NEW YORK - Le magazine américain Sports Illustrated affirme que le joueur vedette des Yankees de New York Alex Rodriguez aurait échoué un test antidopage en 2003.

Sur son site web, citant quatre sources non identifiées, le magazine soutient que Rodriguez aurait subi des tests positifs pour deux types de stéroides anabolisants au cours de la saison où il a remporté le titre de joueur le plus utile à son équipe dans l'Américaine.

Sports Illustrated rapporte que le nom de Rodriguez figure sur une liste dressée en 2003 de 104 joueurs qui ont eu recours au dopage pour améliorer leurs performances. Les analyses de son test auraient démontré la présence de Primobolan - du méténolone - et de testostérone.

Le Primobolan est un produit que l'on peut prendre oralement ou par injection. Il améliore la force physique et maintient des muscles maigres avec un minimum de prise de masse et d'effets secondaires. Selon des documents présentés en cour mercredi, Bonds aurait échoué trois tests antidopage à la méténolone. Le Primobolan n'est pas un produit approuvé pour prescription aux Etats-Unis. On peut toutefois se procurer légalement de la testostérone avec une prescription.

Rencontré par un reporter du magazine à Miami, samedi, Alex Rodriguez a refusé de commenter l'information, reférant le journaliste à l'association des joueurs. Le magazine a tenté de rejoindre Donald Fehr, le président de l'Association des joueurs du baseball majeur, mais ses appels n'ont pas été retournés.

Sports Illustrated a également tenté de joindre l'agent de Rodriguez, Scott Boras, par courriel, mais n'a pas reçu de réponse. Les Yankees de new York, avec lesquels il évolue depuis 2004, n'ont pas voulu commenter l'histoire.

Dans une entrevue à l'émission "60 Minutes", en décembre 2007 - trois jours après la parution du Rapport Mitchell sur le dopage au baseball -, Rodriguez avait nié avoir utilisé des produits dopants.

"Je ne me suis jamais senti dépassé sur un terrain de baseball. (...) Et si j'avais ressenti ça, je crois que le travail que j'ai effectué depuis ma saison recrue avec (les Mariners de) Seattle m'aurait permis d'être compétitif peu importe le niveau de jeu", avait-il alors expliqué.

Rodriguez évoluait pour les Rangers du Texas en 2003, quand il a remporté le titre de joueur le plus utile à son équipe. Il a été échangé aux Yankees en 2004. Il touche présentement 27 millions $ US par saison après avoir paraphé une entente de 10 ans d'une valeur de 275 millions $ avec les New-Yorkais en 2007.

Ces révélations surviennent au moment où l'attention du baseball majeur sur les drogues de performance est tournée vers Barry bonds et l'ouverture de son procès, prévue pour le 2 mars. Le gouvernement américain tente de prouver que le roi des coups de circuit a menti à un grand jury quand il lui a dit qu'il n'avait jamais sciemment utilisé des produits dopants.

La politique antidopage du baseball majeur stipule que l'usage de stéroïdes anabolisants est interdite depuis 1991, mais il n'y avait pas de conséquence à un test positif en 2003. Faisant partie d'un accord conclu avec l'association des joueurs, les tests effectués en 2003 ne visaient seulement qu'à déterminer si l'imposition de tests aléatoires devait être instaurée à compter de 2004.

Les résultats des tests menés auprès de 1198 joueurs devaient demeurer anonymes selon l'entente conclue entre le bureau du commissaire et l'association des joueurs. Sports Illustrated a rapporté que les résultats des tests de Rodriguez avaient été mis à jour après que des agents fédéraux munis de mandats de perquisition eurent saisi les résultats des tests au laboratoire californien de Comprehensive Drug Testing.

Il s'agit de l'un des deux laboratoires utilisés par le baseball majeur pour mener les tests de 2003. La saisie, survenue en avril 2004, a été effectuée au cours de l'enquête gouvernementale entourant le scandale du laboratoire BALCO et des liens de 10 joueurs du baseball majeur avec ce dernier. Rodriguez n'était pas un de ces 10 joueurs.

L'entre-saison de Rodriguez avait jusqu'ici été dominée par les discussions provoquées par les indiscrétions de l'ex-gérant des Yankees Joe Torre dans son livre "The Yankee Years", où il écrit notamment qu'A-Rod se met énormément de pression sur lui-même et qu'il est constamment dérangé par son désir d'occuper l'avant-scène. Torre y écrit également que certains des coéquipiers de Rodriguez chez les Yankees l'avaient surnommé "A-Fraud", bien que Torre eut diminué la portée de ces propos au cours de la tournée de promotion entourant le lancement du livre.