(RDS) - Souvent vilipendé par la presse montréalaise depuis que l'on connaît ses réelles visées concernant les Expos, l'ancien propriétaire de l'équipe, l'ineffable Jeffrey Loria, ne semble pas s'être fait plus d'amis depuis qu'il s'est porté acquéreur des Marlins de la Floride. S'il peut maintenant avoir la paix avec les journalistes de Montréal, Loria continue de se faire écorcher par la presse américaine. Dans un article paru ce matin sur le site internet de ESPN, le réputé chroniqueur Jim Caple y va à son tour d'une virulente critique à l'endroit de notre ami Jeffrey et son comparse, le commissaire Bud Selig.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Caple n'y va pas avec le dos de la cuillère à l'endroit du marchand d'art et du grand patron du baseball majeur. Son titre est d'ailleurs assez éloquent : "Le baseball majeur devrait avoir honte du gâchis causé à Montréal".

Dès les premières lignes de sa chronique, le columnist compare Loria à un voleur, rien de moins. : "...La dernière fois que Loria est venu à Montréal, il a tout pris sauf le blâme. Quand Loria a acheté la franchise, il s'est présenté comme un sauveur. Toutefois, quelques années plus tard, il a vendu l'équipe pour acheter les Marlins de la Floride, prenant avec lui tout ce qu'il a pu prendre, y compris les ordinateurs, les rapports de dépistage, deux boîtes remplies de chandails autographiés, des articles de journaux concernant Vladimir Guerrero et une boîte de balles de baseball...". Désolé Jeffrey!

Après avoir critiqué Loria, Caple s'attaque maintenant à Selig et au baseball : "'Nos seulement le baseball a-t-il approuvé tous les gestes de Loria, il lui a donné 120 millions de dollars et il lui a enlevé des mains l'épineux problème des Expos".

"Deux jours après la fin de la Série mondiale, Selig a décidé de tuer deux formations, une décision qui a virtuellement enragé toute personne ayant une conscience... Quand des villes de Washington à Portland tentent d'obtenir une concession, tu ne menaces pas de dissoudre des équipes existantes... Quand un propriétaire est si peu compétent qu'il ne peut négocier un contrat de radio, tu ne laisses pas jouer dans tes plates-bandes et tu ne le laisses pas acheter une autre équipe".

Caple y va par la suite d'une hypothèse farfelue, mais qui pourrait malgré tout devenir réalité quand on connaît le réalisme de la bande à Selig : "Est-ce que les Expos (dans l'éventualité où ils seraient toujours à Montréal en 2003) seront contraints à jouer leurs 162 matchs sur la route? Cette idée semble grotesque, mais n'écartez pas cette possibilité. Après l'hiver qui vient de passer, faites face à la réalité : tout est possible dans cette ligue. Tant qu'à y être, pourquoi Youppi ne serait-il pas le lanceur partant lors du match inaugural en 2003?".

Après avoir passé à tabac Selig et sa bande, Caple s'en prend aux partisans des Expos (fallait quand même s'y attendre) : "Malgré tout, il faut avouer qu'il y a des problèmes à Montréal. Les problèmes d'assistance sont bien documentés. Au cours des quatre dernières saisons, les Expos ont attiré moins de partisans que les Mariners au cours de la seule dernière saison. Moins d'un million de spectateurs ont franchi les tourniquets cinq fois au cours des onze dernières saisons, incluant les quatre dernières campagnes. Les assistances au Stade sont si basses que si la Maison Blanche voulait envoyer Dick Cheney dans un endroit secret et sécuritaire, il aboutirait probablement dans un loge corporative au Stade olympique. Le baseball a plus de raisons de déménager les Expos qu'elle n'en a eues pour déménager toute autre équipe dans les dernières décennies".

En guise de conclusion, Caple y va d'un questionnement dont plusieurs amateurs des Expos, trahis si souvent au cours des dernières années, aimeraient sans doute avoir la réponse : "Alors que nous regarderons les Expos jouer ce qui pourrait être leur dernière saison, alors que nous souhaitons qu'ils déjouent les prédictions des experts et qu'ils atteignent les séries, demandons nous ce qu'il serait advenu des Expos si le baseball leur avait donné un propriétaire qui avait à coeur le succès de l'équipe à Montréal au lieu de vouloir vendre l'équipe morceau par morceau".

Malheureusement, ne questionnement restera probablement sans réponse.