Cocoa, Floride - Ce sont deux équipes totalement différentes qui ont foulé les losanges du complexe de Cocoa sous les couleurs de l'Académie de Baseball Canada (ABC) jeudi. En après-midi, une équipe sans vie, résignée à encaisser la défaite dès la première manche. Puis, en soirée une troupe combative, alerte, qui a pris rapidement les devants et qui jamais n'a regardé dans le rétroviseur! Il ne faut pas s'en faire, ainsi va la vie.

Match numéro 8 : ABC 2 — MASSASOIT C.C. 8
La troupe québécoise de l'ABC et celle du Massasoit Community College ont une longue tradition de confrontation entre eux. D'entrée de jeu, mentionnons que l'entraîneur-chef de cette formation est un monsieur qui ne passe pas inaperçu : il est handicapé et se déplace sur le terrain en fauteuil roulant, il est très sévère avec ses joueurs et surtout il est assez mauvais perdant!

Dans les débuts du programme, l'ABC planifiait toujours des matchs face à cette équipe qui lui offrait en tout temps une excellente compétition. Cependant, au début des années 2000, les porte-couleurs de Baseball Québec se sont mis à infliger de véritables raclées à l'équipe du Massachusetts, et ce, à répétition. À titre d'exemple, lors des trois derniers matchs opposants les deux formations, les artilleurs de l'ABC n'ont cédé qu'un total de deux points aux cogneurs adverses. Résultat : au cours des cinq dernières années, l'entraîneur du Massasoit Community College a tout simplement refusé d'affronter les nôtres en mars!

Le fait que nous jouons avec des bâtons de bois et que nos joueurs sont plus jeunes que les siens semble déplaire à cet entraîneur, qui, nous a-t-il confié, considère que des matchs préparatoires disputés contre nous pouvaient nuire au moral de sa troupe avant le début de sa saison…

Et surprise, cette année il a accepté de nous affronter… mais en nous prévenant qu'il y avait plusieurs joueurs blessés au sein de sa formation, que cette année ses lanceurs n'étaient pas de calibre, etc. Bref, le monsieur mettait la table au cas où… avec autant de subtilité qu'un éléphant circulant dans une boutique de porcelaine.

Finalement, au terme de la rencontre, l'entraîneur-chef du Massasoit Community College a certainement dû se dire : « Je m'en suis vraiment fait pour rien! »

Les joueurs du
D'un point de vue purement mécanique, mentionnons que Dave a modifié passablement son élan au cours de l'hiver et ses problèmes de contrôle d'aujourd'hui sont directement reliés à la période d'adaptation à sa nouvelle action de bras. Patience et répétitions seront à l'ordre du jour encore pour quelque temps pour notre lanceur trifluvien.

En attaque, Samuel Domingue et Danny Deschamp (tous les deux 1-en-3) ont été les seuls à frapper solidement. Au total, l'équipe a mis la balle en lieu sûr en cinq occasions, dont deux fois au champ intérieur. C'est simple, un match a oublié.

Même un fond de bière oublié sur le comptoir aurait été moins « flat » que nos protégés cet après-midi!

Match numéro 9 : ABC 9 MONROE C.C. 6
Puis, en soirée, nous avons marqué neuf points, y allant de cinq coups sûrs, soutirant neuf buts sur balles, étant atteint cinq fois et profitant de cinq erreurs de nos adversaires. Les joueurs de l'ABC ont savouré une quatrième victoire en sol floridien.

Même si les nôtres n'ont pas trop eu l'occasion de s'élancer, avouons au moins que nous avons eu l'opportunité de courir les buts. Francis Cloutier (Sherbrooke) et Jean-Philippe Laberge (Repentigny) en ont profité pour atteindre respectivement cinq et quatre fois les sentiers.

C'est surtout grâce à sa vitesse que l'équipe s'est démarquée offensivement ce soir. Pas moins de cinq buts additionnels ont été acquis suite à nos frappes solides. De plus, nos coureurs ont volé quatre fois, et ce, aux dépens du receveur québécois de Monroe College, Olivier Bertrand.

À sa décharge, rappelons que la circulation était dense sur les buts au cours de la rencontre. Un rapide calcul vous permettra de constater que pas moins de 23 coureurs des nôtres ont tourné autour des buts durant ce match. En fait, c'est plus de trois coureurs par manche!

C'est entre les deux rencontres, je crois, que le match de ce soir s'est décidé. L'entraîneur-chef de notre équipe, Joël Landry, n'y a pas été avec des gants blancs suite à notre exécrable performance d'après-midi. Il a offert aux joueurs une séance « d'information », tout à fait gratuite, sur les objectifs du programme. Son discours semble avoir porté fruits!

Au monticule, notre lanceur partant, Alexandre Côté, a bien entrepris le match n'accordant qu'un point non mérité en trois manches de travail.

Mais, c'est le passage au monticule de Thierry Vallières (Longueuil) qui a le plus retenu l'attention. Durant son quart de travail de trois manches, il a inscrit huit de ses neuf retraits sur des prises!

Mais, malheureusement pour notre lanceur, un des deux coups sûrs qu'il a cédé fut un coup de deux bus en fin de sixième manche alors que les buts étaient remplis de coureurs du Junior College de la région de Rochester. Résultat, trois points sont venus marquer. Notre belle avance de 7-1 venait de fondre comme neige au soleil à 7-4.

C'est un joueur de position, Kevin Jodoin (Longueuil), qui fut appelé à lancer la septième manche, et ce, étant donné que Vallières avait atteint son nombre limite de lancers. Après s'être débarrassé des deux premiers cogneurs adverses, il a cédé un retentissant coup de circuit à plus de 360 pieds du marbre… une claque réussit par nul autre que le Québécois Olivier Bertrand (1-en-3). L'athlète de 21 ans appartient au sein de la LBÉQ aux Bisons de Saint-Eustache.

Jodoin s'est quand même très bien débrouillé pour un gars qui ne s'est pas entraîné comme lanceur cet l'hiver. Il a même réussi à passer trois frappeurs adverses dans la mitaine.

Le match de ce soir était à l'origine prévu pour cet après-midi, mais suite à une erreur administrative, il a dû être déplacé à 20 h, et ce, au grand dam du groupe d'entraîneurs de l'ABC.

Et pour cause. Le match a pris fin à 23 h 15. Ce contretemps chamboule notre horaire. C'est maintenant le branle-bas de combat en vue de notre journée de demain : douche-bouffe-dodo. Il nous faut régler le réveil pour 6 h, car nous devons nous rendre à Jupiter où nous disputons notre premier match face à une équipe professionnelle, les porte-couleurs des Marlins de la Floride. Le match doit commencer à 11 h. Déjà, jouer contre eux est un défi de taille. Il ne faudrait surtout pas arriver en baillant… car la journée pourrait être assez longue merci!

À suivre…

Sylvain Saindon

Collaborateur au texte : Jacques Lanciault