Lorsqu’un joueur de baseball professionnel est forcé de jouer dans une ligue professionnelle indépendante, il est conscient que son rêve d’atteindre le baseball majeur est très loin de devenir réalité. En fait, le défi pour les joueurs de lignes indépendantes est de retourner dans le baseball affilié afin de se donner de meilleures chances d’atteindre les grandes ligues. Par contre, peu importe dans quelle ligue le joueur évolue, lorsqu’il enfile son uniforme, il a toujours espoir que ce rêve devienne réalité. L’histoire d’Andrew Albers des Twins du Minnesota est remarquable à plusieurs niveaux. Tout d’abord, Albers s’est offert une prestation de 8 1/3 sans donner de point à son premier match dans le baseball majeur. Le gaucher de 27 ans ne s’arrête pas là. À son 2e départ, il s’offre un match complet de 2 coups sûrs contre les Indians de Cleveland! Vous allez dire que deux matchs ne font pas une carrière, mais dans ce cas-ci, ces deux départs ont un impact majeur sur des milliers de jeunes joueurs professionnels partout en Amérique.

L’histoire d’Albers n’est pas différente de bien des joueurs qui poursuivent leur rêve dans le baseball mineur. Le sympathique athlète de North Battleford en Saskatchewan a vécu la joie se faire repêcher et de signer un contrat professionnel avec les Padres de San Diego en 2008. Mais après seulement quelques matchs, il subit une blessure grave au coude qui le contraint à rater toute la saison 2009. À la suite de l’opération de type Tommy John, les Padres le congédie. La joie de jouer dans le baseball professionnel se transforme rapidement en période de grands questionnements!

Il décide donc de tenter sa chance avec les Capitales de Québec de la Ligue Can-Am afin de se convaincre qu’il est encore capable de retirer des frappeurs, mais surtout de voir si son bras pouvait tenir le coup. Pour avoir passé par l’opération de type Tommy John, je peux vous confirmer que durant la période de réhabilitation, il y plusieurs moments de découragements en se demandant si on va réussir un jour à lancer de nouveau une balle de baseball. Le fait qu’Albers soit gaucher a certes aidé sa cause puisque les Capitales se cherchaient un artilleur gaucher pour lancer en relève. Sa saison fut extraordinaire. Dix-sept sauvetages et une mpm de 1,40. Un succès à plusieurs niveaux. Son bras était en santé, ses statistiques impressionnantes, son équipe qui gagne le championnat. Par contre, ses succès ne se transforment pas en un chemin facile vers le baseball affilié. Il ne reçoit aucun appel!

Confiant qu’il peut retirer n’importe quel frappeur, il décide de se diriger par lui-même en Arizona puis en Floride pour participer à des camps d’essais des équipes du baseball majeur. Bingo! Les Twins lui offrent finalement un contrat des ligues mineures. Le premier mot qui me vient à l’esprit est persévérance! Quelle attitude de gagnant et quelle leçon qu’il vient d’offrir à des milliers de gens! N’abandonnez jamais. Exploitez vos forces jusqu’à la fin! Albers franchit les étapes jusqu’à ce que l’appel, tant attendu, soit enfin arrivé.

Le 6 août 2013, il se retrouve sur un monticule du baseball majeur. Je suis convaincu qu’il a pensé quelques secondes à tous ces moments difficiles : la blessure, le congédiement, personne ne voulait le mettre sous contrat, la longue route pour se présenter à des camps d’essais. Par la suite, tous ceux qui ont cru en lui dont tout le personnel des Caps de Québec et celui qui a décidé de le mettre à nouveau sous contrat avec les Twins.



En prenant le monticule et en retirant les frappeurs du baseball majeur, Albers donne de l’espoir à tous ceux qui poussent derrière. Il prouve une fois de plus que l’on n’a pas besoin de lancer à 96 mph pour connaître du succès. Une bonne tête, une bonne attitude et une bonne défensive procurent une combinaison gagnante assez vite! J’adore l’histoire d’Albers. Il y a plusieurs messages puissants qui peuvent servir à bien des gens à la recherche d’exemple concret de ténacité, de dévouement, de persévérance et de courage.

Lorsque vous irez voir un match des Capitales à Québec ou des Aigles à Trois-Rivières, pensez à ces joueurs qui veulent suivre l’exemple d’Andrew Albers. Il y en a eu un. Il y en aura d’autres!

Bonne fin de saison Andrew!