GUADALAJARA, Mexique - Troisième à la récente Coupe du monde disputée au Panama, l'équipe canadienne de baseball peut légitimement aspirer à une médaille au tournoi des Jeux panaméricains.

Rien n'est acquis, toutefois, et Jonathan Malo le sait fort bien.

« On espère avoir au moins une médaille mais au baseball, c'est difficile de prédire ce que peut se passer sur le terrain, a affirmé l'arrêt-court québécois au cours d'un entretien avec La Presse Canadienne. Tu as beau avoir la meilleure équipe, ça ne veut pas dire que tu vas gagner tout le temps. »

Le Canada a bien amorcé la compétition, mercredi à Lagos de Moreno, à un peu plus de 200 km au nord-est de Guadalajara. Shawn Hill n'a cédé qu'un point et trois coups sûrs en cinq manches lancées pour mener les siens vers un gain de 5-4 contre Porto Rico. Malo a obtenu deux coups sûrs en trois présences, dont un double d'un point après deux retraits qui a donné les devants 1-0 au Canada en deuxième manche.

Les Canadiens auront quand même fort à faire pour atteindre la rondelle des médailles. Ils devront affronter les Cubains, médaillés d'argent de la Coupe du monde et champions en titre des Jeux panam, à leur deuxième match jeudi. Le Canada complétera ensuite le tournoi rotation face au Venezuela, samedi. Les demi-finales suivront deux jours plus tard.

Le Mexique, le Panama, la République dominicaine et les États-Unis lutteront pour les deux premières places dans l'autre groupe. Les Américains ont terminé à égalité en troisième place avec les Canadiens à la Coupe du monde.

« On a une très bonne équipe cette année, je ne verrais pas pourquoi on ne rivaliserait pas pour une médaille », a affirmé Malo, en évoquant notamment la présence au sein de l'alignement des lanceurs Hill, Mike Johnson et Scott Richmond, qui ont tous joué dans les majeures.

Hill et Johnson se sont déjà alignés avec les Expos de Montréal, tandis que Richmond a récemment connu de bons moments avec les Blue Jays de Toronto.

« On a des gars qui sont un peu plus jeunes, mais ce sont de très bons joueurs, a noté Malo. On a aussi des joueurs d'expérience, des gars qui jouent depuis des années, de bons vétérans. »

Contrairement à Hill et Johnson, qui ont aidé le Canada à terminer quatrième à Pékin, Malo n'a pas participé aux Jeux olympiques de 2008. Puisque le baseball ne fait plus partie du programme des JO, l'athlète de Joliette a l'intention de savourer ces Jeux panam.

« Pour moi, ça va avoir une petite saveur olympique, à plus petite échelle. Ça va être plaisant de pouvoir vivre une telle expérience », a dit celui qui a aussi représenté le Canada à la Coupe du monde de 2009.

Le tournoi de baseball des Jeux panam réunit des athlètes qui ne font pas partie des formations de 40 joueurs des clubs des ligues majeures. Malo est de ceux-là, lui qui a encore fait la navette entre les équipes AA et AAA des Mets de New York cette saison.

Malo n'a pas encore goûté à la compétition dans les majeures. À 28 ans, il commence à se faire tard pour lui. Mais il n'a pas perdu espoir.

« Je crois toujours en mes chances, sinon c'est sûr je n'essaierai plus. Ce n'est pas facile de se rendre jusqu'au bout, a-t-il reconnu. Sauf qu'on ne sait jamais. Maxime St-Pierre a joué 14 saisons dans les mineures avant d'être rappelé pour la première fois par les Tigers de Detroit, l'an dernier. Ça peut arriver plus tard que prévu, mais l'important c'est de croire en ses chances.

« Quand tu penses que tu es encore capable de jouer et de rivaliser avec ceux qui sont à ton niveau et celui d'au-dessus... Et puis, je suis un joueur d'utilité. Je peux jouer partout, alors c'est un atout pour moi. »

Malo continue de vivre au jour le jour, en se disant que quelques blessures à des joueurs des Mets pourrait lui ouvrir la porte.

« C'est vrai qu'ils vont peut-être prendre un jeune espoir avant moi, a-t-il reconnu. Mais ça ne veut pas dire que tu n'as aucune chance. C'est juste qu'il se peut que ce soit un peu plus dur ou un peu plus long. »

Regain de popularité

Malo voit d'un bon oeil le regain de popularité du baseball au Québec. Celui-ci est en partie attribuable à la téléduffision d'un plus grand nombre de matchs du baseball majeur à la télé, et aussi à la mise sur pied du programme de mini-baseball par Baseball Québec.

Malo est par ailleurs d'avis que la présence des Capitales à Québec s'avère un élément important.

« J'ai un cousin, Mathieu Malo, qui est allé à un camp des Capitales et il demeure à Saint-Roch-de-l'Achigan, à environ deux heures et demie de Québec, a-t-il raconté. Toute la famille est allée à Québec, il a participé au camp et assisté à un match. Je pense que les Capitales ont une bonne influence. »

Cette influence irait en augmentant si une équipe de la Ligue Can-Am s'installait à Montréal ou dans les environs, a-t-il estimé.

« Je le vois à tous les jours dans les mineures: les jeunes qui viennent à nos matchs adorent ça, a expliqué Malo. Juste le fait que les jeunes puissent assister à des matchs, c'est quelque chose de très important, même si ce n'est qu'une équipe des ligues mineures. C'est comme ça qu'ils commencent à s'identifier à des joueurs et peuvent attraper la piqûre. »