Tous ceux qui suivent de près les activités du baseball au Québec se réjouissent de l’arrivée d’Abraham Toro dans les ligues majeures avec les Astros de Houston.  Repêché en 5e ronde du repêchage de 2016, Toro a commencé à faire parler de lui lors de la ligue d’automne en Arizona l’an dernier. Il a poursuivi sur sa lancée lors du camp d’entraînement au printemps 2019. Il a amorcé la saison au niveau AA et a dominé ce niveau au point où les Astros l’on promut au niveau AAA. À peine 16 matchs au niveau AAA avant de recevoir l’appel tant attendu. Même si les statistiques de Toro sont impressionnantes depuis le début de sa carrière professionnelle, ce n’est pas là qu’il s’est réellement démarqué.

Abraham Toro n’a pas été choisi pour faire l’équipe canadienne junior lorsqu’il avait 17 et 18 ans.  Plusieurs le trouvaient bon, mais rien ne laissait douter une telle carrière. Un de ceux qui croyaient en lui est Alex Agostino, dépisteur pour les Phillies et un fin analyste de baseball. Vendre un joueur à une organisation n’est pas une mince tâche en raison du nombre incalculable de joueurs disponibles. Mais Alex aimait un aspect de Toro qui ne se vérifie pas sur une feuille d’analyse, et je parle ici d’attitude. La fameuse attitude. Pas celle du joueur en total contrôle de tout ce qu’il fait, pas celle du joueur trop confiant, mais bien celle du joueur qui veut toujours être meilleur lorsqu’il quitte un terrain. Celle du joueur qui comprend qu’il ne peut réussir un coup sûr à chaque présence, celle du joueur qui aime encore plus les pratiques que les matchs. Toro a rapidement compris qu’il faut avoir du talent, mais qu’il devient difficile de battre quelqu’un qui travaille toujours plus que toi. Et le travail n’a jamais fait peur à Toro.  Les Astros ont vu juste en le repêchant!

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Il a toujours su en faire plus que les autres, les quelques élans de plus dans la cage des frappeurs ou encore quelques roulants de plus pour s’assurer de se sentir en confiance. Il démontre une impressionnante maturité, mais ce qui le démarque davantage, c’est qu’il fait tout ça avec le sourire. Jamais, les heures supplémentaires lui semblent interminables. Jamais son langage corporel ne laisse voir un joueur découragé ou incapable d’y arriver. Les excuses sont pour les perdants, les gagnants trouvent des solutions.

Abraham Toro devient un parfait exemple de l’athlète qui sans avoir l’étiquette du gars qui va assurément réussir dès son jeune âge, a compris que le travail sans retenue mène aux succès. On ne connait pas la suite pour Abraham lorsque Carlos Correa sera de retour par exemple, mais déjà les Astros savent qu’ils ont gars spécial entre leurs mains.  

Il y a plusieurs leçons à tirer pour les jeunes dans cette magnifique aventure d’Abraham Toro. Ne tombez pas en amour avec vos statistiques.  Elles ne sont pas toujours le vrai portrait du joueur. Sentez que vous êtes un meilleur joueur en quittant un terrain après un match ou une pratique. Pas nécessairement sur un aspect technique, mais un aspect de la connaissance du jeu. Donner toujours le maximum tout en ayant du plaisir à le faire.  Si de travailler fort est un fardeau, le langage corporel l’indiquera. N’oubliez jamais qu’il est extrêmement difficile d’être meilleur qu’un joueur ou une équipe qui travaille toujours plus fort.

Je félicite l’entourage de Toro de lui avoir octroyé de telles valeurs. Je m’y connais assez dans le domaine pour vous dire, que Toro a devant lui, une longue et brillante carrière!