Dans mon esprit, Tim Raines a sa place au Temple de la renommée du baseball. Raines en sera à sa 7e année sur les bulletins de vote, lui qui est parvenu à obtenir 52,2 % l’an dernier. Pour être intronisé, un joueur doit réussir à décrocher au moins 75 % des votes. C’est loin d’être évident d’aller chercher les 75 % de votes surtout en raison de la qualité des autres joueurs sur les bulletins de vote. Cette année, Greg Maddux, Tom Glavine et Frank Thomas s’ajoutent à la liste déjà garnie d’entre autres Mike Piazza, Craig Biggio, Curt Schilling et même de Barry Bonds et Roger Clemens. Éric Gagné en sera aussi à sa première année sur les bulletins, mais si on se fie au traitement qu’a subi Bonds, Clemens, Sosa et McGwire, Éric devra patienter quelques années avant d’être sérieusement considéré.

Raines a plusieurs éléments qui jouent en sa faveur, mais regardons tout d’abord les raisons sur lesquelles les journalistes doivent s‘appuyer pour voter :

Le vote doit être basé sur la fiche du joueur, ses habiletés, son intégrité, son comportement, son attitude et sa contribution à l’intérieur des équipes chez qui il a évolué.



Décortiquons le tout!

Fiche du joueur

- 23 saisons avec les Expos, les White Sox, les Yankees, les A’s, les Orioles et les Marlins

- 1502 parties

- 2605 coups sûrs

- moyenne de ,294

- 808 buts volés

Il est évident que les 808 buts volés, 5e dans l’histoire du baseball, est la statistique qui le démarque. Mais tout le reste de son jeu et toutes les autres statistiques sont également excellents, ce qui prouve qu’il n’était pas qu’un simple voleur de buts.

- Recrue de l’année dans la Ligue nationale selon le Sporting News en 1981

- 7 fois sur les équipes d’étoiles (1981 à 1987)

- 4 fois meneur pour les vols de buts dans la Ligue nationale (1981 à 1984)

Ses habiletés

Frappeur ambidextre, il a frappé pour la moyenne et avait beaucoup de puissance pour un premier frappeur de rôle offensif. Inutile de vous parler de sa vitesse, mais il a de plus mené la Ligue nationale avec 21 assistes comme voltigeur en 1983. La force de son bras était son maillon faible, mais il compensait par sa précision. Il combinait habiletés et endurance, lui qui a joué durant 23 ans! Il est encore considéré parmi les meilleurs premier frappeur de rôle offensif et évidemment parmi les meilleurs voleurs de buts.

D’ailleurs, si l‘on se fie à la moyenne d’efficacité, Raines a été le meilleur avec 85 % des vols de but réussis. Pour vous donner une idée, Ricky Henderson, le meneur de tous les temps, a eu un taux d’efficacité de 80 %. Raines devance aussi Ty Cobb et Lou Brock à ce chapitre, tous des membres du Temple de la renommée.

Intégrité, comportement et attitude

Raines a été un joueur modèle pour tant de jeunes, dont celui qui écrit ce texte. Il a par contre connu des ennuis en 1982 alors qu’il consommait de la drogue avant et après les matchs. Il na pas hésité à demander de l’aide et s’en est très bien sorti en connaissant une excellente saison en 1983 et une brillante carrière par la suite. Évidemment, c’est une tache à son dossier, mais il a eu le courage de demander de l’aide rapidement et il est devenu un exemple que l’on peut s’en sortir. Il a travaillé fort pour redorer son image, chose qu’il a faite avec brio!

Lorsque Raines est revenu avec les Expos en fin de carrière, il a reçu ce qu’il décrit comme l’ovation la plus bruyante et la plus longue de toute sa carrière lors du match d’ouverture en 2001. Signe que le public avait apprécié au plus haut point les 13 saisons dans l’uniforme de « Nos Amours ».

Partout où il a joué, on dit de lui qu’il était un coéquipier sans faille et qu‘il n’hésitait pas à aider les autres. Pour l’avoir côtoyé en fin de carrière, il ne fait aucun doute que Raines avait le respect de tous par son attitude et par tout ce qu’il a accompli sans jamais se prendre pour un autre!



Contribution

Raines a remporté deux titres de la Série mondiale avec les Yankees en 1996 et 1998. On ne peut que stipuler, mais si le format des séries actuellement dans le baseball avait été le même au début des années 80, Raines et les Expos auraient été en séries plus d’une fois. Qui sait ce que les Raines, Dawson, Carter, Rogers et compagnie auraient pu accomplir!

Les années où Raines a joué de façon régulière, les Expos ont maintenu une fiche de 806–757. Lors des cinq saisons avec Chicago, les White Sox ont maintenu une fiche de 402–341. Raines a par la suite joué trois saisons avec les Yankees. Même si son rôle n’était plus celui de jouer tous les jours, les Yankees ont tout de même maintenu une fiche de 302–184. Tout ça donne un pourcentage de .540. De façon très claire, Raines est un gagnant puisque c’est ce qu’il a fait toute sa carrière!

Ricky Henderson, Lou Brock, Billy Hamilton et Ty Cobb sont les quatre meilleurs voleurs de buts de l’histoire du baseball en terme de nombre. Ils sont tous intronisés au Temple de la renommée à Cooperstown. Le 5e est Tim « Rock » Raines avec le meilleur taux d’efficacité.

Les journalistes ont jusqu’au 31 décembre pour remettre leur bulletin de vote. On connaîtra le résultat le 8 janvier prochain à 14 h!

Raines a non seulement sa place, mais il y sera avec la casquette des Expos!

Bonne chance Rock!