Histoire de camp
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 20:48 dimanche, 10 févr. 2013. 19:42Pour tous les joueurs de baseball professionnel, cette période de l’année est des plus fébriles puisque c’est le début d’une nouvelle saison, d’une nouvelle opportunité, d’une première chance peut être? Les camps d’entraînements s’ouvrent dans quelques jours et tous les espoirs sont permis. Cette période me rappelle mes premiers pas dans le baseball professionnel et j’avais envie de partager avec vous les moments marquants d’un petit gars du Québec qui saute tête première dans la jungle du sport d’équipe le plus individuel qui soit.
Mon premier camp avec les Dodgers n’était pas encore commencé qu’il était déjà mémorable. En effet, j’avais reçu une invitation au camp des ligues majeures et j’avais appelé les Dodgers pour m’assurer qu’il n’y avait pas d’erreur! C’était bien vrai, je devais me présenter à Vero Beach en Floride pour le 12 février. À la suite de plusieurs escales, j’arrive enfin en Floride le 11 février mais sans bagages, perdus quelques parts dans un des trois aéroports visités lors de cette journée.
En soirée, toujours vêtu du même linge, je me présente au pavillon de la salle à manger des joueurs, entraîneurs et du personnel de Dodgertown. Je remarque plusieurs visages connus dont celui du gérant Tommy Lasorda. La salle est immense et le choix des repas est digne des meilleurs restaurants. Je sens que je vais apprécier cet endroit!
Le lendemain matin, toujours sans mes valises, je me présente au vestiaire et j’explique au préposé à l’équipement que je n’ai pas mon gant, mes souliers à crampons ni mes sous-vêtements de sport que je porte habituellement. Il me dit de fouiller dans une boîte où se trouve de l’équipement usagé qui devrait m’aider pour la journée. Un peu ébranlé de ne pas avoir mon équipement je me rends à mon casier et j’aperçois mon uniforme avec mon nom cousu au dos. Je me rappelle de m’être pincé!
Holman Stadium à Vero Beach en Floride
J’étais entouré de jeunes joueurs que je ne connaissais pas, mais plus loin, j’ai aperçu les visages connus d’Eddy Murray et d’Orel Hersheiser. Il n’y avait pas de doute, j’étais dans le vestiaire des Dodgers de Los Angeles, qui étaient les champions défendants de la Série mondiale. Peu de temps après avoir absorbé toute cette réalité, j’étais vraiment abattu de ne pas avoir mon équipement et c’est à ce moment qu’un joueur qui devait avoir 26 ans se présente à moi. C’était Mike Huff, un gars très dynamique qui a fait son bout de chemin dans les ligues majeures par la suite. Je lui parle du fait que je n’ai pas mon équipement puisque mes valises sont perdues quelques parts en Amérique! Sans hésiter, il me suggère de ne pas me présenter sur le terrain aujourd’hui, de régler mon problème de valise et de commencer mon camp demain. De nouveau ébranlé, qui suis-je moi, le petit gars du Québec, qui est au camp des Dodgers, de ne pas me présenter sur le terrain aujourd’hui? Il me répond par la phrase suivante : Ce n’est pas comment tu joues mais bien de quoi tu as l’air lorsque tu veux faire une bonne première impression!!
Il m’explique que si j’ai l’air tout croche aujourd’hui et que je ne joue pas très bien, ils vont dire quoi de moi? Et même si je jouais bien mais que j’ai l’air tout croche, ils vont dire que je joue bien mais que je n’ai pas l’air d’un joueur de balle! À l’inverse, si j’ai l’air « sharp » sur le terrain et que je ne joue pas bien, ils vont dire que ce n’est pas grave, il a l’air d’un joueur de balle. Imagine maintenant si j’ai l’air d’un joueur de balle et que j’ai une bonne journée, ils vont se féliciter de me mettre sous contrat.
J’ai écouté Mike et j’ai demandé la permission de régler mes problèmes de valises avant d’amorcer mon camp. Une excellente décision, puisque dès le lendemain, j’étais sur le terrain avec mon gant, mes souliers à crampons et mon uniforme avec mon nom dans le dos. Je pense bien que j’avais l’air d’un joueur de balle. Avant d’amorcer les exercices, le directeur gérant Fred Clair nous adresse la parole et termine son boniment par : nous sommes les champions du monde en titre. Représentons notre sport et notre organisation comme tel et travaillons aussi fort que l’an dernier pour arracher un autre titre mondial. Motivé vous dites!! Je ne tenais plus en place!
Fred Claire et Tommy Lasorda en 1988
Les camps 2013
Les camps s’amorcent dans quelques jours, et d’ici une dizaine de jours, toutes les équipes auront débutées leurs activités. Est-ce que des chanceux parmi vous iront en Floride ou en Arizona? Partagez avec nous vos expériences de camps!