Justin Verlander des Tigers de Detroit a connu une saison dominante. Que peut-on questionner sur de telles statistiques? Une fiche de 24–5, une moyenne de points mérités de 2,40, 250 retraits sur des prises en 251 manches lancées. Sans aucun doute le meilleur lanceur partant du baseball majeur en 2011. D’ailleurs il a remporté le trophée Cy Young de façon unanime dans la ligue américaine. Mais malgré des statistiques dominantes, je me questionne encore à savoir si un lanceur partant devrait gagner le titre de joueur par excellence.

Le nom de Verlander a apparu sur 27 des 28 bulletins de vote et il a reçu 13 votes de première place. C’est un excellent résultat mais on sent tout de même de l’hésitation chez plusieurs de lui donner le vote unanime de première place.

Le problème majeur à mes yeux c’est que Verlander a participé à 21 % des matchs des Tigers. Que veut dire 79 % des autres matchs? Ce n’est pas rien! La comparaison n’est peut être pas la meilleure mais imaginez qu’un gardien de la ligue nationale de hockey ne participe qu’à 18 matchs de son équipe. Même s’il obtenait 18 victoires par jeux blancs, serait-il nommé le joueur par excellence? Que ferait-on des autres 64 matchs?



Le baseball majeur a introduit le trophée Cy Young en 1956 par le commissaire du baseball Ford Frick en l’honneur du lanceur gaucher et membre du temple de la renommée Cy Young, qui est décédé en 1955. Au départ, on décernait le trophée Cy Young au meilleur lanceur du baseball majeur justement pour souligner le travail remarquable d’un lanceur et non d’un joueur de position. C’est en 1967, lorsque le commissaire Frick s’est retiré, que le baseball a décidé de remettre le prix au meilleur lanceur de chacun des ligues.

Oui Verlander a été un joueur déterminant dans la saison des Tigers mais que dire de Jacoby Ellsbury des Red Sox de Boston par exemple qui a terminé deuxième au scrutin? Il a joué 158 des 162 matchs de son équipe. Il s’est présenté au bâton 729 fois. Il a marqué 119 points en plus d’en produire 105 sur les 875 que les Red Sox ont marqué. Il a donc contribué à plus de 25 % des points de son équipe. Par ailleurs, il n’a commis aucune erreur en 2011. Aucune erreur vous imaginez? Il a joué 1358,1 manches et a été impliqué dans 398 jeux officiels sans commettre une seule erreur et c’est sans compter à chaque fois qu’il remet la balle vers le champ intérieur où techniquement il y a possibilité d’erreur. Non, pour moi, un joueur par excellence devrait être un joueur de position. Attraper, courir, lancer et frapper tout au long d’une saison et de produire de façon constante apportent plus à une équipe qu’un seul lanceur partant.



Comprenez-moi bien, ce que Verlander a réalisé cette année est exceptionnel mais pour utiliser l’expression the name of the game is pitching on parle ici d’un personnel de lanceurs et non d’un seul. Un lanceur partant ne pourra jamais faire la différence durant tous les matchs de son équipe mais un joueur de position lui, le peut. Ça prend 162 matchs pour déterminer une équipe gagnante et cela a été plus vrai que jamais en 2011. Pour moi, on devrait déterminer le joueur le plus utile sur la même période.