TAMPA, Floride (AP) - Jason Giambi peut déjà dire qu'il a connu de bons moments en 2005. Quelque deux heures après s'être présenté au camp d'entraînement des Yankees, il est sorti de l'abri et a couru vers le champ extérieur.

Il se demandait bien comment il allait être accueilli après une saison morte au cours de laquelle on ne parlait que de dopage aux stéroides anabolisants dans son cas.

Il a eu la surprise d'être acclamé par les cris des amateurs qui réclamaient des autographes.

En fait ils étaient plusieurs centaines d'amateurs qui attendaient en ligne pour obtenir sa griffe sur un bout de papier ou sur une casquette à Legends Field.

Pendant 27 minutes, Giambi a autographié des balles, des photos, des chandails. Il a traversé le terrain et a recommencé près de l'autre abri.

Giambi n'a pu s'empêcher de sourire pendant qu'il prenait des poses pour les photographes amateurs. Il semblait décontracté, ce qui n'était certes pas le cas le 10 février quand il s'est présenté au Stade des Yankees où il s'était excusé à plusieurs reprises, sans jamais admettre de façon spécifique qu'il avait fait usage de stéroides.

"C'est incroyable, c'est une leçon d'humilité que d'avoir le soutien des amateurs, a dit Giambi en retournant au vestiaire. C'est très spécial."

Après deux saisons de misère au cours desquelles il a été blessé à un genou, a souffert d'un parasite intestinal, a été blessé à l'aine, a eu des problèmes respiratoires et a été atteint d'une tumeur bénigne, le joueur par excellence de 2000 veut montrer qu'il peut toujours tenir son but. Pour la première fois, Giambi a parlé de la tumeur à l'hypophyse, qui a disparu après traitements.

"Je suis guéri, tout va très bien, a-t-il dit. La glande ne me cause aucun problème."

Quand il est arrivé dans le vestiaire, Giambi s'est empressé d'aller saluer Randy Johnson. Il n'a pas voulu s'excuser publiquement auprès de ses coéquipiers.

"Ce que j'ai commencé à faire, c'est de rencontrer les gars et leur parler individuellement, a-t-il dit. Pour moi, c'est plus important que de tenir une réunion d'équipe."

Il s'est excusé à nouveau auprès des journalistes parce qu'il ne pouvait en dire plus. Le Chronicle de San Francisco avait écrit en décembre qu'il avait confessé devant un grand jury en 2003 avoir fait usage de stéroides. Ses avocats lui ont conseillé de ne pas discuter de l'affaire publiquement.

Giambi a révélé que Derek Jeter, Mariano Rivera et Jorge Posada lui avaient téléphoné au cours de la saison morte.

"Je comprends la situation, a-t-il dit. Le fait de me supporter dans de telles conditions est quelque chose d'incroyable."

Son ancien coéquipier à Oakland, Mark McGwire, lui a aussi téléphoné.

"Il voulait savoir comment je me portais, comment je m'en tirais," a dit Giambi.

McGwire, tout comme Giambi, est un de ceux qui ont été pointés du doigt par Jose Canseco, un autre ancien coéquipier, dans un bouquin qu'il vient de publier.

Giambi a admis avoir été blessé par tout ce qu'on a dit et écrit à son sujet.

"Oui, je me suis senti blessé. On tente de ne pas y penser, mais c'est difficile. Par ailleurs, cela m'a motivé et j'ai travaillé plus fort au cours de la saison morte pour tenter de prouver que les gens s'étaient trompés."

Le gérant Jose Torre a dit que Giambi représentait le plus gros point d'interrogation chez les Yankees.

"Nous savons qu'il a le talent. Mais on se demande quand il pourra le montrer à nouveau quand on pense à tout ce qu'il a dû endurer mentalement et physiquement, a dit Torre. Nous verrons bien où il en est quand on commencera à disputer des matches."

L'an dernier, Giambi n'a présenté qu'une moyenne de .208 avec 12 circuits et 40 points produits. Il n'a pas pris part aux séries.

"Je ne sais pas si j'aurais pu permettre à mon équipe de tout gagner, mais je sais que j'aurais pu aider," a-t-il commenté.

Il veut regarder vers l'avenir et oublier le passé.

"Je pense que je peux être le même joueur qu'avant. Il me faudra du temps. Je suis rouillé c'est certain. Jusqu'à présent, les gens semblent vouloir m'appuyer. Je sais qu'il y aura des jours difficiles. Mais je suis prêt à me battre."