SAN JUAN, Porto Rico (AP) - A nouveau cette année, les Expos de Montréal vont pouvoir renouer avec leurs partisans... à Porto Rico. Et si les partisans montréalais ne s'attendent guère à ce qu'ils "fassent les séries", ceux de Porto Rico s'en fichent de toute façon, puisque pour eux, la saison ne dure que 22 matchs.

Chaque année donc, les Expos vont effectuer leur camp d'entraînement au soleil, loin des misères hivernales de la plus grande ville francophone des Amériques. Et, quand on y pense, pourquoi ne pas les suivre pendant quelques jours? Après tout, nul besoin de jouer à la balle pour aller se dorer au soleil.

A Porto Rico, vous pouvez même vous dorer au soleil sur la plage presque à portée de circuit des meilleurs francs tireurs. La plage de Condado est située à quelques minutes à peine du stade Hiram Bithorn. Ou vous pouvez tout aussi bien vous amuser à parcourir les rues étroites du Vieux San Juan, avant d'assister à un match où l'action est souvent plus intéressante dans les gradins.

C'est que l'atmosphère y est toujours enjouée et mouvante avec les vendeurs de boissons rafraîchissantes qui crient pour se faire entendre au- dessus des encouragements aux joueurs. Jose Vidro, l'un des joueurs des Expos, est d'ailleurs un gars du coin, donc un héros national pour la foule locale.

"Avec notre île toute petite et une population de seulement quatre millions, nous avons quand même produit de grands joueurs de baseball, raconte Antonio Munoz, l'organisateur de la venue saisonnière des Expos à San Juan. En commençant par Roberto Clemente, il y a plusieurs années, et jusqu'à aujourd'hui, nos joueurs ont contribué à faire du baseball une passion pour notre peuple."

Pas étonnant que certains rêvent d'avoir un club à plein-temps dans l'île. Mais pour que ce rêve se réalise, il faudrait un vrai stade des ligues majeures, pas le stade actuel équivalent à une ligue Triple-A.

Le stade Bithorn, du nom du tout premier portoricain à jouer dans les ligues majeures, n'est cependant guère différent des autres stades en Amérique du Nord. A part la pina colada, un cocktail vendu au comptoir, on y trouve les aliments habituels: pizza, poulet rôti et autres. Même la congestion dans les rues est pareille après la fin d'un match.

Malgré tout, on a apporté des améliorations pour 2004. On a notamment posé un nouveau gazon artificiel et reculé les clôtures de dix mètres du marbre. D'autre part un nouveau panneau Jumbotron permettra d'afficher les scores plus clairement.

Entre les matches, il y a la plage et la forêt tropicale pluvieuse, la seule du reste sur tout le territoire américain, et elle n'est qu'à une heure de route de San Juan. Appelée El Yunque, la forêt peut être admirée de Yokahu Tower. Des pistes de randonnées sont accessibles conduisant vers les hauteurs d'El Yunque Peak et Los Picachos. Big Tree Trail jusqu'à La Mina Falls en vaut également le coup même si la distance est courte.

Les visiteurs aimeront aussi sans doute le Vieux San Juan protégé par ses murailles vieilles de plusieurs siècles, ses rues étroites en pavées, tortueuses, bordées d'édifices historiques côtoyant des constructions plus modernes. Ils pourront marcher en bordure de l'océan à l'ombre des murs d'El Morro, une forteresse du 16e siècle qu'on dit être la plus importante du genre dans les Antilles.

Si vous décidez d'assister à un match au Stade Bithorn, mieux vaux partir tôt, pour pouvoir profiter des activités carnavalesques qui commencent trois ou quatre heures avant. A San Juan, un match de baseball n'est pas seulement du sport, mais un événement culturel et social pour toute la famille.

Les billets pour les matchs sont disponibles dès le début du mois de mars et vont de 10 $ US pour les gradins au champ extérieur à 75 $ pour les meilleures places derrière le marbre.