MONTREAL (PC) - Frank Robinson avait quelques messages à livrer à l'issue de la victoire des Expos face aux meneurs de la section Est. "D'abord, il faut dire que la présence de tant de spectateurs nous a soulevés. Nous sommes reconnaissants envers les spectateurs qui nous ont supportés toute la saison et quand ils se présentent en grand nombre comme aujourd'hui, cela fait une grande différence.

"Aussi, nous voulons dire à Atlanta que nous sommes toujours ici, que nous avons toujours un coeur qui bat et que nous respirons toujours." Les amateurs montréalais ont découvert ou redécouvert deux héros, Bartolo Colon, qui a complété un premier match dans l'uniforme des Expos, et Cliff Floyd, qui a claqué son premier circuit.

"Nous avons frappé à la vitesse de l'éclair, a dit Robinson au sujet des trois circuits en cinquième manche. C'était beau à voir. Vladimir Guerrero nous a soutenus pendant toute la saison, Brad Wilkerson a fait plus que ce que l'on attendait et c'était bien de voir Floyd contribuer lui aussi. Je crois que c'est un coup très important pour Floyd. Il a tout l'appui des spectateurs et de ses coéquipiers. Il pourra relaxer un peu plus."

Robinson a mentionné qu'il avait songé à retirer Colon à un certain moment, mais qu'il s'était ravisé.

"A la fin, il était était sans doute celui qui nous donnait le plus de chances de l'emporter."

Michael Barrett est devenu rapidement un admirateur de Colon.

"Il me fait penser à Curt Schilling. Il est plus fort à mesure que le match progresse, a dit Barrett. Je n'ai jamais vu d'autres lanceurs comme ceux-là. Ici nous n'avons pas de radar. Mais à son premier match à Atlanta, il lançait à 93 milles à l'heure en première et ses rapides atteignaient les 99 milles à l'heure en neuvième.

"Il a la mentalité d'un partant, mais l'instinct du stoppeur. En cela, il est comme Pedro Martinez. Quand la fin approche, il sait qu'il va terminer le match."

Barrett a reconnu que la cinquième manche avait été le point tournant. Les Expos ont tout fait pour nuire à leur nouveau coéquipier, qui s'est finalement sorti d'impasse.

"Ce n'était pas beau, a-t-il admis. Mais quand un gars comme Colon peut s'en tirer en n'accordant qu'un seul point, même quand ses coéquipiers jouent aussi mal, il revient plus fort. Il n'a mis que cinq lancers pour liquider les Braves en sixième. Il était reparti."

Colon a livré ses commentaires par l'entremise de l'instructeur du troisième but Manny Acta, qui lui servait d'interprète.

"Je n'étais pas du tout fatigué à la fin, a-t-il dit. Mais j'étais nerveux. Je voulais terminer le match.

"Pour ce qui est de la cinquième, Frank Robinson est venu me voir au monticule pour savoir comment je me sentais. Je lui ai dit que j'étais capable de retirer Chipper et Andruw Jones."

Colon a été ovationné à quelques reprises. Il a vite compris que le public montréalais allait l'appuyer sans détour.

"Quand on a annoncé mon nom lorsque j'effectuais mes tirs d'échauffement avant le match, les gens m'ont applaudi à tout rompre. J'en avais la chair de poule."

Pour ce qui est de Floyd, il a toujours été un des favoris au Stade olympique. Les choses n'ont pas changé.

"Les gens ont toujours apprécié le fait que je donnais ma pleine mesure, a-t-il dit.

"C'est bien de frapper un circuit, mais c'est surtout bien de gagner le match. Vlad s'est élancé sur le premier tir, moi aussi. Nous avons profité d'erreurs de Glavine. Il faut le faire."

Pour Floyd, il était important de gagner ce match contre les Braves.

"Il fallait garder la tête haute, montrer aux Braves que nous pouvons nous aussi, avoir le dessus de temps en temps."