MONTRÉAL - Les amateurs des Blue Jays de Toronto n'ont pas vu leur équipe favorite participer aux séries depuis la conquête de leurs deux Séries mondiales en 1992 et 1993. Est-ce que l'année 2012 pourra être finalement la bonne?

Chose certaine, les joueurs présents lors de la tournée hivernale y croient fermement, même s'ils évoluent dans l'une des meilleures sections des majeures avec les Yankees de New York, les Red Sox de Boston, les Rays de Tampa Bay et les Orioles de Baltimore.

« Je ne crains aucune formation de notre division. Lorsqu'on est un compétiteur, on veut toujours affronter les meilleures équipes. À la fin d'une journée, tout ce qu'on veut savoir c'est si nous sommes suffisamment bons pour les battre. À un certain moment, nous serons les meilleurs », a indiqué le troisième but Brett Lawrie.

«Pour rien au monde je ne voudrais changer de section. J'adore jouer au Fenway Park, au Yankee Stadium ou au Camden Yards. J'adore aussi jouer contre des joueurs que j'ai idolâtrés dans ma jeunesse comme Derek Jeter », a ajouté le joueur canadien.

Le lanceur numéro un de la formation, Ricky Romero, abonde dans le même sens. Lorsqu'on dit que les jeunes d'aujourd'hui n'ont peur de rien…

«Je crois que nous avons actuellement en place tous les éléments pour accéder aux séries, en commençant par notre gérant John Farrell et notre personnel d'instructeurs », a affirmé Romero.

Si la formation torontoise veut accéder aux séries pour la première fois en 19 ans, elle devra justement obtenir une grosse saison du gaucher qui a augmenté son nombre de victoires à chacune de ses trois premières campagnes dans les majeures (13 en 2009, 14 en 2010 et 15 en 2011).

Est-ce qu'il prévoit terminer 2012 avec 16 gains?

«J'espère en obtenir davantage », a lancé de façon instantanée l'artilleur de 27 ans.

Pour Romero, la clé du succès est la santé. D'ailleurs, ce qui l'a rendu le plus fier en 2011, ce ne sont pas ses belles statistiques (15-11, 2,78, 178 k), mais le fait qu'il n'ait manqué aucun départ.

«Si je peux me rendre au monticule à chacun de mes départs et travailler fort, le reste suivra.»

Tout doit tomber en place

Le directeur général de l'équipe, Alex Anthopoulos, est lui aussi bien optimiste au sujet d'une éventuelle participation aux séries, mais il sait que plusieurs choses devront tomber en place en même temps pour que cela survienne.

«Si notre équipe joue au niveau dont elle en est capable, nous sommes certainement en mesure de remporter le championnat dans l'Est et peut-être même accéder à la Série mondiale», a déclaré Anthopoulos.

Le DG souligne que l'équipe possède le talent pour y parvenir, mais admet qu'avec de jeunes joueurs, on ne sait jamais comment ceux-ci vont répondre.

Guigne de la deuxième année

Là est la grande question. Comment vont effectivement répondre les jeunes joueurs des Jays? Surtout chez les lanceurs partants…

Les gens superstitieux vont quant à eux craindre le fait que Lawrie et le receveur J.P. Arencibia entameront leur deuxième année complète dans les majeures. Qui ne connaît pas cette fameuse guigne de la deuxième année?

Pour les principaux intéressés, cette guigne n'est que de la bouillie pour les chats.

«Je ne crois pas en ce genre de chose. Si on y croit, ça nous donne une excuse si les choses ne vont pas bien. Je ne suis pas une personne pessimiste de nature », a souligné Arencibia.

«Je ne crois pas non plus à cela. La seule chose que j'ai en tête lorsque je me retrouve entre les lignes c'est de donner mon maximum. Ça ne changera pas cette année », a quant à lui laissé entendre le troisième but qui cohabite avec Arencibia.

Les Blue Jays ont terminé au quatrième rang de la section Est de l'Américaine au cours des quatre dernières saisons. Plusieurs diront que de terminer dans le top 3 serait déjà un bel exploit. Toutefois, même si la direction demeure prudente, les attentes semblent un peu plus élevées en 2012.

Quelques mois après sa nomination, il y a deux ans, Anthopoulos nous avait indiqué que l'objectif à long terme était d'être une équipe compétitive chaque saison. Le Montréalais avait ajouté qu'il était cependant difficile de déterminer quand le club serait à son plein potentiel, mais il souhaitait que ça se produise plus tôt que tard.

Alors, les séries pour les Jays dès cette année, y croyez-vous?

En bref

-Le vice-président des communications de l'équipe, Jay Stenhouse, a affirmé qu'il est faux de croire que les Jays n'investissent pas beaucoup d'argent au sein de la formation. Cependant, la majorité des sous vont au réseau des filiales et on commence seulement à voir le fruit de ces investissements.

-L'artilleur qui a donné le plus de fil à retordre à Brett Lawrie la saison dernière est son compatriote canadien Rich Harden. De son côté, Arencibia n'aime pas vraiment faire face à David Price, des Rays.

-Le frappeur qui donne le plus de fil à retordre à Ricky Romero est Johnny Damon.

-J.P. Arencibia considère Brett Lawrie comme son petit frère. Son meilleur ami dans l'équipe est toutefois Romero. «Nous allons déjeuner ensemble pratiquement chaque matin », admet-il.

-Toujours au sujet d'Arencibia, il déteste les Yankees et l'endroit où il préfère jouer, si on fait exception de Toronto, est le Fenway Park de Boston. «Il y a beaucoup de trash talk au domicile des Sox et j'adore ça. Ça m'amuse. »

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