LOS ANGELES - Alors qu'il avait 14 ou 15 ans, Russell Martin a finalement réussi à vaincre son père au basketball, après d'innombrables défaites. C'est un jour dont il garde un précieux souvenir, et qui en dit beaucoup sur sa détermination.

"La victoire est extrêmement importante pour moi. A la fin de la journée, c'est ça qui vous fait que vous vous sentez bien", a dit Martin, qui est devenu un meneur chez les Dodgers de Los Angeles, et qui s'est imposé comme peut-être le meilleur receveur de la Ligue nationale à sa deuxième saison seulement.

"C'était toute une sensation de réussir à gagner contre mon père, mentionne Martin. Il aura fallu que j'absorbe plusieurs coups au menton et que j'y laisse beaucoup de sueur.

"Comment battre quelqu'un plus grand et plus fort? Je devenais moi-même plus vieux et plus fort et mon père avançait en âge. Il faut trouver un moyen, et c'est ce que j'ai réussi à faire."

Voilà le genre de mentalité que Martin, 24 ans, a adoptée il y a un peu plus d'un an à ses débuts dans le baseball majeur. Il avait été appelé au grand club après que le receveur régulier des Dodgers, Dioner Navarro, se soit fracturé le poignet droit.

Le natif de Chelsea, tout juste au nord de Gatineau, s'est établi comme receveur numéro un en quelques jours seulement, avec un style combatif qui a impressionné le gérant Grady Little et ses coéquipiers et qui a rapidement fait de lui un favori de la foule.

"Quand vous êtes rappelé, il faut que vous montrez de quoi vous êtes capable, a poursuivi Martin. Je me souviens d'avoir ressenti de la pression additionnelle. Maintenant, 13 mois plus tard, j'ai de la pression que je m'impose moi-même pour offrir les performances dont je suis capable.

"J'aime la pression. Ca vous donne de l'énergie, et j'essaie de l'utiliser à mon avantage."

Après une saison plus qu'honorable en 2006 avec une moyenne de ,282, 10 circuits, 65 points produits et 10 buts volés, Martin s'affirme de plus en plus comme l'une des vedettes de la ligue.

Martin mène le scrutin des receveurs de la Nationale en vue du match des étoiles, devançant Paul Lo Duca des Mets par près de 13 000 votes.

Avant les matches de jeudi, Martin menait les receveurs de la LN pour les coups sûrs (65), points marqués (40), points produits (41) et buts volés (11). Il frappe pour une moyenne de ,291 avec sept circuits, et il a retiré 16 des 53 coureurs ayant tenté de voler un but contre lui.

Martin n'est pas devenu un receveur à temps plein avant que les Dodgers ne le transfèrent du troisième coussin au marbre après la saison 2002, sa première dans l'organisation. Il avait été choisi au 17e tour du repêchage cette année-là.

Ce qui est possiblement le plus impressionnant chez Martin à son âge est sa capacité à composer avec le personnel de lanceurs.

"Il est de loin le meilleur receveur à qui j'ai lancé, seulement par la façon dont il appelle un match et capte les tirs," a dit le releveur Joe Beimel.

"Ce n'est que sa deuxième année, mais il a obtenu le respect de tout le monde", ajoute le lanceur partant Derek Lowe.

Jeff Kent, meneur dans l'histoire du baseball majeur pour les circuits chez les deuxièmes buts, remarque particulièrement ses habiletés d'ajustement.

"Le jeune adore être compétitif, a dit Kent. Quand vous êtes rendu à ce niveau de jeu, il y a plusieurs gars qui sont simplement satisfaits d'être ici. Je ne vois pas cette attitude-là dans son cas."