Le baseball n'est pas mort au Québec
Baseball mercredi, 1 avr. 2009. 10:52 jeudi, 12 déc. 2024. 03:42
Frappé d'aplomb par la perte des Expos, le baseball amateur se relève au Québec. Le nombre de joueurs affiliés à Baseball Québec s'est accru de 7,6 pour cent la saison dernière alors qu'il régressait depuis 1994, l'année de la grève dans les ligues majeures.
Richard Milo, La Presse Canadienne, 31/03/2009
Les prophètes de malheur qui prédisaient la disparition du baseball amateur quand les Expos ont déménagé à Washington en 2004 avaient oublié que ce sport était profondément enraciné au Québec et que, comme avait dit Yogi Berra, ce n'est jamais fini tant que ce n'est pas fini.
« La mort du baseball au Québec, on a tous entendu ça. Mais ce n'est pas à partir du moment où les Expos ont quitté », rappelle Robert Brousseau, le directeur des opérations baseball à Baseball Québec.
« Ce fut tout de suite après l'année de la grève (dans les ligues majeures) en raison du climat d'incertitude autour des Expos, explique-t-il. Mais je ne sais pas si c'est à cause du sentiment d'écoeurement qui a été ressenti ou si ce n'est pas qu'une pure coïncidence. »
Il y avait 57 759 joueurs affiliés à Baseball Québec en 1994 mais, dans les années qui ont suivi, le nombre d'inscriptions a fondu comme neige au soleil et il s'élevait à 22 175 joueurs seulement l'an dernier.
« On a vécu le départ des Expos comme un défi à relever, explique Gilles Taillon, le directeur administratif de Baseball Québec. Il fallait trouver de nouveaux moyens pour recruter des joueurs.
« On a commencé, précise-t-il, à redéfinir nos programmes en créant Baseball en action dans les écoles et le programme Rallye Cap. Le déclin a fait en sorte que nous avons été amenés à remettre tout en question pour répondre à la réalité des années 2000. Les parents veulent une activité sportive définie dans le temps et des journées fixes d'activités.»
Au cours des dernières années, les associations locales se sont adaptées au départ des Expos en changeant leur façon de faire pour regagner le coeur des jeunes et, visiblement, leurs efforts rapportent des dividendes sur le terrain.
Peut-on penser que l'hémorragie a été enrayée?
« C'est dur à dire, répond Taillon. On le verra cette année. Cependant, on entend de bonnes choses de nos associations au niveau des inscriptions. Beaucoup d'associations rapportent des hausses d'inscriptions comparativement au même moment l'an dernier.»
Un coup dur
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes dans le baseball amateur quand la grève des joueurs des ligues majeures, déclenchée le 12 août 1994, a entraîné l'annulation du reste de la saison et de la Série mondiale.
Ce qui s'annonçait un coup sûr pour le baseball au Québec s'est transformé en coup dur. La popularité du baseball atteignait un sommet historique au Québec en raison des succès de l'équipe du gérant Felipe Alou, qui présentait la meilleure fiche dans les ligues majeures.
«Nous n'avons pas réagi immédiatement, reconnaît Taillon. Ce n'est qu'après la deuxième année que nous avons commencé à réaliser l'impact causé par la grève. Il y avait une petite baisse, mais nous pensions plus en fonction du taux de décroissance de la natalité.»
À l'époque, indique Taillon, la fédération québécoise de baseball amateur n'avait pas un système central de régie et elle n'obtenait les résultats qu'en septembre, ce qui a contribué à retarder le diagnostic.
«Il a fallu que la mentalité change au niveau du recrutement, explique Taillon. Maintenant, il faut attirer les jeunes par la publicité dans les journaux locaux. La publicité est importante pour atteindre les jeunes et les associations ont pris le virage.»
La grève, puis la vente de feu qui a suivi le règlement du conflit au printemps 1995 quand les Expos ont rompu les liens avec Larry Walker avant d'échanger Ken Hill, John Wetteland et Marquis Grissom, auront donc coûté encore plus cher qu'on le pense.
Ne cachant pas sa déception, Alou avait dit que sa formation se retrouvait sans son premier frappeur du rôle (Grissom), son quatrième frappeur (Walker), son partant no 1 (Hill) et son releveur no 1 (Wetteland).
Mais on était loin de penser, à l'époque, que la grève aurait un tel impact sur le baseball au Québec.
La deuxième vente de feu de 1997, qui comprenait la perte de Pedro Martinez, a ajouté à la frustration des partisans des Expos et l'incapacité de financer la construction d'un stade au centre-ville de Montréal a sonné le glas. Les dernières années de l'équipe montréalaise n'ont été qu'une longue et pénible agonie qui a nui considérablement au baseball amateur au Québec.
