Sans tambour ni trompette, la Classique mondiale de baseball s’est amorcée cette semaine avec les matchs des groupes A et B, qui sont présentés en Asie.

Les affrontements du groupe A ont lieu en Corée, où s'opposent les quatre pays suivants : la Corée, Taïwan, Israël et les Pays-Bas. Les équipes du groupe B (Cuba, Australie, Chine et Japon) jouent quant à eux leurs matchs à Tokyo au Japon. Le Canada fera pour sa part ses débuts jeudi soir à Miami alors qu’il affrontera la République dominicaine, ce qui lancera les matchs du groupe C. Les États-Unis ainsi que la Colombie complètent ce groupe.

Finalement, c’est à San Diego que les pays du groupe D se disputeront la victoire. Ce groupe est composé du Mexique, de Puerto Rico, de l’Italie et du Venezuela. Les deux meilleures équipes des groupes A et B passeront à la ronde suivante à Tokyo, alors que celles des groupes C et D feront de même à San Diego. Les demi-finales et la finale seront présentées au Dodger Stadium du 20 au 22 mars.

Lorsque je mentionne sans tambour ni trompette, on dirait que cette quatrième édition de la Classique mondiale ne soulève pas encore l’intérêt souhaité. Le fait que les Américains n’ont pas encore été en mesure de la remporter est fort possiblement la raison principale de ce manque d’intérêt. La Classique avait été mise en place pour remplacer en quelque sorte le fait que le baseball n’était plus présenté aux Jeux olympiques.

Une autre raison était de démontrer que le baseball est réellement un sport international et non strictement réservé à un ou deux pays. Sur cet aspect, la Classique a réussi son pari. Si ça semble plutôt calme chez nos médias, dites-vous qu’en Asie et dans les pays du Sud, c’est une autre histoire.

Le Japon a remporté les deux dernières Classiques et veut démontrer une fois de plus que la puissance mondiale est au Japon. Par ailleurs, en 2013, les Pays-Bas ont réussi un exploit majeur en battant la République dominicaine et Cuba pour se rendre en demi-finale. Soudainement, les Pays-Bas sont devenus parmi les sept meilleurs pays au monde au baseball! Il y a donc plusieurs belles histoires qui découlent de cette Classique, mais sommes-nous en train de vivre la dernière?

En effet, dès 2020 le baseball redeviendra un sport olympique lors des Jeux de Tokyo. Le débat sera à nouveau lancé à savoir si la Classique pourra survivre? Les Jeux de Tokyo seront présentés au mois d’août et il est impensable que le baseball majeur puisse cesser ses activités pendant deux semaines. Que fera-t-on? Il faudra être créatif pour satisfaire le plus de monde possible!

La flamme brûle toujours

Et le Canada dans tout ça? Pas l’équipe de rêve pour cette Classique, mais de belles histoires. Ryan Dempster, qui n’a pas lancé dans les majeures depuis 2013, sera le lanceur partant lors du match de jeudi. Il n’est pas impossible qu’Éric Gagné puisse venir en relève lors de ce même match, lui qui n’a pas lancé dans les majeures depuis 2008! Que doit-on penser de tout ça?

ContentId(3.1221290):Une 1re manche avec Équipe Canada pour Éric Gagné
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Je sais qu’Éric est dans une forme physique splendide et qu’en entraînant des jeunes lanceurs chez lui en Arizona, il a gardé cette flamme qui ne disparaît jamais vraiment chez l’athlète. Éric s’est retiré du baseball à l’âge de 34 ans parce que son corps ne suivait plus. Peut-il réellement revenir à l’âge de 41 ans et être efficace? J’ai mes doutes, mais si Gagné et Dempster avaient senti qu’ils auraient été incapables de retirer les frappeurs, ils ne se seraient pas présenté à la Classique. La manche de travail de Gagné contre les Jays en match préparatoire l’a d’ailleurs prouvé. Mais de voir Éric lancer pour des équipes du baseball majeur afin de savoir s’il peut revenir dans le baseball majeur, là j’avoue mon grand étonnement.

Je serais ravi que cela fonctionne parce que malgré tout ce qu’Éric a pu faire pour nuire à sa réputation, il a été pour moi un très grand lanceur. À ne pas douter non plus, son intensité habituelle et son réel désir de réussir qui lui a toujours bien servi. Si Éric peut brouiller les cartes, tant mieux, mais pour moi, les deux belles histoires de l’équipe canadienne sont la participation de Jonathan Malo et du lanceur Jesen Dygestile-Therrien.

Malo a annoncé avant la Classique que cette compétition était la dernière et qu’il accrochait son gant pour de bon. C'est ce qu'on appelle sortir par la grande porte. Malo n’a jamais atteint les majeures, mais il était selon moi un joueur de calibre pour les majeures. Sa défense est de loin supérieure à la moyenne du baseball majeur, mais il n’a jamais eu le crédit nécessaire au bâton. Pourtant, lors du match préparatoire de mardi contre les Blue Jays de Toronto, l’ancien des Capitales de Québec y est allé de deux coups sûrs en plus de produire deux points. Un gentleman comme pas un, Malo est parmi les joueurs de position québécois qui a eu la plus belle carrière professionnelle qui soit. Sachez-le!

Dygestile-Therrien arrive quant à lui à maturité pour amorcer sa carrière dans le baseball majeur. Oui, dans le baseball majeur! Le prochain Québécois à rejoindre Russell Martin, c’est lui!

Repêché par Alex Agostino des Phillies de Philadelphie en 2011, Dygestile-Therrien a toujours progressé, au point où cette année semble être la bonne. Il ne devait pas participer à la Classique, mais en raison du retrait de John Axford de la formation, Dygestile-Therrien se voit offrir une chance unique. Il aura 24 ans le 18 mars et amorcera un match préparatoire contre les Yankees de New York avant le début de la compétition. Une vitrine que n’attendait pas Therrien.

Pour l’avoir vu s’entraîner une bonne partie de l’hiver, je peux vous dire qu'il a tout pour réussir et je ne vous parle même pas de son talent. Le gars est une machine d’entrainement en plus d’avoir une attitude et une confiance débordantes. Le gars croit en lui et cette confiance se transpose dans son attitude, qui elle se transpose dans son rendement. Dygestile-Therrien est déjà un exemple pour les jeunes Québécois et l’année 2017 le prouvera davantage. Se retrouver à la Classique mondiale lui permettra d’avoir enfin cette fameuse vitrine qu’il attendait.

Même si le Canada n’est pas favori pour passer à la ronde suivante, il y a tout de même trois bonnes raisons pour suivre la Classique mondiale de baseball. Gagné, Malo et Dygestile-Therrien.