(Sean McAdam, ESPN) - On le dit depuis si longtemps et on l'a répété si souvent qu'il serait facile de le voir comme un cliché, mais le fait est qu'il y a du vrai dans cette phrase classique : on ne peut gagner le championnat dans les premiers mois de la saison, mais on peut certainement le perdre.

Pas besoin d'un départ dément, comme celui de 35-5 des Tigers de Detroit en 1984, mais si vous prenez du temps à vous mettre en marche, la saison pourrait vous sembler longue.

L'an dernier, les Yankees ont su rebondir après avoir débuté leur saison 11-19 - ils ont finalement remporté le titre de la division Est de l'Américaine à l'avant-dernier jour de la saison - mais encore faut-il avoir leur profondeur et leurs ressources. Ce ne sont pas toutes les équipes qui ont cette chance.

Voilà pourquoi il est d'une importance capitale pour les quatre équipes suivantes de connaître un bon début de saison. Dans chacun des cas, les attentes sont élevées. Un bon mois d'avril est donc primordial et elles ne peuvent se permettre de rester en première vitesse ce printemps.

Les Twins du Minnesota

Les Twins ont remporté la division Centrale de l'Américaine trois ans de suite (2002-2004) avant de se retrouver en milieu de peloton l'an dernier.

Cette saison, les White Sox, champions en titre, se sont améliorés avec la venue de Jim Thome, Rob Mackowiak et Javier Vazquez. Les Indians, qui se sont auto-détruits dans le dernier droit en 2005, sont plus expérimentés et forment une meilleure équipe.

Les Twins? Bonne question. Leur rotation semble solide avec Johan Santana et Brad Radke en tête, et ils sont entre bonnes mains en fin de match avec Jesse Crain et Joe Nathan.

Mais les questions demeurent à propos de leur attaque et du côté gauche de leur avant-champ. Tony Batista au 3e but? Suspect, c'est le moins que l'on puisse dire.

Les Twins ont besoin d'un bon début de saison, mais le calendrier ne leur fait pas de cadeaux. Mardi, ils amorçaient une séquence de douze rencontres contre les A's, les Yankees, les Angeles et les White Sox. À la mi-mai, ils auront rencontré les Indians et les White Sox deux fois chacun et auront une bonne indication de la place qui leur revient dans la Centrale.

Si celle-ci est plus près de la cave que du sommet, les rumeurs d'échange vont commencer à se faire entendre au sujet de Torii Hunter, qui pourrait gagner 12 M $ l'an prochain si les Twins exercent l'année d'option inscrite à son contrat.

Blue Jays de Toronto

Peu d'équipes ont dépensé davantage dans la saison morte que les Blue Jays, qui ont payé 102 M $ pour A.J. Burnett et B.J. Ryan, sans compter l'arrivée de Troy Glaus et Lyle Overbay.

Si les Blue Jays sont sérieux dans leurs intentions de jouer les trouble-fête aux Red Sox et aux Yankees dans la division Est de l'Américaine, ils auront l'occasion de le prouver dans les premières semaines de la saison. Les Jays rencontreront leurs rivaux de division 11 fois dans leurs 23 premières parties.

Le reste ne sera pas de la tarte non plus, incluant une série de trois matchs contre les White Sox. En mai, Toronto jouera 15 autres matchs contre des équipes qui ont participé aux séries l'an dernier (Red Sox, Angels, White Sox).

Mais il y a autre chose à l'enjeu. Avec les Maple Leafs éliminés des séries de la LNH, les Blue Jays ont la chance d'attirer l'attention des Torontois. Pour une équipe qui a déjà attiré quatre millions d'amateurs, des victoires en début de saison lui donneraient une crédibilité instantanée aux yeux des partisans qui n'ont pas vécu de course au championnat depuis la grève de 1994.

Aucune équipe, à l'exception des Expos de Montréal, n'a plus souffert de cette grève. Voilà l'occasion idéale, avec des nouvelles vedettes et de bons jeunes joueurs, de retourner chercher les fervents.

Mets de New York

La seule équipe plus occupée que les Blue Jays cet hiver, les Mets ont dépensé sans compter pour s'améliorer dans l'enclos (Billy Wagner), au premier-but (Carlos Delgado) et derrière le marbre (Paul Lo Duca).

Omar Minaya ne construit pas pour le futur : les Mets ont le mandat de gagner immédiatement, d'autant plus qu'ils entament leur première saison avec leur propre réseau de télévision. Une course au premier rang augmentera non seulement les ventes de billets, mais aussi les cotes d'écoute de SportsNet New York.

Les Mets ne peuvent non plus se permettre de laisser les Braves se sauver avec un autre titre de division. S'ils donnent des signes de faiblesse tôt dans la saison, les critiques fuseront rapidement à propos de Minaya, notamment pour les échanges des lanceurs Kris Benson et Jae Sao et sa décision, il y a 16 mois, d'amener Carlos Beltran dans une ville qui ne semble pas faite pour lui.

D'ici le 7 mai, les Mets auront affronté les Braves neuf fois. Ils voyageront ensuite à Philadelphie, Milwaukee et St-Louis où ils rencontreront trois équipes avec des aspirations semblables aux leurs.

Giants de San Francisco

Les Giants sont probablement l'équipe la plus difficile à évaluer de tout le baseball majeur. Le talent ne manque pas, mais les joueurs qui le possèdent sont vieux. À quoi devrait-on s'attendre?

La combinaison à double-jeu formée par Omar Vizquel et Ray Durham est âgée de 76 ans et les Giants comptent sur trois voltigeurs qui sont nés avant l'Expo 67 : Steve Finley, Moises Alou et Barry Bonds.

Les six premières semaines devraient apporter des réponses sur l'état de santé des vétérans, dont le lanceur Jason Schmidt, pendant qu'Armando Benitez regarde les matchs de l'abri, blessé.

Avec les blessures qui affectent les Dodgers (Éric Gagné et Nomar Garciaparra), le premier rang de l'Ouest de la Nationale est accessible à tous. Un bon début de saison sera important pour les Giants s'ils veulent décourager la direction d'amorcer une cure de rajeunissement à la mi-campagne.

Évidemment, Barry Bonds est la clé. S'il produit, les Giants marqueront des points. Sinon, il serait peu probable de voir un autre joueur traîner l'attaque sur ses épaules.

Depuis mardi, les Giants disputent 15 de leurs 21 prochains matchs à l'intérieur de leur division.