Pas d'avenir au Canada
Baseball mardi, 28 sept. 2004. 20:03 dimanche, 15 déc. 2024. 00:38
Peut-être comme le suggère Jacques Doucet, la voix des Expos depuis plus de 30 ans, que les médias ont levé le pied trop rapidement à propos des Expos et que, du même coup, se sont amenuisés les espoirs de voir la concession du Stade olympique garder la santé.
Peut-être.
Sauf que les maudites promesses d'ivrogne des propriétaires de l'équipe, la saga Jeffrey Loria, une société en commandite et son commandité, Claude Brochu, qui n'avaient qu'une idée, celle de déguerpir, de collecter quelques dollars et bye, bye tout le monde, ça exaspère un public ça monsieur. Ça écoeure bien des gens.
A celà s'ajoute une interrogation : y a-t-il vraiment un avenir pour le baseball majeur, pas seulement à Montréal, mais au Canada? Parce que la situation n'est guère plus rassurante à Toronto. Les Blue Jays tirent de la patte, il n'y a plus de monde au SkyDome, et on a l'impression à Toronto que les amateurs de sport se détachent de plus en plus de ce sport.
On dira que le baseball était en bonne santé au début des années 90, les Blue Jays gagnaient devant un SkyDome rempli à craquer à chaque soir. En 1994, le baseball semblait relancé à Montréal avec une équipe spectaculaire, une équipe unique, une formation qui se dirigeait tout droit vers le championnat. Mais, la grève. Puis des propriétaires qui n'ont jamais eu le culot de tenter l'expérience d'une autre saison avec un club sans faille.
Alors, dites-moi, comment peut-on créer un climat de confiance quand les propriétaires eux-mêmes ne croient pas à leur sport? Ce n'est qu'une des raisons qui font que les Expos disputent ce soir un dernier match. Le dernier des derniers matchs prévus depuis trois ou quatre ans. Il y a la triste réalité du sport professionnel qu'on doit regarder bien en face. Montréal et le baseball n'avaient plus les ressources, dans la structure économique actuelle, pour continuer dans cette galère. Oh, avec ce que le baseball appelle la taxe punitive et le partage des revenus, les Expos auraient pu gérer la situation comme le font les équipes des petits marchés mais encore là, avait-il fallu une volonté ferme des paliers gouvernementaux.
Mais allez aider financièrement une industrie qui verse des salaires de $15 millions à un athlète? Allez aider une ligue qui, à tous les quatre ou cinq ans, menace de décréter un arrêt de travail à la suite d'un conflit avec des athlètes qui ont perdu la boule, qui ont carrément dressé un mur entre la vraie vie et la science-fiction?
Pire, comment un gouvernement peut-il aider des actionnaires qui justement ne veulent pas d'aide du gouvernement tellement ils désirent sortir de l'industrie dans laquelle ils sont empêtrés? Pourtant, il y a une vingtaine d'années, même si Charles Bronfman avait soulevé l'inquiétude devant la montée des salaires (le salaire de $1 million consenti à Gary Carter lui a fait monter la moutarde au nez), les Expos reposaient néanmoins sur des bases solides, avec un achalandage important aux guichets.
Mais les Expos n'avaient justement pas une volonté inébranlable de la part des actionnaires pour affronter les années 90. Il n'y avait donc plus rien à faire, la situation étant tellement désespérée que Jeffrey Loria avait été accueilli en héros alors qu'il venait, avec les consignes de Selig, démolir une fois pour toutes, la concession des Expos.
C'est dommage et, surtout, c'est triste de voir une concession couper tous les liens avec un passé intéressant, un passé joué par des athlètes qu'on a aimés, de Coco Laboy à Gary Carter, de Andre Dawson à Steve Rogers, de Rusty Staub à Tim Raines, de Dennis Martinez à Moses Alou
On peut dresser un parallèle entre les Expos et les Nordiques. Les deux équipes ont dû quitter les lieux parce qu'elles n'avaient plus les reins assez solides pour faire face à la concurrence. Elles n'avaient plus les ressources pour continuer dans un système économique qui ne convient plus aux formations des petits marchés.
Que ce soit une taxe punitive comme celle du baseball ou encore que ce soit un marché libre comme celui du hockey.
Les Nordiques s'apprêtaient à célébrer avec des joueurs dynamiques, talentueux mais les propriétaires ne voulaient plus payer la facture. Les Expos avaient la chance de célébrer avec une équipe exceptionnelle, celle de 1994, les propriétaires n'ont jamais voulu prendre un risque, celle d'investir dans cette formation.
