CLEARWATER, Floride - Peu importe où il va, le sympathique Charlie Manuel reçoit de grandes doses d'amour des partisans.

L'ancien gérant est un gars du peuple pour les amateurs des Phillies. La Ville de l'amour fraternel n'a pas été conquise tout de suite par sa bonhomie terre à terre, mais on a fini par l'aimer.

Manuel a guidé Philadelphie à plus de victoires que n'importe quel autre gérant dans l'histoire de l'équipe. C'est lui qui en était à la barre lors du championnat de 2008.

Il a été congédié en 2013, mais il travaille encore pour le club. Il a d'ailleurs passé la majorité du camp dans son uniforme d'antan, agissant comme instructeur spécial.

Dès qu'il met les pieds sur le terrain, les amateurs veulent une photo ou un autographe. L'homme de 72 ans répond toujours du mieux qu'il peut aux demandes.

« C'est fabuleux. Je ne sais même pas comment décrire ce que ça me fait, dit Manuel. Je ne sais pas toujours quoi faire. Des femmes âgées, des jeunes femmes, des hommes, ils veulent me donner une accolade. Ça arrive ici mais chez moi aussi, en Pennsylvanie. Et même quand je suis allé à Las Vegas. Ils veulent me parler comme s'ils me connaissaient, et je pense qu'il y a quelque chose de magnifique là-dedans. »

Manuel n'était pas le choix populaire pour remplacer Larry Bowa, en 2005 (plusieurs voulaient plutôt Jim Leyland). De plus, des journalistes mesquins se sont moqués de son accent des Appalaches.

Manuel a toutefois aidé les Phillies à connaître la meilleure période de leur histoire, de 2007 à 2011. L'équipe a récolté cinq titres de section et deux titres de la Nationale, en plus du triomphe de 2008 en Série mondiale, contre Tampa Bay.

En plus de huit saisons, Manuel a offert un rendement de 780-636. Son remplaçant Ryne Sandberg n'a pas duré longtemps, quittant son poste en juin dernier, avec une fiche de 119-159.

L'ancien DG Ruben Amaro fils a versé des larmes le jour où il a congédié Manuel. On lui a tout de suite offert du boulot dans l'organisation, mais Manuel s'est accordé une pause avant de revenir comme conseiller senior.

Bien qu'il habite en Floride, Manuel dit voyager plus maintenant que quand il était gérant. Il fait du dépistage amateur et professionnel, se rend dans les filiales et discute avec les gérants et les instructeurs. Sans oublier les visites occasionnelles à Philadelphie pour voir les Phillies en action.

« J'aime être dans l'entourage des jeunes joueurs, évaluer leurs habiletés et les voir se développer, dit Manuel. J'essaie de les aider le plus possible, et à partir de là, on espère que ça va aider à nous redonner autant de succès qu'avant. »

Manuel est une référence sur l'art de frapper. Il a fait ses débuts dans l'abri comme instructeur des frappeurs des Indians de Cleveland, dans les années 1990.

Avant d'accepter son rôle actuel avec les Phillies, il a refusé des offres pour travailler à nouveau comme instructeur au bâton.

« J'aime passer un bon bout de temps avec chaque frappeur, raconte-il. Je crois vraiment que quand on confie un poste à quelqu'un, on doit lui laisser de la marge de manoeuvre. »

Lui, Mike Schmidt et Greg Luzinski font un peu le même genre de travail au camp des Phillies, cette année.

« Il faut qu'on soit sur la même longueur d'ondes avec l'instructeur des frappeurs (Steve Henderson), dit Manuel. Il faut le tenir au courant de tout ce qu'on dit à un tel gars. Il ne faut pas le mélanger avec différentes philosophies. »

Manuel aime la pêche, le golf et les voitures anciennes, mais il reste un grand amoureux du baseball.

« L'autre jour, j'ai passé la nuit devant la télé à écouter les Angels qui jouaient contre les Reds en Arizona », mentionne t-il.

Typique d'un homme pour qui le baseball a toujours été un mode de vie.