Revue de presse publiée par Jacques Lanciault, collaborateur au site Internet de Baseball Québec.
Richard Milo, La Presse Canadienne, 31/03/2009
Les prophètes de malheur qui prédisaient la disparition du baseball amateur quand les Expos ont déménagé à Washington en 2004 avaient oublié que ce sport était profondément enraciné au Québec et que, comme avait dit Yogi Berra, ce n'est jamais fini tant que ce n'est pas fini.
« La mort du baseball au Québec, on a tous entendu ça. Mais ce n'est pas à partir du moment où les Expos ont quitté », rappelle Robert Brousseau, le directeur des opérations baseball à Baseball Québec.
« Ce fut tout de suite après l'année de la grève (dans les ligues majeures) en raison du climat d'incertitude autour des Expos, explique-t-il. Mais je ne sais pas si c'est à cause du sentiment d'écoeurement qui a été ressenti ou si ce n'est pas qu'une pure coïncidence. »
Il y avait 57 759 joueurs affiliés à Baseball Québec en 1994 mais, dans les années qui ont suivi, le nombre d'inscriptions a fondu comme neige au soleil et il s'élevait à 22 175 joueurs seulement l'an dernier.
« On a vécu le départ des Expos comme un défi à relever, explique Gilles Taillon, le directeur administratif de Baseball Québec. Il fallait trouver de nouveaux moyens pour recruter des joueurs.
« On a commencé, précise-t-il, à redéfinir nos programmes en créant Baseball en action dans les écoles et le programme Rallye Cap. Le déclin a fait en sorte que nous avons été amenés à remettre tout en question pour répondre à la réalité des années 2000. Les parents veulent une activité sportive définie dans le temps et des journées fixes d'activités.»
Au cours des dernières années, les associations locales se sont adaptées au départ des Expos en changeant leur façon de faire pour regagner le coeur des jeunes et, visiblement, leurs efforts rapportent des dividendes sur le terrain.
Peut-on penser que l'hémorragie a été enrayée?
« C'est dur à dire, répond Taillon. On le verra cette année. Cependant, on entend de bonnes choses de nos associations au niveau des inscriptions. Beaucoup d'associations rapportent des hausses d'inscriptions comparativement au même moment l'an dernier.»
Un coup dur
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes dans le baseball amateur quand la grève des joueurs des ligues majeures, déclenchée le 12 août 1994, a entraîné l'annulation du reste de la saison et de la Série mondiale.
Ce qui s'annonçait un coup sûr pour le baseball au Québec s'est transformé en coup dur. La popularité du baseball atteignait un sommet historique au Québec en raison des succès de l'équipe du gérant Felipe Alou, qui présentait la meilleure fiche dans les ligues majeures.
«Nous n'avons pas réagi immédiatement, reconnaît Taillon. Ce n'est qu'après la deuxième année que nous avons commencé à réaliser l'impact causé par la grève. Il y avait une petite baisse, mais nous pensions plus en fonction du taux de décroissance de la natalité.»
À l'époque, indique Taillon, la fédération québécoise de baseball amateur n'avait pas un système central de régie et elle n'obtenait les résultats qu'en septembre, ce qui a contribué à retarder le diagnostic.
«Il a fallu que la mentalité change au niveau du recrutement, explique Taillon. Maintenant, il faut attirer les jeunes par la publicité dans les journaux locaux. La publicité est importante pour atteindre les jeunes et les associations ont pris le virage.»
La grève, puis la vente de feu qui a suivi le règlement du conflit au printemps 1995 quand les Expos ont rompu les liens avec Larry Walker avant d'échanger Ken Hill, John Wetteland et Marquis Grissom, auront donc coûté encore plus cher qu'on le pense.
Ne cachant pas sa déception, Alou avait dit que sa formation se retrouvait sans son premier frappeur du rôle (Grissom), son quatrième frappeur (Walker), son partant no 1 (Hill) et son releveur no 1 (Wetteland).
Mais on était loin de penser, à l'époque, que la grève aurait un tel impact sur le baseball au Québec.
La deuxième vente de feu de 1997, qui comprenait la perte de Pedro Martinez, a ajouté à la frustration des partisans des Expos et l'incapacité de financer la construction d'un stade au centre-ville de Montréal a sonné le glas. Les dernières années de l'équipe montréalaise n'ont été qu'une longue et pénible agonie qui a nui considérablement au baseball amateur au Québec.
Revue de presse publiée par Jacques Lanciault, collaborateur au site Internet de Baseball Québec.