Une dernière fois au Yankee Stadium
Baseball dimanche, 30 mars 2008. 17:29 dimanche, 15 déc. 2024. 07:37
NEW YORK - Avant que Barry Bonds ne dispute son premier match au Yankee Stadium, il disait à qui voulait bien l'entendre qu'il s'agissait "d'un parc comme les autres".
C'était avant qu'il ne mette les pieds sur le terrain et que toute l'histoire de ce stade mythique ne le frappe de plein fouet. Soudainement, l'arrogance a fait place à l'émerveillement et Bonds a voulu, comme les visiteurs sur place, toucher le bronze de Mickey Mantle et lire la plaque dédiée à Thurman Munson.
Le Yankee Stadium a tendance à avoir cet effet sur les gens.
Baptisée en 1923 par un circuit de Babe Ruth, la bâtisse la plus connue du Bronx s'apprête à vivre sa dernière saison dans le baseball majeur.
Les Yankees de New York déménageront l'année prochaine dans un tout nouveau stade - situé en face du Yankee Stadium. Un peu plus petit, le stade bâti au coût de 1,3 milliard $ comptera près de 50 loges corporatives et un bar à martinis. On y trouvera même un vestiaire pour des arbitres féminins, au cas où quelques-unes perceraient la profession.
Les Yankees utiliseront des balles spécialement marquées pour cette dernière saison. Mais ce que les fans voudraient vraiment, c'est que des matchs y soient disputés en octobre: le Yankee Stadium a été le théâtre d'exactement 100 matchs de la Série mondiale.
En plus d'y voir Don Larsen lancer un match parfait, Reggie Jackson y frapper trois circuits ou encore Mariano Rivera y préserver une victoire lors de l'une de leurs 26 conquêtes, le coin de la 161e Rue et de River Avenue a longtemps été perçu comme l'endroit où le sport et la légende se rencontraient.
Lou Gehrig s'y était proclamé "l'homme le plus chanceux du monde". Johnny Unitas y a gagné "le plus grand match jamais joué". Knute Rocke a supplié les joueurs de l'Université Notre-Dame "d'en gagner une pour le Gipper". Joe Louis y a passé le KO à Max Schmeling au cours du combat à plus grande teneur politique de l'époque. La liste pourrait s'allonger encore longtemps.
Même en dehors de la scène sportive, l'endroit a attiré son lot de grands événements: deux papes y ont célébré une messe et Nelson Mandela y a livré un discours devant une salle comble.
Le baseball majeur y tiendra cette année sa partie des étoiles, question de souligner avec éclat la dernière saison du domicile de son équipe la plus titrée. Toute la saison durant, les Yankees porteront un écusson représentant le porche d'entrée original du stade sur leur manche gauche. Les billets pour le tout dernier match de baseball de son histoire se vendent déjà plus de 15 000 $ sur certains sites Internet.
Même les autres ligues professionnelles veulent souligner cet événement: la LNH veut y disputer le tout dernier évnement sportif en y tenant un match en plein air, le 1er janvier prochain.
Mais le baseball demeurera toujours sa marque de commerce.
Des remontées dramatiques en fin de rencontre. Des recrues ébahies en y mettant les pieds pour la première fois. Frank Sinatra qui chante "New York, New York". Le 61e circuit de Roger Marris. La 330e victoire de Tom Seaver lors de la "Journée Phil Rizzuto".
"Il y a tellement de souvenirs rattachés au Yankee Stadium. L'histoire, la nostalgie, souligne David Cone, qui y a lancé un match parfait contre les Expos de Montréal, le 18 juillet 1999. Pour moi, ce sont les fans. Ils anticipaient les événements mieux quiconque. Coureur au deuxième, pas de retrait. Ils prévoyaient déjà le faire avancer au troisième."
Fenway Park (1912) et Wrigley Field (1914) sont les seuls stades à précéder le Yankee Stadium, construit par défaut par les Yankees.
L'équipe a d'abord joué à Hilltop Park - d'où son premier nom, les Highlanders - avant de déménager au Polo Ground, qu'ils partageaient avec les Giants. L'entraîneur John McGraw en avait toutefois assez de devoir partager le stade avec les Yankees, surtout à partir du moment où ces derniers et Babe Ruth sont devenus plus populaires, et a exigé qu'ils quittent.
Pouvant accueillir plus de 80 000 personnes et avec des clôtures à près de 500 pieds, le Yankee Stadium a été qualifié de premier vrai "stade" en Amérique. Mis à part deux saisons au milieu des années 70 au cours desquelles les Yankees ont évolué au Shea Stadium - domicile des Mets, qui en est aussi à sa dernière saison - pour rénover le vieux stade, ils ne l'ont jamais quitté.
On peut miser sur le fait que les Yankees déménageront toute leur histoire avec eux. Le casier vide où pend l'équipement de receveur de Thurmon Manson se retrouvera assurément dans le nouveau vestiaire et l'équipe aimerait bien que Bob Sheppard, leur annonceur-maison nonagénaire qui est leur "voix" depuis 1951, poursuive l'aventure de l'autre côté de la rue.
La ville de New York n'a toujours pas décidé ce qu'elle fera du Yankee Stadium, mais il ne devrait pas subir le même sort qu'Ebbets Field, domicile des Dodgers de Brooklyn, tombé sous le pic des démolisseurs une fois la formation déménagée à Los Angeles. Les dernières rumeurs laissent entendre que les estrades populaires et la mezzanine seraient détruites, mais que la structure principale et le terrain seraient conservés afin que des matchs de baseball amateur puissent y être joués.
