Le baseball majeur a souligné à juste titre la journée Jackie Robinson et ça nous rappelle à quel point notre histoire est si jeune! En effet, il y a 65 ans seulement, Jackie Robinson défiait une époque entière en portant les couleurs des Dodgers de Brooklyn. Mais-je besoin de rappeler aux jeunes partisans de baseball que c’est ici, à Montréal, que Jackie Robinson à défié les barrières pour la première fois en portant l’uniforme des Royaux de Montréal. Voyez-vous, à la fin des années 1940, la ségrégation raciale était toujours en effet dans le baseball majeur. À l’époque, le directeur général des Dodgers de Brooklyn Branch Rickey, trouvait cette politique absurde et à son tour défia le système afin de mettre la main sur les meilleurs athlètes de la ligue des Noirs. Il met donc sous contrat Jackie Robinson. Afin de le préparer aux ligues majeures, où il sera sans doute confronté au racisme, Branch Rickey décide de faire jouer Robinson à Montréal, lieu de la filiale AAA des Dodgers, où il sera bien accepté par la population montréalaise.

Le coup de dé de Rickey a fonctionné, car non seulement Robinson a connu une saison remarquable à sa seule saison avec les Royaux en 1946, mais il a fait le grand saut l’année suivante dans le baseball majeur avec les Dodgers de Brooklyn.

Jackie Robinson et Branch Rickey



Robinson a toujours mentionné que sa seule saison à Montréal a été le tremplin parfait pour sa carrière. Montréal l’a accueilli à bras ouverts et lui a donné la confiance nécessaire pour passer au travers des situations parfois inhumaines. Que Robinson ait réussi à devenir un joueur intronisé au Temple de la renommée à sa première année d’admissibilité en 1962 prouve à quel point il était un joueur plus que remarquable, mais qu’il l’ait fait dans des conditions absolument épouvantable le rend aujourd’hui immortel.

Imaginez un instant que vos coéquipiers et vos instructeurs ne vous parlent même pas? Vous couchez dans un hôtel différent que vos coéquipiers. Que bien des gens dans le baseball vous croisent et vous ignorent totalement. Qu’un coéquipier qui ne vous sert pas la main lorsque vous marquez un point au marbre. Impossible d’être vu en train de manger avec vous? Sans compter toutes les bêtises et insultes qu’on vous crie match après match et les objets lancés à votre direction. J’en passe et j’en passe.



C’est pour cette raison qu’on fêtera toujours le 15 avril de chaque année, la journée Jackie Robinson. Il a pavé la voie aux athlètes de toute origine ou nationalité et pas seulement au baseball. Montréal n’a peut être pas d’équipe de baseball professionnel actuellement, mais dites-vous que Montréal à un riche passé d’histoire de baseball dont cette année 1946 dont on peut en être fière.

Stade Delorimier



Parlant des Royaux, ils ont évolué au Stade Delorimier de 1928 à 1960. Situé au coin de la rue Ontario et Delorimier, le Stade Delorimier était la fierté des Montréalais de l’époque. Sachez que malgré cette riche histoire de baseball à Montréal, le Stade Delorimier fut la seule infrastructure dédiée au baseball construite dans la grande région de Montréal. Je parle ici d’un endroit d’une capacité d’au moins 5000 places. Le Stade Delorimier comptait plus de 20 000 sièges.

Saviez-vous que…

Les Royaux ont été fondés en 1898. Dès la première année, la formation montréalaise remporta le championnat de la ligue Eastern. À l’époque, les Royaux jouaient dans le petit parc Atwater. En 1914, un jeune lanceur du nom de Babe Ruth effectua sa première visite à Montréal dans l’uniforme des Orioles de Baltimore. Quelques semaines plus tard, le Bambino passait au baseball majeur avec les Red Sox de Boston. Les Royaux cessèrent leurs activités en 1916 en raison de la Première Guerre mondiale, mais sont revenus 12 ans plus tard.

Émile Butch Bouchard

Comme tout amateur de sport, on a appris le décès du célèbre numéro 3 du Canadien. Monsieur Bouchard a également été président des Royaux en 1957. Mais son implication dans le baseball a été beaucoup plus grande et généreuse. Il a d’ailleurs été intronisé au Temple de la renommée de Baseball Québec il y a quelques années pour son implication. On vient de perdre un très grand monsieur qui ne savait pas juste freiner l’adversaire à la ligne bleue. Un vrai de vrai celui-là!