Si Maxim St-Pierre a fait preuve de persévérance en disputant près de 1000 matchs dans les ligues mineures avant de se joindre aux Tigers de Detroit, il est évident que le chemin parcouru a été sinueux.

À un certain moment l'alcool avait pris le dessus sur le joueur de baseball, mais heureusement le receveur de 30 ans s'en est sorti avant qu'il ne soit trop tard.

On ne passe pas 14 saisons dans les ligues mineures dans des endroits exotiques comme Toledo, Erie ou encore Huntsville sans connaître des hauts et des bas.

St-Pierre a dû composer avec des problèmes de langue au début de sa carrière et cela a fait en sorte de l'isoler de ses coéquipiers.

«Au début, je ne parlais pas beaucoup anglais et j'ai été victime de discrimination. Je ne pouvais pas m'exprimer comme je voulais. Il y a beaucoup de gars qui riaient de moi, mais aussi certains riaient avec moi ! Ça n'a pas été facile dans les premières années», avoue St-Pierre.

Question de s'intégrer un peu plus aux équipes avec lesquelles il a joué, St-Pierre a sombré dans l'alcool qui faisait en sorte de le rendre plus sympathique aux yeux de ses coéquipiers.

«Quand j'ai eu 21 ans, j'ai commencé à sortir dans les bars et grâce à l'alcool je me laissais plus aller à parler en anglais. Le petit "feeling" m'a permis de m'intégrer, mais ça m'a aussi causé des problèmes. Je crois que ça m'a vraiment mené sur le mauvais chemin», raconte-t-il.

Même s'il a quitté le domicile familial à 17 ans, qu'il a vécu beaucoup d'embûches avant d'atteindre les grandes ligues, St-Pierre referait sans hésiter le même parcours.

«Je referais la même chose demain juste pour le fait d'avoir réussi à me rendre jusqu'au plus haut niveau et de savoir que je peux tenir mon bout. J'imaginais que c'était gros, mais c'est tellement une vie différente. C'est incroyable, les gens sont si gentils avec toi sans oublier toutes les belles villes et beaux stades que tu vois», décrit St-Pierre.

Une chose est sûre, si St-Pierre fait sa niche avec les Tigers la saison prochaine il ne l'aura pas volé.

D'après un reportage de Stéphane Leroux

Jim Leyland ne ferme pas la porte

Jusqu'ici, St-Pierre n'a pris part qu'à trois rencontres avec les Tigers depuis son rappel du niveau triple "A".

Le receveur québécois, qui a frappé un coup sûr en cinq présences, espère se tailler une place avec les Tigers en 2011.

Pour l'instant il y a une porte ouverte puisque seul Alex Avila semble avoir une place assurée comme receveur des Tigers pour la saison prochaine.

«Je ne sais pas s'il sera avec nous en 2011. S'il parvient à s'établir au baseball majeur, ce sera comme deuxième receveur. Il ne peut pas devenir un receveur numéro un, mais qui sait ce qui peut arriver… Après 14 ans dans les mineures, on ne pensait plus qu'il atteindrait les majeures et il est ici», explique le respecté gérant des Tigers, Jim Leyland.