Dans un monde idéal, les Jays ne devaient pas se faire balayer par les Yankees. Mais qui vit dans un monde parfait? Plusieurs amateurs sont frustrés du comportement de l’équipe alors que l’objectif est tout juste devant eux, à portée de main. Ça fait trop longtemps que je suis dans le baseball pour céder à la tentation de dire, c’est terminé!  Non seulement ce n’est pas terminé, mais la course dans la division Est de la Ligue américaine est exactement celle anticipée par plusieurs en début de saison. Une course à quatre équipes, alors qu’aucune n’allait se détacher et s’échapper avec le titre. Si on vous avait dit en avril que les Jays seraint à un seul match de la tête avec 23 matchs à disputer, notre réaction aurait été très positive. Même scénario avec les amateurs des Red Sox! On voulait une fin de saison excitante, on l’aura!

Par contre, pour rester dans la course jusqu’à la fin, les Jays doivent rebondir. Et pour ce faire, ça va passer par le « leadership » des joueurs et non celui du gérant. Arrêtez-moi vos commentaires négatifs sur John Gibbons, on le sait que c’est un gérant passif, qui regarde la parade passer et que prendre une décision créative relève du miracle. Pensez-vous qu’il va changer maintenant? Absolument pas. Par contre, Gibbons offre une grande liberté aux joueurs. Les voleurs de buts ont le feu vert, et les joueurs peuvent prendre leur propre décision de déposer un amorti par exemple. Honnêtement, trop facile de viser Gibbons sur les stratégies. Les frappeurs n’ont tout simplement pas produit avec des coureurs en position de marquer et c’est là que la série contre les Yankees s’est jouée. D’accord que l’on gagne en équipe incluant le gérant et on perd en équipe incluant le gérant. Mais rappelez-vous que les Jays sont bâtis pour marquer des points. Ça ne veut pas nécessairement dire de frapper que des circuits. Ça veut surtout dire de produire dans le baseball de situation et profiter davantage des chances qui leur sont offertes.

La beauté du baseball est que l’on n’a pas à réfléchir pendant une semaine sur une mauvaise séquence. L’expression que j’ai entendue régulièrement dans le baseball et qui est pleine de bon sens c'est : « Ne soyez jamais détruit par la défaite et ne vous pensez jamais au-dessus de tous dans la victoire! » Pourquoi une telle expression? Parce que ça se joue à tous les jours. La défaite est plate, mais elle est déjà du passé. La victoire est l’fun, mais elle veut rien dire le lendemain.

Donc, on passe à autre chose chez les Jays. Un retour à domicile après un long séjour de neuf matchs à l’étranger va faire le plus grand bien et en plus ils vont éviter David Price dans cette série contre les Red Sox.  D’ailleurs, les Jays vont envoyer les meilleurs lanceurs partants selon moi, en Estrada, Happ et Sanchez. Les Red Sox en seront à une troisième série de suite à l’étranger, ce qui n’est jamais chose facile à ce stade-ci de la saison.

Donaldson n’a rien fait depuis le début du mois de septembre à l’étranger, mais il a un OPS de 1,022 à domicile. Un autre qui aurait intérêt à en donner plus serait Michael Saunders, qui lui aussi est plus à l’aise à domicile avec un OPS de ,902.

Dans le premier match, très peu de frappeurs des Red Sox ont connu du succès contre Estrada. D’ailleurs, la moyenne globale des frappeurs des Red Sox contre lui s’élève à .194. Pour Rick Porcello, c’est une saison de rêve avec 19 victoires en banque, mais certains frappeurs des Jays semblent avoir son numéro comme l’indique la moyenne de Bautista à ,412 (14 en 34 dont 3 circuits) et Encarnacion à ,382 (13 en 34 dont 3 circuits).

Dans le deuxième affrontement, les Red Sox enverront Eduardo Rodriguez, qui a été brillant à son dernier départ (8 ML et aucun point), mais les Jays l’ont malmené à son seul départ contre eux en juin. J.A Happ sera le partant des Jays. Il sera en quête de sa 18e victoire de la saison. Lors du troisième match, Aaron Sanchez affrontera Clay Buccholtz.

La table est donc mise pour cette série de trois matchs. Statistiquement, les Red Sox ont l’avantage à l’attaque, mais les Jays ont l’avantage au monticule. Des défenses similaires, mais un léger avantage aux Jays dû au fait qu’ils sont à domicile et malgré le fait aussi que les Red Sox ont un dossier de 11-6 à l’étranger depuis le 15 août. Par contre, tout ça ne veut plus rien dire.

Vous le savez maintenant, je ne suis pas le plus grand partisan de John Gibbons, mais pas plus de John Farrell. Ceci étant dit, on verra l’équipe avec le plus de caractère et de « leadsership ». Pour l’emporter dans ces duels, il n’y a pas de recette magique, simplement que tes meilleurs joueurs doivent être à leur mieux!

 N’oubliez que ces deux mêmes équipes termineront leur saison à Boston dans une série de trois matchs. Bonne fin de saison à tous!