On va se rappeler des séries 2017 et de cette magnifique Série mondiale entre les Astros de Houston et les Dodgers de Los Angeles pour plusieurs raisons, mais les deux principales étant la qualité du spectacle offert, et un premier titre en 56 ans d’existence pour les Astros. Je vous partage les éléments qui m’ont marqué et qui mettront une boucle finale à cette saison 2017 du baseball majeur.

Dès le début des séries, on réalise que le manque de puissance chez les Red Sox de Boston aurait un effet néfaste sur leur rendement. Et cette autre sortie hâtive de l’équipe en séries a coûté le poste à John Farrell. Bien que la présence de Farrell à la barre de l’équipe ne me dérangeait pas, force est d’admettre que l’arrivée d’Alex Cora aura des avantages marqués. J’ai rarement entendu de si bons commentaires par d’anciens joueurs et d’ex-coéquipiers à l’endroit de Cora pour qu’il ne fasse pas une différence. La pression est maintenant sur Dave Dombrowski qui, disons-le, a laissé l’organisation des Tigers de Detroit dans un piètre état.

Les Yankees de New York n’ont fait qu’une bouchée des Twins du Minnesota et ils ont montré beaucoup de caractère en battant les Indians de Cleveland en séries de division. Non seulement ils ont battu une équipe parmi les favorites pour remporter les grands honneurs, mais en plus, les Yankees tiraient de l’arrière 0-2 avant de remporter les trois matchs suivants. En forçant la tenue d’un match ultime contre les Astros en séries de championnats, les Yankees ont prouvé que leur plan d’être une équipe de tête en 2018 est plus que sérieux. D’ailleurs, je m’explique très mal le congédiement de leur gérant Joe Girardi. L’équipe a réellement progressé en 2017 et il me semble que Girardi aurait dû avoir la chance d’emmener cette équipe encore plus loin l’an prochain. Bien hâte de voir qui sera à la barre de cette équipe. Si l’on pense à un jeune gérant sans expérience, mais qui connait New York et les Yankees, alors j’irais avec Jorge Posada. Pourquoi pas un autre receveur après Joe Torre et Joe Girardi?

L’équipe qui m’a déçu le plus est certes les Indians. Aucune faille dans cette formation, mais ils ont trouvé le moyen de perdre la série de division alors qu’ils menaient 2-0. J’imagine que Corey Kluber n’était pas à 100%, mais cette équipe ne pouvait et ne devait pas perdre. Ils auront énormément de pression pour rétablir les faits en 2018.

Les Cubs de Chicago ont semblé manquer de souffle contre les Dodgers, même s’ils ont éliminé les Nationals de Washington en séries de division. Tu ne peux gagner avec tes meilleurs joueurs en panne tout au long des séries; Anthony Rizzo (,135), Kris Bryant (,200), Willson Contreras (,219) et Javyier Baez (,077). Mais les Cubs rebondiront et ils seront au plus fort de la course en 2018.

Par contre, que dire des Nationals de Washington! Ont-ils manqué la fenêtre qui semblait ouverte, mais qui pourrait maintenant se fermer? Ce sera une année cruciale en 2018 puisque Bryce Harper en sera à sa dernière année de contrat. Par contre, je suis très heureux que Dave Martinez ait enfin sa chance de se faire valoir comme gérant, lui qui sera une nette amélioration sur Dusty Baker. Martinez pourra compter sur Stephen Strasburg et Max Scherzer ce qui est certes, un bon départ. Le fait qu’ils évoluent dans une des pires divisions du baseball va les aider.

La Série mondiale

En termes de spectacle, difficile de demander mieux. De l’émotion, de l’intensité, des revirements spectaculaires et une équipe championne qui n’avait jamais eu l’occasion de célébrer ce titre en 56 ans d’histoire.

