy Johnson, des Diamondbacks de l'Arizona, a remporté le trophée Cy Young pour la quatrième fois de suite tandis que Luis Castillo, des Marlins de la Floride, a réalisé une séquence de 35 matchs avec au moins un coup sûr.

Shawn Green, des Dodgers de Los Angeles, et Mike Cameron, des Mariners de Seattle, ont frappé quatre circuits dans un match et Derek Lowe, des Red Sox de Boston, a réussi le premier match sans point ni coup sûr à Fenway Park depuis 1965.

Le match des étoiles a été disputé au Miller Park de Milwaukee en juillet et il s'est terminé par un match nul de 7-7 en 11 manches à la grande déception de la foule parce qu'il n'y avait plus aucun lanceur disponible.

La saison a été assombrie par la mort subite du lanceur Darryl Kile, des Cards de St.Louis, décédé dans sa chambre d'hôtel lors d'une série à Chicago.

Le baseball a aussi perdu le légendaire Ted Williams, qui a rendu l'âme à l'âge de 83 ans. Il pourrait cependant regagner Pete Rose, qui a été banni du baseball en 1989 pour avoir parié sur des matchs.

Rose est le meneur dans l'histoire pour le nombre de coups sûrs. Sa suspension pourrait être levée en 2003, ce qui le rendrait admissible à être admis au Temple de la renommée.