Des revirements dites-vous?

Bien malin celui qui avait prédit qu’un match de la Série mondiale impliquant Clayton Kershaw et Dallas Keuchel allait se terminer 13-12. Un des matchs les plus excitants que j’ai eu l’occasion de voir des 25 dernières années.

Des lanceurs qui semblaient avoir peur de lancer des prises et des frappeurs qui salivaient en s’installant dans le rectangle. Le pire dans tout ça, c’est que l’arbitre derrière le marbre, Bill Miller, a été tellement généreux pour les lanceurs… Et pourtant, la balle explosait des bâtons des deux équipes.

Pour un, Kershaw a lamentablement échoué. On lui avait donné une avance de 4-0 et de 7-4, sans qu’il puisse les conserver. C’était une chose qu’il ne lance pas bien et une autre de voir son gérant, Dave Roberts, attendre deux buts sur balles avant de le retirer en 5e manche. Ça se voyait, ça se sentait que le gaucher des Dodgers ne l’avait pas et pourtant Roberts l’a laissé se mettre dans le trouble.

Avec tous les revirements, difficile de pointer un élément en particulier qui aurait pu faire basculer le match d’un côté comme de l’autre, mais savoir que ton meilleur lanceur ne pouvait conserver ces deux avances n’était  pas un signe de motivation. Pour ajouter à la frustration des Dodgers, le meilleur releveur de la Ligue nationale en 2017, Kenley Jansen, n’a pas été en mesure de fermer la porte. Les deux grandes vedettes des Dodgers ont échoué, mais c’est une réelle défaite d’équipe. Kershaw et Jansen ne sont que deux joueurs parmi 25. Le caractère de cette équipe sera mis au grand jour mardi lors du sixième match.

Après avoir passé quelques jours à Houston, il est assez facile de réaliser que cette ville à le goût de célébrer. Célébrer la vie après tous les problèmes engendrés par l’ouragan Harvey et le fait que les Astros n’ont jamais remporté la Série mondiale en 56 ans d’existence. Le bruit à l’intérieur du stade Minute Maid était à un niveau de décibels parmi les plus élevés que j’ai eu l’occasion d’entendre. Yulieski Gurriel, George Springer, Jose Altuve et Brian McCann avec leur circuit et évidemment le coup sûr d’Alex Bregman ont littéralement fait exploser le stade. 

Un match complètement fou à l'avantage des Astros

Gurriel, qui s’est joint aux Astros l’an dernier à l’âge de 32 ans, a décidé de quitter Cuba pour savoir s’il pouvait connaître du succès contre les meilleurs lanceurs au monde avant qu’il ne soit trop tard. La réponse est assez claire. Gurriel a également appris que des caméras sont partout et lorsque l’on frappe un circuit, il y a de fortes chances qu’une pointe en ta direction. Son geste raciste est évidemment inexcusable et il devra en subir les conséquences, mais, la MLB a raté une belle occasion de passer un message sans équivoque. Je ne vous dis pas de suspendre Gurriel pour un match de la Série mondiale, mais de le suspendre pour l’an prochain banalise son geste. Une amende salée qui serait remise à la communauté en plus d’un montant ajouté par son équipe et de vraies excuses auraient mieux passé. Si le baseball voulait absolument une suspension et bien alors, il fallait le suspendre pour le match no 5.

Mais ce que l’on retiendra de cette cinquième partie de la série est qu’elle a mis en valeur le baseball. On pouvait mettre toutes les statistiques de saison aux poubelles, plus rien ne comptait. Des revirements inattendus, des remontées spectaculaires, des décisions douteuses, des circuits à des distances folles, de réelles frustrations, une intensité indescriptible et des moments de pures folies. L’expression « Saisir le moment » prenait tout son sens.

Ça met la table à un match no 6 présenté à Los Angeles. Avec l’allure que prend cette série, il me semble qu’un match ultime serait la moindre des choses. Je prendrais bien un autre match aussi spectaculaire, mais bien malin celui qui prédira l’allure du prochain match!

Vive le baseball !