(Québec) Ennemis jurés un soir, frères de sang le lendemain. Hier, ils se bagarraient pour la suprématie du baseball midget AAA dans la région de Québec et la tête du classement provincial. Aujourd'hui, les voilà côte à côte au sein des Ailes du Québec, prêts à en découdre avec quiconque voudra les séparer.

Olivier Bossé, Le Soleil, le 16 juillet 2009

Photo ci-dessus : Adversaires hier soir, Mathieu Paradis, Simon Landry, Mikaël Tétreault et Dave Champagne font dorénavant cause commune au sein des Ailes du Québec. Ils retrouveront leurs équipes et leurs rivalités dans quatre semaines, pour le championnat provincial midget AAA. (Photo : Le Soleil, Laetitia Deconinck)

Mathieu Paradis et Simon Landry sont lanceurs, entre autres, chez les Condors de Charlesbourg. Mikaël Tétreault protège le marbre pour le compte des Monarques de Lévis, tandis que Dave Champagne patrouille le champ extérieur pour la même formation. Tous les quatre font partie de la sélection des 20 meilleurs baseballeurs de 17 ans et moins au Québec. Avec leurs nouveaux coéquipiers du moment, ils amorcent maintenant une tournée au cours de laquelle ils disputeront 12 rencontres face à des clubs seniors. «C'est une tournée de l'autoroute 20, on fait à peu près toutes les sorties, Acton, Granby, Drummondville», blague Landry, Champagne tempérant : «Juste les villes [écrites] en majuscules.»

Plus sérieusement, Tétreault explique que l'idée est simple. «Il faut affronter des meilleurs [et plus âgés] pour se préparer à affronter d'autres meilleurs» de leur âge. Car la participation à deux tournois préparatoires joués plus tôt en saison, à Saint-Bruno et à Toronto, jumelée à cette série de 12 joutes contre le senior, ne poursuit qu'un seul et même objectif : remporter la Coupe Canada, championnat canadien par province tenu en Saskatchewan (Kindersley), du 4 au 10 août. «C'est le plus important tournoi au Canada pour les 17 ans et moins», observe Paradis, ajoutant qu'une bonne performance à cette compétition pourrait servir de porte d'entrée dans l'équipe canadienne junior, l'an prochain.

Et pour ces jeunes de 17 ans, le «rêve» des ligues majeures reste des plus vivants, bien qu'ils comptent tous s'assurer une instruction de qualité, «comme plan B». «Au pire, j'accepterais bien de jouer dans un de leurs clubs écoles. Être payé 200 000 $ par année à faire ce que tu aimes le plus au monde, c'est pas pire», glisse candidement Tétreault, comme une évidence. Membre des Condors, mais plus souvent qu'autrement surclassé au niveau junior, le lanceur Jonathan Paquet sera aussi de l'aventure.

Victoire des Condors
Hier soir, les Condors ont défendu leur nid du parc Henri-Casault avec succès, l'emportant 4-2 face aux Monarques. Charlesbourg (15-8), qui a profité de la cinquième manche pour rompre l'égalité à l'aide de deux points sur trois mauvais lancers, deux coups sûrs et une erreur, devance ainsi Lévis (15-9) par un mince demi-match au sommet. Venu en relève, Paradis a été le lanceur gagnant. La Rive-Sud n'a toujours pas vaincu la Rive-Nord en trois duels cette saison. Dernier rendez-vous dans une semaine à Lévis.

Gagné, modèle malgré tout
Pour ces quatre joueurs de baseball de 17 ans, Éric Gagné demeure un modèle, «drogue ou pas». «Il a commis une erreur et il recommence au début, je trouve ça bien», constate Mathieu Paradis, lui-même un lanceur, à propos de l'ex-releveur étoile dont la consommation de drogues de performance a été dénoncée dans un rapport sénatorial. Son retour au bas de l'échelle, avec les Capitales, démontre selon eux que Gagné est repentant et désire «relancer sa carrière», résume Landry, dans un jeu de mots involontaire apprécié de ses camarades. En accord, Tétreault affirme tout de même être fier d'avoir atteint son niveau d'excellence actuel «sans rien prendre, même pas de créatine, même si on a le droit».

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault, collaborateur au site Internet de Baseball Québec.