MONTREAL (PC) - S'il y a quelqu'un qui connaît le baseball, c'est bien Frank Robinson. Le jeu qui a été inventé il y a plus de 150 ans par Abner Doubleday n'a aucun secret pour lui et il sait mieux que quiconque que le baseball majeur a un problème avec les petits marchés.

"Le baseball va devoir trouver une façon de niveler le terrain de jeu", a-t-il dit quand on lui a demandé si les équipes opérant dans les petits marchés ont vraiment un avenir.

"Une équipe provenant d'un petit marché peut l'emporter une année mais ensuite, elle va en arracher pendant cinq, six ou sept ans. J'estime qu'elle a peut-être une chance de l'emporter à tous les cinq ans alors qu'une équipe opérant dans un gros marché peut le faire chaque année."

Les Athletics d'Oakland et les Twins du Minnesota ont remporté le titre de leur section pendant quelques années de suite et quand on a rappelé leurs succès à Robinson, il a répondu: "C'est toute une réalisation et je ne leur enlève rien. Mais peut-on vraiment les comparer aux grosses équipes."

Advenant que les Expos déménagent à Washington, Robinson pourrait être pressenti pour occuper un poste de direction si on ne lui offre pas de rester à la barre de l'équipe. Il a été le premier gérant de race noire dans les ligues majeures quand il a été nommé à la barre des Indians de Cleveland en 1974, il a été un des meilleurs joueurs dans l'histoire, ayant frappé 586 circuits, et il a aussi de l'expérience au niveau administratif, ayant été le vice-président responsable des opérations baseball au bureau du commissaire.

Accepterait-il?

"Il faudrait qu'on me fasse une très bonne offre, a-t-il dit. Je demanderai un contrat à long terme. Un poste à la direction, ce n'est pas comme être gérant ou instructeur. J'aurais à passer beaucoup plus de temps à l'extérieur de la maison. Ce serait une décision importante pour moi.

"Je suis un gars de la Côte Ouest. J'aime le climat, les activités. Et ma femme gagne bien sa vie comme agent d'immeubles à Los Angeles. Je ne sais pas si j'accepterais qu'elle quitte cet emploi. Je suis habitué à mon train de vie. Mais je serais prêt à écouter si on me faisait une offre."

Avec les Orioles

Robinson faisait partie des Orioles de Baltimore en 1971 lors de la dernière année des Senators de Washington. A l'époque, les Senators étaient une des pires équipes des ligues majeures alors que les Orioles étaient considérés comme une des meilleures.

"Ce n'était pas une grosse affaire quand on les affrontait, a rappelé Robinson. Ils n'étaient pas forts au monticule et on avait une bonne attaque."

Washington n'est située qu'à environ 60 kilomètres de Baltimore.

"C'était un match à l'étranger mais ce n'en était pas vraiment un. On était malheureux de les voir partir parce qu'on n'avait pas à voyager pour leur rendre visite. On retournait à la maison après le match."