On le savait déjà, mais il me semble que c’est dans une telle série que l’on réalise à quel point une décision d’un gérant peut changer l’allure d’un match et d’une série. Dave Roberts a été excellent pour les Dodgers cette saison, mais sa patience avec Clayton Kershaw dans le 5e match et avec Yu Darvish dans le match ultime n’a pas aidé la cause de son équipe.  Évidemment, il y a un paquet d’autres éléments qui ont eu une influence sur le résultat, mais dans un sport où les décisions du gérant sont sujettes à être analysées et suranalysées, A. J. Hinch a eu le meilleur, et ce, même si sa relève l’a laissé tomber. En fait, les Astros prouvent que même sans une relève efficace, on peut gagner. Heureusement par contre que les partants Brad Peacock et CharlieMorton se sont adaptés très rapidement à jouer le rôle de releveur, ce qu’ils ont fait avec brio.

La Série mondiale nous a rappelé aussi que Yogi Berra avait raison. Un match n’est jamais fini tant qu’il n’est pas fini. Le match de 13-12 remporté par les Astros a été de loin le match le plus spectaculaire que j’ai eu la chance de décrire et d’analyser.

Les Astros ont aussi prouvé qu’avec un plan en tête, on peut réussir à rebâtir une équipe championne. Rappelez-vous qu’ils avaient subi des saisons de 100 défaites et plus en 2012 et 2013.

Cette série nous a permis de connaître davantage Jose Altuve. Un joueur de 5’6’’, mais qui a  le cœur gros comme le monde. Un joueur exceptionnel, mais surtout un coéquipier de premier plan. Et que dire de George Springer! Le gars est vraiment bon! Yuli Gurriel a fait une gaffe monumentale et il devra en subir les conséquences. Mais quel frappeur! Il a quitté Cuba avec son jeune frère afin de se convaincre qu’il pouvait être un frappeur redoutable dans le baseball majeur et non seulement dans la série nationale à Cuba. Gurriel est âgé de 33 ans et j’ai l’impression qu’il est maintenant convaincu!

Parlant de convaincu, que dire de l’importance de Justin Verlander pour les Astros? Cette transaction paraît beaucoup mieux aujourd’hui que celle de Yu Darvish!

Chez les Dodgers, Cody Bellinger a appris de la manière la plus difficile qu’il avait des choses à améliorer pour devenir une super vedette. Il remportera le titre de recrue de l’année dans la Nationale, mais tout comme Aaron Judge, les ajustements seront nécessaires.

Clayton Kershaw devra encore vivre de cette réputation d’avoir des ennuis en séries. Son départ dans le 5e match a été catastrophique pour un lanceur de son talent. Il a été à la hauteur dans le match ultime, mais il le sait trop bien que lui seul aurait pu éloigner tous les doutes à son endroit en séries avec un départ dans lequel ses coéquipiers lui avaient donné une avance de 4 et de 3 points.

Cette Série mondiale confirme aussi que le baseball, le vrai, se joue à l’extérieur. J’ai bien aimé l’ambiance à Houston, mais dans un stade aussi immense avec un toit fermé (il faisait très beau à l’extérieur) ça n’avait rien à voir avec Los Angeles. Le Dodger Stadium est un endroit exceptionnel et c’était d’ailleurs la première fois de son existence que l’on présentait un 7e match de la Série mondiale.

La seule ombre au tableau lors de cette Série mondiale est la durée des matchs. En fait, peut-être est-ce l’heure du début des matchs qui est à revoir. Le premier lancer de chacune des parties était à 20h20, heure de l’Est. Trop de gens sur la côte Est ont raté la fin des matchs en raison de l’heure tardive. Si on commençait les matchs une heure plus tôt, il me semble que le tout se terminerait à une heure raisonnable en plus de donner la chance à des plus jeunes de voir la rencontre. D’ailleurs, pourquoi pas un match en fin d’après-midi les dimanches?

En résumé, j’ai adoré cette Série mondiale. On a pu profiter de ce que le baseball a de meilleur à offrir! L’hiver s’annonce aussi intéressant et j’espère que l’on passera au travers de quelques règles dont le nombre de visites au monticule et le temps entre chacun des tirs.

Bon hiver chers amateurs de baseball!