Les Expos ont alors perdu la confiance des gens les plus importants les amateurs!
Peut-être.
Sauf que les maudites promesses d'ivrogne des propriétaires de l'équipe, la saga Jeffrey Loria, une société en commandite et son commandité, Claude Brochu, qui n'avaient qu'une idée, celle de déguerpir, de collecter quelques dollars et bye, bye tout le monde, ça exaspère un public ça monsieur. Ça écoeure bien des gens.
A celà s'ajoute une interrogation : y a-t-il vraiment un avenir pour le baseball majeur, pas seulement à Montréal, mais au Canada? Parce que la situation n'est guère plus rassurante à Toronto. Les Blue Jays tirent de la patte, il n'y a plus de monde au SkyDome, et on a l'impression à Toronto que les amateurs de sport se détachent de plus en plus de ce sport.
On dira que le baseball était en bonne santé au début des années 90, les Blue Jays gagnaient devant un SkyDome rempli à craquer à chaque soir. En 1994, le baseball semblait relancé à Montréal avec une équipe spectaculaire, une équipe unique, une formation qui se dirigeait tout droit vers le championnat. Mais, la grève. Puis des propriétaires qui n'ont jamais eu le culot de tenter l'expérience d'une autre saison avec un club sans faille.
Alors, dites-moi, comment peut-on créer un climat de confiance quand les propriétaires eux-mêmes ne croient pas à leur sport? Ce n'est qu'une des raisons qui font que les Expos disputent ce soir un dernier match. Le dernier des derniers matchs prévus depuis trois ou quatre ans. Il y a la triste réalité du sport professionnel qu'on doit regarder bien en face. Montréal et le baseball n'avaient plus les ressources, dans la structure économique actuelle, pour continuer dans cette galère. Oh, avec ce que le baseball appelle la taxe punitive et le partage des revenus, les Expos auraient pu gérer la situation comme le font les équipes des petits marchés mais encore là, avait-il fallu une volonté ferme des paliers gouvernementaux.
Mais allez aider financièrement une industrie qui verse des salaires de $15 millions à un athlète? Allez aider une ligue qui, à tous les quatre ou cinq ans, menace de décréter un arrêt de travail à la suite d'un conflit avec des athlètes qui ont perdu la boule, qui ont carrément dressé un mur entre la vraie vie et la science-fiction?
Pire, comment un gouvernement peut-il aider des actionnaires qui justement ne veulent pas d'aide du gouvernement tellement ils désirent sortir de l'industrie dans laquelle ils sont empêtrés? Pourtant, il y a une vingtaine d'années, même si Charles Bronfman avait soulevé l'inquiétude devant la montée des salaires (le salaire de $1 million consenti à Gary Carter lui a fait monter la moutarde au nez), les Expos reposaient néanmoins sur des bases solides, avec un achalandage important aux guichets.
Mais les Expos n'avaient justement pas une volonté inébranlable de la part des actionnaires pour affronter les années 90. Il n'y avait donc plus rien à faire, la situation étant tellement désespérée que Jeffrey Loria avait été accueilli en héros alors qu'il venait, avec les consignes de Selig, démolir une fois pour toutes, la concession des Expos.
C'est dommage et, surtout, c'est triste de voir une concession couper tous les liens avec un passé intéressant, un passé joué par des athlètes qu'on a aimés, de Coco Laboy à Gary Carter, de Andre Dawson à Steve Rogers, de Rusty Staub à Tim Raines, de Dennis Martinez à Moses Alou
On peut dresser un parallèle entre les Expos et les Nordiques. Les deux équipes ont dû quitter les lieux parce qu'elles n'avaient plus les reins assez solides pour faire face à la concurrence. Elles n'avaient plus les ressources pour continuer dans un système économique qui ne convient plus aux formations des petits marchés.
Que ce soit une taxe punitive comme celle du baseball ou encore que ce soit un marché libre comme celui du hockey.
Les Nordiques s'apprêtaient à célébrer avec des joueurs dynamiques, talentueux mais les propriétaires ne voulaient plus payer la facture. Les Expos avaient la chance de célébrer avec une équipe exceptionnelle, celle de 1994, les propriétaires n'ont jamais voulu prendre un risque, celle d'investir dans cette formation.
Les Expos ont alors perdu la confiance des gens les plus importants les amateurs!