Los Angeles (Jacques Lanciault) - Le Québécois Russell Martin a profité du camp d'entraînement 2006 des Dodgers de Los Angeles pour démontrer à ses employeurs qu'il possédait vraiment un coup de bâton des ligues majeures. Mais cela n'aura pas suffi à lui permettre de faire le saut avec le grand club, du moins dès le début de la saison.

Les Dodgers ont en effet signifié à leur jeune receveur de 23 ans qu'il commencerait la saison au niveau AAA, avec les 51e de Las Vegas. Mais le jour n'est pas loin où Martin se retrouvera derrière le marbre à L.A.

En 41 apparitions officielles au bâton durant la saison de la Ligue des Pamplemousses, l'ex-joueur des Ailes du Québec et des Cardinals de LaSalle de la Ligue de Baseball Élite du Québec (LBÉQ) a maintenu une moyenne de ,317 en plus de produire neuf points.

Ce n'est pas son coup de bâton qui l'aura empêché de se tailler un poste dans l'alignement des Dodgers, mais plutôt son expérience limité comme receveur. Martin a été repêché par les Dodgers de Los Angeles en 2002 à titre de joueur de troisième-but. Ce n'est qu'en 2003 qu'on a procédé à la conversion de Martin en receveur.

Après une saison d'apprentissage dans la ligue des recrues de l'Arizona, Martin a brillé en tant que receveur régulier de la formation A fort des Dodgers à Vero Beach en 2004.

Puis, l'an dernier, il est devenu un des meilleurs espoirs du baseball majeur derrière le marbre avec les Suns de Jacksonville, le club-école AA des Dodgers. Mais pour l'heure, ses trois saisons d'expérience à recevoir les lancers des meilleurs artilleurs de l'organisation des Dodgers n'auront pas été suffisantes pour lui permettre d'accéder aux ligues majeures.

D'ailleurs, la semaine dernière, le journaliste Ken Gurnick, affecté par le baseball majeur à suivre les Dodgers, mentionnait : "Martin est un receveur de talent avec un très bon coup de bâton, mais les qualités offensives chez un receveur sont moins importantes lorsque l'on évalue un candidat au poste de receveur numéro un. Ce qu'il faut regarder alors, c'est son jeu en défensive, sa capacité à appeler les bons lancers aux bons moments, sa facilité de communication avec les lanceurs, sa connaissance des forces et des faiblesses des frappeurs et surtout la façon de les retirer."

Gurnick concluait : "Selon toutes vraisemblances, s'il est en santé, Dioner Navarro amorcera la saison à titre de receveur numéro un des Dodgers. Navarro n'est pas un vétéran, mais il a deux ans d'expérience de plus que Martin, lui qui à titre de receveur n'a pas évolué plus haut qu'au niveau AA. Il est très rare qu'un jeune joueur fasse le saut aux ligues majeures en provenance du niveau AA, surtout au poste de receveur."

Gurnick avait raison. Navarro a été confirmé dans le poste de receveur numéro un des Dodgers, et ce même s'il a maintenu une moyenne au bâton de ,042 dans la ligue des Pamplemousses.

Chez les 51e de Las Vegas, Martin retrouvera au sein du personnel d'entraîneur de l'équipe Steve Yeager, celui qui l'a formé aux rudiments du job de receveur. Au sein de la formation de la Ligue du Pacifique, Yeagher est entraîneur des frappeurs. Mais il est certain que tout entraîneur des frappeurs qu'il soit, il jettera à l'occasion un œil sur le développement de Martin derrière le marbre… du moins avant que Russell ne soit rappelé par les Dodgers!