Il n‘y a pas à dire, le dossier du retour possible des Expos fait jaser. Il y a ceux qui sont totalement contre et ceux qui rêvent de partager avec leurs enfants, les joies d‘un bon match de balle. Ce que je déplore par contre, c‘est le manque de respect des gens qui ne partagent pas l‘opinion des autres. Je comprends le côté émotif que le sport nous apporte, mais avant d‘avancer des commentaires gratuits et irrespectueux, il serait bien que les gens se renseignent davantage afin que leur point de vue tienne la route. Moi, je suis pour l‘avancement de ce projet. Je suis pour que l‘on poursuivre les démarches afin de trouver un propriétaire fort qui pourra mener le projet à terme. Il faut rêver et l‘on se doit de rêver. Si notre point de vue est constamment négatif, nous n‘avancerons jamais en tant que société. Notre force devrait être la créativité! Trouvons des solutions pour se démarquer et non constamment démolir les bonnes idées.

J’ai toujours pensé que les perdants cherchent des excusent et les gagnants cherchent des solutions. Sommes-nous des gagnants?

Commençons donc par regarder quelques éléments positifs d‘un retour éventuel des Expos.

Visibilité

La visibilité que génère une équipe du baseball majeur est particulière et a une très grande valeur. Tout d‘abord, 81 matchs seraient télédiffusés en direct de Montréal dans les marchés les plus importants des États-Unis. Prenons par exemple le réseau TBS qui rejoint des millions de foyers aux États. Un match de baseball est joué sur 9 manches, mais on fait une pause entre chaque demi-manche pour un total de 18 pauses. Chaque fois qu‘une pause se termine, on présente pendant 5,6 et même 10 secondes des images de Montréal, est-ce intéressant pour nous? Faites le calcul par match, multiplié par 81 et vous verrez que cette pub gratuite à une valeur inestimable pour le tourisme au Québec!



Imaginez cette image durant quelques secondes à des millions d'américains

Par ailleurs, au baseball, on joue des séries de trois et parfois quatre matchs dans la même ville. Les journalistes qui suivent les activités du club sont donc en mesure de passer du temps à visiter ou découvrir davantage la ville et d‘en parler. J’en parle en connaissance de cause pour avoir couvert les Expos durant plusieurs années. Pour les autres sports, on ne joue qu‘un match. On arrive la veille, on joue et on quitte la ville après celui-ci.

Il ne faut pas non plus négliger la valeur du nom Montréal qui apparaît dans tous les quotidiens d‘Amérique et sites Internet de sports. Le Canadien a toujours bien représenté Montréal et l‘Impact joue maintenant aussi ce rôle important. Les Expos viendraient couvrir la période estivale et surtout du fait que le baseball se joue tous les jours. Donc, du mois d’avril à octobre, les Expos feraient jaser d’eux tous les jours dans les journaux et sites Internet de sports. De plus, je me souviens très bien de voir Felipe Alou et Pedro Martinez faire les frais de la « une » du journal USA Today avec leur uniforme gris qui indique Montréal! Ou encore Vladimir sur la page frontispice du prestigieux magazine Sports Illustrated. Une visibilité et une image forte de Montréal!



De l’argent frais

Si jamais les Expos reviennent à Montréal, ils recevront un montant avoisinant les 75 M$ annuellement de la part du baseball majeur. Cet argent provient des droits de télévisions nationales américaines, le partage des revenus, les redevances sur site Internet et j’en passe. Cet argent servirait à payer la masse salariale de l’équipe. Même si les joueurs paient des impôts d’ici sur les matchs joués à Montréal, ça fait beaucoup d’argent qui est récupéré par l’état. De l’argent qui arrive de l’extérieur du pays. Par ailleurs, les joueurs dépensaient beaucoup ici et dites-vous que pendant l’été, 25 millionnaires des autres équipes passaient plus de 100 jours au centre-ville de Montréal dans les restaurants, hôtels et boutiques. Tout ça, sans compter le tourisme américain qui viendrait davantage si Montréal avait un stade de baseball digne de ce nom.

L’argent du public

Il est évident que tel projet doit se réaliser avec un minimum d’argent du public. Par contre, il est important de faire la distinction entre une dépense et un investissement pour le gouvernement. Dans le cas d’un stade et d’une équipe de baseball professionnel, le gouvernement est un des plus grands bénéficiaires. La construction d’un stade fait en sorte que le gouvernement récupère déjà une somme importante de son investissement et les impôts des joueurs font en sorte qu’à peine quelques années et le gouvernement se rempli les poches. C’est une question d’image pour le gouvernement. Il faudrait, une fois pour toutes que quelqu’un se lève et donne l’heure juste sur les biens faits d’un tel investissement. Mais personne ne le fera! De peur que cela crée un précédent. Mais pour payer nos infrastructures qui tombent en morceaux, il faut créer de la richesse. La visibilité pour Montréal et l’entrée de nouvel argent qu’offre une telle opportunité est non négligeable. Il faut donc aller plus loin dans ce projet et faire confiance aux gens qui ont contribué à l’étude.



Imaginez un tel chantier à Montréal.

Apprendre du passé

Personne ne me dira que le départ des Expos en 2004 a été une bonne chose. Pour le gouvernement ou pour les propriétaires d’ici, ce fut un désastre. La franchise vaut aujourd’hui plus de 500 M$, mais sert les intérêts des gens de Washington. Peut-on créer de la richesse, mais la garder cette fois-ci?

Le sport est un formidable outil de solidarité et d’appartenance. Si le Canadien se rend en finale de la coupe Stanley, la ville va trembler pour le Canadien. Ce serait la même chose pour les Expos. J’ai eu la chance de voyager à Boston cette année pour la victoire des Red Sox en série mondiale et je me suis dit, si seulement les gens de chez nous pouvaient vivre ça, tous ensembles.

Plusieurs défis sont à relever pour voir ce projet se concrétiser, mais donnons la chance à celui-ci d’avancer. Ayons l’esprit ouvert. Ne cherchons pas des excuses, mais bien des solutions!