Josh Beckett des Dodgers a lancé un match sans point ni coup sûr dimanche. Pas de point, pas de coup sûr, trois buts sur balles sur 30 frappeurs et tout ça en 128 lancers.

Avez-vous une idée d’un tel exploit? Pas une seule fois la balle a percé l’avant-champ ou tomber quelque part ou seulement 9 joueurs couvrent une superficie de plus de 100 000 pieds carrés! Les frappeurs ont vu Beckett lors d’au moins trois présences sans être en mesure de s’ajuster à ses tirs. La raison pour laquelle un lanceur partant a besoin de maîtriser un minimum de trois lancers, idéalement quatre, c’est de montrer autre chose à chacun des frappeurs tout au long du match. À sa première présence, un frappeur peut voir un ou deux tirs différents. À sa deuxième, il a des chances d’avoir vu un autre type de lancer. Habituellement, à sa troisième contre le même lanceur, le frappeur ne devrait pas être surpris des différents types de lancer d’où un avantage lors de cette troisième présence. Non! Pas avec Beckett dimanche. On compare beaucoup le duel entre lanceur et frappeur à celui du jeu entre le chat et la souris. Le jeu de celui qui sera plus intelligent que l’autre à deviner ce que l’autre pense. Beckett les a tous endormis. Il l’a fait avec une rapide moyenne de 91 mph avec une pointe à 94 mph dont son 128e lancer, une excellente balle courbe lente avec beaucoup de mordant un changement de vitesse. La preuve que l’on n’a pas besoin de lancer à plus de 98 mph pour connaître du succès. Par contre, l’ajustement de lancer et non de « garrocher » la balle prend tout son sens. Sa stratégie a été assez simple, il a pris les devants sur 23 des 30 frappeurs qu’il a affrontés.



Je ne suis pas le grand partisan de Beckett. Lorsqu’il a fait son entrée dans le baseball majeur avec les Marlins au début des années 2000, il était un lanceur de puissance. L’expérience, les blessures et la maturité ont pris le dessus et il est devenu un lanceur. Son match sans point ni coup sûr était son 321e départ dans le baseball majeur. Depuis 40 ans, c’est la 5e plus longue séquence de départs avant de réussir l’exploit. Celui qui a obtenu la plus longue séquence est Dennis Martinez qui à son 401e départ, a lancé un match parfait dans l’uniforme des Expos de Montréal contre les Dodgers. Tant qu’à parler des Expos, c’était la première fois que les Phillies subissaient l’humiliation de ne pas obtenir de coup sûr lors d’un match à domicile depuis que Bill Stonemen des Expos leur avait fait le même coup le 17 avril 1969 au Connie Mack Stadium!



Bill Stonemen

Peu importe si nous ne sommes pas un partisan du joueur ou de l’équipe qui réussit l’exploit, il faut le souligner. D’ailleurs, réputés pour être les partisans les plus durs sur les joueurs des équipes adverses, les partisans des Phillies ont réservé une belle ovation à Beckett à la fin du match. Penses-y! Pas une seule balle frappée n’a réussi à percer ou déjouer la défensive. C’est rare, c’est exceptionnel et ceux qui le réalisent ont toute mon admiration!

Bravo Josh!