(Journal de Trois-Rivières) Nombreux sont ceux qui croient que le déménagement des Expos pour Washington constitue le début d'une longue agonie pour le baseball québécois. Statistique à l'appui, Gilles Taillon, président de Baseball Québec, est persuadé du contraire. À la tête, depuis cinq ans, de cet organisme qui régit le passe-temps favori de 31 000 jeunes, M. Taillon précise que, l'an dernier, le nombre d¹inscriptions a connu une hausse de 2 %. «Ça faisait quelques années qu¹on réussissait à maintenir le cap. On est finalement venu à bout de le surpasser un peu.»

Qui plus est, combinée aux chiffres du ministère des Loisirs et du Sport, qui révèlent une baisse d¹achalandage de 2 % dans la pratique du sport chez les enfants de 6 à 11 ans, la statistique de M. Taillon double.

En réalité, à mots couverts, le président de Baseball Québec est presque soulagé que nos amours aient quitté la métropole. «La claque, il y a longtemps qu'on l'a subie. Depuis la grève de 1994, la saga des Expos a accolé une publicité négative au baseball», estime-t-il.

M. Taillon rectifie quelque peu son tir en précisant que les derniers actionnaires des Expos étaient des Québécois qui avaient ce sport à coeur. Pas certains qu'il ait la même opinion de Jeffrey Loria et David Samson.

Sport-études

L'élite du sport est aussi en bonne santé. Outre les six équipes qui forment les rangs du circuit Midget AAA, Baseball Québec a mis sur pied un programme de sport-études intensif qui permet aux athlètes de lancer et frapper des balles 12 mois par année.

Offert à l'Académie Les Estacades, à Québec et à Montréal, ce programme pourrait bien être également disponible bientôt à Jonquière et Sherbrooke.

«Ce sont deux marchés ciblés», confirme-t-il. «Lorsque le sport-études y sera implanté, on pourra commencer à penser à octroyer deux franchises à ces villes.»

Les chances de développer d'autres Éric Gagné, Pierre-Luc Laforest et Steve Green ne feront alors qu'augmenter.

Un seul et même apprentissage

L'une des particularités du circuit Midget AAA est le fonctionnement de son camp d¹entraînement en Floride. Tous mis à contribution, les entraîneurs enseignent leur savoir à tous les joueurs, peu importe la couleur de leur uniforme.

Gilles Taillon explique cette façon de faire en insistant sur le fait que l'objectif premier de cette ligue est de développer les habiletés des joueurs.

«Les six équipes servent de clubs-fermes aux Ailes du Québec. C'est important que tous aient appris la même chose. De cette façon, les gars n¹auront pas à recommencer un nouvel apprentissage s¹ils viennent qu¹à jouer dans cette équipe.»

De plus, toutes les équipes prennent part, à la fin de la saison, au championnat provincial. Ce n'est que rendu à cette étape que la victoire prend toute son importance.

Source : Texte de Jonathan Bernier, Journal de Trois-Rivières. Lundi 2 mai.