PHOENIX (PC) - A cinq semaines de l'ouverture des camps d'entraînement, les propriétaires du baseball majeur sont réunis à Phoenix pour prendre des décisions importantes, mercredi et jeudi. Ils pourraient donner le feu vert à la mise en tutelle des Expos pour la prochaine saison après avoir approuvé la vente des Red Sox de Boston, puis l'achat des Marlins de la Floride par Jeffrey Loria, le propriétaire des Expos.

Alors qu'on les croyait morts, les Expos sont toujours en vie et par un curieux effet domino, ils pourraient renaître de leurs cendres à Phoenix et demeurer dans les ligues majeures pour au moins une autre saison.

On s'attend mercredi à ce que les 30 propriétaires d'équipe entérinent la vente des Red Sox pour la somme de 660 millions $ à un groupe dirigé par John Henry, le propriétaire des Marlins. Cette approbation ouvrira la porte à l'achat des Marlins par Loria et pourrait enclencher le processus de mise en tutelle des Expos puisqu'il est trop tard pour éliminer des équipes en vue de la prochaine saison.

Selon le USA Today, Loria versera la somme de 158 millions $ pour acheter les Marlins après avoir reçu 118 millions $ des ligues majeures grâce à la vente des Expos.

Les Expos deviendront alors la propriété des ligues majeures et, comme ils ont renouvelé le bail du Stade olympique pour un an et qu'une relocalisation à Washington n'est pas envisagée avant 2003, on pourrait les revoir à Montréal au cours de l'été.

Frank Robinson serait nommé à la tête des Expos. L'ancienne étoile des ligues majeures est le vice-président responsable de la discicipline dans les ligues majeures. En 1975, il était devenu le premier gérant noir dans les ligues majeures avec les Indians de Cleveland.

Selon l'Associated Press, Loria entend amener avec lui en Floride le gérant Jeff Torborg, qui avait remplacé Felipe Alou en mai dernier, ainsi que les instructeurs des Expos.

Loria et son beau-fils, David Samson, le vice-président exécutif des Expos, doivent assister à la réunion de Phoenix. Loria devrait réaliser un bon profit. Il détient plus de 90 pour cent des actions des Expos alors que sa mise de fonds s'élevait à quelque 60 millions $ seulement. Il est parvenu à diluer l'actionnariat de ses partenaires avec des appels de fonds auxquels ils n'ont pas souscrit.

Il s'agit de la troisième rencontre des propriétaires depuis la fin de la Série mondiale. Le 6 novembre, ils avaient voté très majoritairement en faveur de la dissolution de deux équipes à Chicago sans pour autant les nommer mais les Expos et les Twins du Minnesota ont été identifiés rapidement.

Ils sont maintenant dans l'obligation de reporter la dissolution à 2003 parce qu'ils sont incapables d'enclencher la dissolution.

L'Association des joueurs a déposé un grief pour empêcher la dissolution et un juge du Minnesota a émis une injonction obligeant les Twins à respecter leur bail au Metrodome pour la saison 2002.

A sa sortie de la deuxième réunion de Chicago le 26 novembre, le commissaire Bud Selig a indiqué qu'il était incapable de donner une date pour la dissolution des deux équipes mais il a précisé qu'elle aurait lieu éventuellement.

La dissolution est une alternative qui était discutée sérieusement depuis au moins deux ans et avait été évoquée publiquement par Jerry McMorris, des Rockies du Colorado, George Steinbrenner, des Yankees de New York, et Peter Magowan, des Giants de San Francisco.

Pour être approuvée, la vente des Red Sox doit recevoir l'appui de 23 propriétaires. S'ils donnent leur accord, ils pourraient poursuivre en débattant de l'achat des Marlins par Loria, puis de la vente des Expos aux ligues majeures. Ils vont aussi se pencher sur les négociations qu'ils ont entrepris avec l'Association des joueurs en vue du renouvellement du contrat collectif qui est échu depuis novembre.

Exceptionnellement, Don Fehr, le directeur-exécutif de l'Association des joueurs, a été invité par Selig à s'entretenir avec les propriétaires, jeudi.

Mercredi dernier à New York, Selig avait eu l'occasion de discuter avec un comité de huit joueurs. Il leur a demandé, entre autres, d'accepter l'instauration d'une taxe de luxe de 50 pour cent pour toute masse salariale de 98 millions $, ce qui pourrait toucher quatre à cinq équipes la saison prochaine.