TORONTO - À l’aube d’une série de quatre rencontres face aux Yankees et dix matchs seulement à disputer en saison régulière, les Blue Jays de Toronto sont au plus fort de la course pour une place en séries.

À cinq matchs et demi des Red Sox de Boston, premier dans l’Est, les Jays ont une priorité d’un match devant les Tigers de Detroit dans la lutte pour le titre de meilleur deuxième et le tremplin vers les séries qui l’accompagne. Les Orioles de Baltimore soufflent dans le cou des Jays et des Tigers alors qu’ils n’accusent qu’un retard d’une demi-partie.

« La première place est encore disponible », a lancé le gérant John Gibbons lors de sa rencontre quotidienne avec les journalistes.

« Ce sera difficile considérant la façon dont Boston joue présentement. Nous avons évité le piège que représentait notre visite dans l’Ouest américain où il n’est jamais facile de gagner – quatre victoires et trois revers à Anaheim et Seattle – et nous voilà de retour dans notre division. Si nous arrivons à balayer une des trois séries qui nous restent à disputer et que nous jouons du bon base-ball on ne sait jamais. Mais nous sommes en bonne position », a ajouté Gibbons qui aime aussi le fait de croiser des adversaires bien connus.

Après les quatre duels contre les Yankees, les Jays recevront Baltimore mardi, mercredi et jeudi avant d’aller clore la saison à Boston où ils affronteront les Red Sox à trois reprises. Une série qui sera loin d’être facile considérant la fin de saison sensationnelle des Sox, sans oublier que cette série coïncidera avec les trois derniers matchs en carrière de David Ortiz au Fenway Park.

« Nous sommes de retour dans notre division et c’est plaisant, car nos joueurs sont familiers avec les équipes qu’on va croiser. Ils savent tout de ces équipes. Je conviens que c’est la même chose pour nos adversaires, mais la préparation sera plus facile », a mentionné Gibbons.

Fond du baril

Bien qu’ils soient au plus fort de la course, les Jays connaissent une fin de saison beaucoup moins étincelante que l’an dernier. Russell Martin et ses coéquipiers ont maintenu une fiche de 42 victoires et 18 revers au cours des 60 derniers matchs du calendrier. Quatre de ces 18 défaites ont été encaissées lors des six dernières parties.

À leurs 50 dernières rencontres (avant le match contre les Yankees), les Jays ont maintenu un dossier de 26 gains et 24 revers. Déjà bien ordinaire, cette séquence a été noircie par une glissade au cours de laquelle les Jays ont perdu 12 fois en 18 matchs. Ce qui avait fait dire au gérant des Jays que son équipe avait atteint le fond du baril.

John Gibbons a nuancé ses propos vendredi.

« On a connu une baisse de régime. C’est vrai. Mais avec les ressources que nous avons au sein de cette équipe on devait se sortir de cette situation. Nous jouons du bien meilleur base-ball en ce moment. Nos lanceurs nous offrent de bonnes performances et l’attaque s’est remise en marche lors du séjour dans l’Ouest. C’est pour cette raison que je mentionne que nous sommes dans une bonne situation. Mais il faut gagner, c’est évident », a indiqué Gibbons.

Martin à plein régime

Pour terminer la saison en force et atteindre les séries, les Blues Jays devront bien sûr compter sur Edwin Encarnacion (42 circuits, 123 points produits) et Josh « MVP » Donaldson (35 circuits, 94 points produits). L’éveil offensif de Jose Bautista qui a raté 42 matchs cette saison en raison de blessure. Bautista agissait à titre de frappeur de choix vendredi contre les Yankees. Fort d’une moyenne de présence sur les buts de ,383 en 26 parties depuis son retour au jeu, il occupait toujours le quatrième rang du rôle des frappeurs.

Les Jays doivent aussi compter sur les performances de Russell Martin que le gérant John Gibbons a encensé avant le match de vendredi en le qualifiant de pierre d’assise de son équipe.

« Russell est le joueur qui nous transporte en ce moment. Après une saison exceptionnelle de l’an dernier, il a connu un lent début cette année. Mais regardez-le aller maintenant », de dire Gibbons.

Depuis le 1er août (41 matchs), le receveur québécois a frappé 13 circuits pour atteindre le plateau des 20 cette saison. Douze de ces 13 circuits ont été frappés lors de ses 30 dernières rencontres.

En dépit une moyenne de ,236 Martin comble son gérant. « Russel stabilise notre équipe sur bien des fronts. Je ne me préoccupe pas de sa moyenne, car il frappe de gros coups sûrs pour nous. Des coups sûrs lors de moments importants. Il ne faut pas non plus oublier tout ce que Russell nous donne derrière le marbre. Il est tellement bon défensivement que je suis prêt à me satisfaire de ce qu’il m’offrira en attaque. »

Comme quelques-uns de ses coéquipiers, Russell Martin est amoché physiquement. Il a dû composer avec des blessures aux genoux qui le tenaillent toujours. Il faut dire que la position de receveur est loin de faciliter la guérison de ces blessures.

Mais la façon dont Russell Martin compose avec ces blessures et les performances qu’il offre en dépit de cette usure en fin de saison est remarquée et appréciée par ses coéquipiers.

« Russel est la force tranquille de notre équipe. C’est lui qui nous cimente. Quand Russell arrive, tu vois dans son regard qu’il est prêt. Et même s’il bénéficierait sans doute d’un congé ici et là, il tient à être derrière le marbre chaque jour. Il est comme ça. Il est synonyme de business », a mentionné Devon Travis avant de retraiter au vestiaire après la pratique au bâton.

Une pratique au bâton au cours de laquelle Russell Martin a frappé plusieurs balles de l’autre côté de la clôture. Mais une fois son échauffement terminé, Martin a rapidement pris la direction du vestiaire sans s’arrêter pour répondre à quelques questions.

Devon Travis était le centre d’attention dans le camp des Jays vendredi après-midi. Autant à l’intérieur du vestiaire que sur le terrain lors de l’exercice au bâton. La grande majorité de ses coéquipiers portaient des t-shirts avec son numéro 29 et son nom dans le dos avec, sur la poitrine, un visage de bébé avec une petite mèche de cheveux descendant au milieu du front.

« Les gars me surnomment ''bébé'' parce que je dors tout le temps. En fait, c’est parce que je dors quand ils sont réveillés et que je suis réveillé quand ils dorment. Comme un bébé », a lancé Travis en riant.

Loin de s’offusquer du coup monté par ses coéquipiers, Travis s’est dit amusé. « Ils m’ont pris complètement par surprise, mais ce petit tour démontre l’esprit d’équipe qui anime notre équipe », a conclu le joueur de 2e but qui frappe au premier rang de la formation.