Felipe Alou est l'une des figures sportives les plus connues et les plus marquantes qu'a connu le Québec. L'ancien gérant des Expos, qui a cessé de diriger il y a trois ans, était de passage dernièrement à Montréal. À l'âge de 74 ans, Felipe Alou est toujours droit comme un chêne. Et celui qui a dirigé les Expos pendant 10 ans demeure actif dans le baseball.

« La santé est bonne », soutient Alou. Je travaille pour les Giants depuis huit ans, maintenant en tant qu'assistant au directeur général. »

Lorsqu'il revient dans la région montréalaise, ce qu'il fait régulièrement, Alou se désole de voir qu'aucune équipe professionnelle n'a pris la relève des Expos, même en tant qu'équipe des ligues mineures. Et il ne décèle plus la trace de l'organisation montréalaise dans le baseball majeur.

« Les Nationals ne sont pas les anciens Expos », estime l'ancien gérant. « Les joueurs ont changé et il ne reste que quelques entraîneurs et des gens de l'administration. »

«Washington n'a jamais été une ville de baseball ; malgré le nouveau stade, ça ne fonctionne pas. À Montréal, un nouveau stade aurait réussi », admet-il.

Felipe Alou croit que les Expos sont disparus faute d'un nouveau stade au centre-ville. Il estime que le tandem Loria-Samson n'a pas été patient dans le dossier des Expos alors qu'ils ont attendu de nombreuses années avant de pouvoir enfin construire un stade à Miami pour y loger les Marlins.

« Ce sont des américains! Voici ma réponse », affirme Alou. « Ils ont pu acheter l'équipe puis la vendre pour en racheter une autre sans se préoccuper des Nationals, Ils ont réalisé une bonne affaire. »

Lors des années de vaches maigres des Expos, le gérant Alou était la plus grande vedette de l'équipe. Il a eu la chance de diriger de grands joueurs, mais ne peut dire lequel il a le plus admiré.

« Il y en a eu tellement », se souvient Felipe. Toutefois, je place sur un pied d'égalité Marquis Grissom, Larry Walker, Moises Alou, Andres Galarraga et Pedro Martinez.

Felipe Alou ne croit au retour prochain du baseball majeur à Montréal, mais il espère tout de même y assister de son vivant.

D'après un reportage de Jean-Luc Legendre