C'était avant qu'il ne mette les pieds sur le terrain et que toute l'histoire de ce stade mythique ne le frappe de plein fouet. Soudainement, l'arrogance a fait place à l'émerveillement et Bonds a voulu, comme les visiteurs sur place, toucher le bronze de Mickey Mantle et lire la plaque dédiée à Thurman Munson.
Le Yankee Stadium a tendance à avoir cet effet sur les gens.
Baptisée en 1923 par un circuit de Babe Ruth, la bâtisse la plus connue du Bronx s'apprête à vivre sa dernière saison dans le baseball majeur.
Les Yankees de New York déménageront l'année prochaine dans un tout nouveau stade - situé en face du Yankee Stadium. Un peu plus petit, le stade bâti au coût de 1,3 milliard $ comptera près de 50 loges corporatives et un bar à martinis. On y trouvera même un vestiaire pour des arbitres féminins, au cas où quelques-unes perceraient la profession.
Les Yankees utiliseront des balles spécialement marquées pour cette dernière saison. Mais ce que les fans voudraient vraiment, c'est que des matchs y soient disputés en octobre: le Yankee Stadium a été le théâtre d'exactement 100 matchs de la Série mondiale.
En plus d'y voir Don Larsen lancer un match parfait, Reggie Jackson y frapper trois circuits ou encore Mariano Rivera y préserver une victoire lors de l'une de leurs 26 conquêtes, le coin de la 161e Rue et de River Avenue a longtemps été perçu comme l'endroit où le sport et la légende se rencontraient.
Lou Gehrig s'y était proclamé "l'homme le plus chanceux du monde". Johnny Unitas y a gagné "le plus grand match jamais joué". Knute Rocke a supplié les joueurs de l'Université Notre-Dame "d'en gagner une pour le Gipper". Joe Louis y a passé le KO à Max Schmeling au cours du combat à plus grande teneur politique de l'époque. La liste pourrait s'allonger encore longtemps.
Même en dehors de la scène sportive, l'endroit a attiré son lot de grands événements: deux papes y ont célébré une messe et Nelson Mandela y a livré un discours devant une salle comble.
Le baseball majeur y tiendra cette année sa partie des étoiles, question de souligner avec éclat la dernière saison du domicile de son équipe la plus titrée. Toute la saison durant, les Yankees porteront un écusson représentant le porche d'entrée original du stade sur leur manche gauche. Les billets pour le tout dernier match de baseball de son histoire se vendent déjà plus de 15 000 $ sur certains sites Internet.
Même les autres ligues professionnelles veulent souligner cet événement: la LNH veut y disputer le tout dernier évnement sportif en y tenant un match en plein air, le 1er janvier prochain.
Mais le baseball demeurera toujours sa marque de commerce.
Des remontées dramatiques en fin de rencontre. Des recrues ébahies en y mettant les pieds pour la première fois. Frank Sinatra qui chante "New York, New York". Le 61e circuit de Roger Marris. La 330e victoire de Tom Seaver lors de la "Journée Phil Rizzuto".
"Il y a tellement de souvenirs rattachés au Yankee Stadium. L'histoire, la nostalgie, souligne David Cone, qui y a lancé un match parfait contre les Expos de Montréal, le 18 juillet 1999. Pour moi, ce sont les fans. Ils anticipaient les événements mieux quiconque. Coureur au deuxième, pas de retrait. Ils prévoyaient déjà le faire avancer au troisième."
Fenway Park (1912) et Wrigley Field (1914) sont les seuls stades à précéder le Yankee Stadium, construit par défaut par les Yankees.
L'équipe a d'abord joué à Hilltop Park - d'où son premier nom, les Highlanders - avant de déménager au Polo Ground, qu'ils partageaient avec les Giants. L'entraîneur John McGraw en avait toutefois assez de devoir partager le stade avec les Yankees, surtout à partir du moment où ces derniers et Babe Ruth sont devenus plus populaires, et a exigé qu'ils quittent.
Pouvant accueillir plus de 80 000 personnes et avec des clôtures à près de 500 pieds, le Yankee Stadium a été qualifié de premier vrai "stade" en Amérique. Mis à part deux saisons au milieu des années 70 au cours desquelles les Yankees ont évolué au Shea Stadium - domicile des Mets, qui en est aussi à sa dernière saison - pour rénover le vieux stade, ils ne l'ont jamais quitté.
On peut miser sur le fait que les Yankees déménageront toute leur histoire avec eux. Le casier vide où pend l'équipement de receveur de Thurmon Manson se retrouvera assurément dans le nouveau vestiaire et l'équipe aimerait bien que Bob Sheppard, leur annonceur-maison nonagénaire qui est leur "voix" depuis 1951, poursuive l'aventure de l'autre côté de la rue.
La ville de New York n'a toujours pas décidé ce qu'elle fera du Yankee Stadium, mais il ne devrait pas subir le même sort qu'Ebbets Field, domicile des Dodgers de Brooklyn, tombé sous le pic des démolisseurs une fois la formation déménagée à Los Angeles. Les dernières rumeurs laissent entendre que les estrades populaires et la mezzanine seraient détruites, mais que la structure principale et le terrain seraient conservés afin que des matchs de baseball amateur puissent y être joués.