Lors du point de presse de Ryan Braun le 24 février, j’étais fort impressionné par son discours, son assurance et sa façon de s’exprimer. Même si un joueur frappe des balles à des distances démesurées, il n’est pas nécessairement habile devant un micro et devant un large auditoire qui analyse chacun de ses mots. Braun a été très bon. Il a certes soulevé un doute sur le fait que son échantillon d’urine a été retenu plus de 44 heures sans trop savoir qui a mis la mains dessus durant cette période. Le joueur par excellence dans la ligue nationale en 2011 a dit n’avoir jamais injecté de testostérones synthétiques dans son corps, jamais!

Si on se fie aux autres joueurs de baseball qui dans le passé ont tenté de nous faire croire qu’ils n’avaient rien pris (Clemens, Bonds, McGwire, Palmeiro, etc.) Braun est celui qui avait la meilleure défense. D’abord, il n’a pas changé de physique au point de se questionner? On a mesuré sa vitesse sur les sentiers, on a mesuré sa vélocité sur ses lancers, on l’a pesé et tout est stable. C‘est-à-dire que Braun n’a pas changé physiquement (masse musculaire) et toute l’information baseball n’indique pas d’amélioration. Ce n’est pas comme si Braun avait frappé 12 circuits et produit 35 points en 2010 et que soudainement il est devenu un joueur par excellence. De plus, en 2011, Braun terminait la première année d’un contrat de 10 ans? Pourquoi se doper quand on a un contrat à long terme en poche est qu’on est déjà millionnaire? Dans le passé, Braun a été un de ceux qui est sorti publiquement pour dénoncer les joueurs qui choisissaient de se doper. Au fond, ça ne fait aucun sens que Braun puisse se faire prendre dans ce merdier, pas vrai?

Point de presse de Ryan Braun - 24 février 2012



Avant de conclure sur mon opinion favorable à Braun, j’ai réussi à obtenir de l’information pertinente en rapport à l’échantillon en question. Vous savez que l’agence mondiale antidopage (AMA) est située à Montréal et c’est là que les échantillons des joueurs du baseball majeur en autre, sont analysés. Personne ne doute de l’efficacité et de la qualité de l’agence. Les échantillons de Ryan Braun (Il y en a toujours deux) contenaient un taux largement supérieur de testostérones synthétiques. En fait, Manny Ramirez, qui purgera 50 matchs de suspension en début de saison, s’est fait prendre avec le même type de testostérones synthétiques. Les drogues d’aujourd’hui ne sont pas nécessairement meilleures qu’il y a dix ans mais c’est la façon de l’injecter dans le corps qui a évolué. Autrement dit, si Braun avait été testé 48 heures plus tard, il y aurait eu de fortes chances qu’il n’échoue pas le test. Normalement, dans le cadre du programme antidopage du baseball majeur, les joueurs sont avisés au moins 24 heures avant le test mais la plupart du temps, on parle de 48 heures avant. Dans le cas du joueur des Brewers, personne ne l’avait avisé et voilà qu’il se fait prendre ? Que les échantillons de Braun soient restés 44 heures dans un endroit quelconque ne change en rien au test. Oui, si quelqu’un de mal intentionné voulait mettre un produit interdit dans l’échantillon pour nuire à Braun, ce n’est pas impossible mais très peu probable surtout qu’on parle ici d’un produit très précis : testostérones synthétiques. Par ailleurs, les échantillons étaient toujours bien scellés lorsqu’ils se sont retrouvés à l’agence.

À la lumière des informations reçues, je ne peux faire autrement que de baisser les bras et réaliser que Braun était bel et bien dopé. Je persiste à croire que le baseball et le sport en général s’améliore constamment dans la lutte contre le dopage mais qu’il reste encore pas mal de chemin à parcourir avant de crier victoire.

Braun devra jouer avec ce nuage au dessus de lui. S’il connaît une aussi bonne saison en 2012, il m’impressionnera. Par contre, s’il connaît sa part d’ennuis, plusieurs diront qu’en n’ayant plus sa dose, ça l’affectera. Malheureusement, personne ne sort gagnant de cet autre chapitre sur la drogue dans les sports. J’espère simplement qu’on aura plus à écrire sur ce sujet en 2012 !