Une médaille d'argent porteuse d'espoir pour les Canadiens
Sports divers samedi, 15 août 2015. 15:42 jeudi, 12 déc. 2024. 09:31
TORONTO – Présente dans la dernière finale du programme des Jeux parapanaméricains de Toronto samedi, l’équipe nationale masculine de basketball en fauteuil roulant espérait donner au Canada une autre médaille d’or avant la tombée du rideau. Les Québécois David Eng, Jonathan Vermette et Vincent Dallaire, de même que leurs coéquipiers canadiens se sont toutefois frottés à de robustes Américains qui l’ont emporté 62-39.
Médaille d’argent au cou et une qualification pour les Jeux paralympiques de Rio en poche, les joueurs canadiens ne peuvent cependant pas être déçus de leur tournoi.
« La mission est accomplie puisque nous irons à Rio. Nous avons passé à travers deux difficiles années pour pouvoir remonter notre équipe. Nous avons eu le gâteau, nous n’avons juste pas eu le crémage », a affirmé le Montréalais David Eng, l’un des six vétérans de l’équipe médaillée d’or aux derniers Jeux paralympiques.
La troupe américaine, vice-championne du monde, a peut-être battu la formation canadienne en reconstruction, mais n’a pas eu la tâche facile. « Nous mesurer à eux était un bon barème pour voir ce que nous valions. Il a fallu qu’ils jouent un gros match. Ils ne nous ont pas pris à la légère », a expliqué Eng.
Tirant de l’arrière 40-16 au terme de la première demie, puis 56-24 après le troisième quart, les Canadiens ont commencé à réduire l’écart au quatrième, tout en limitant leurs adversaires à six points. C’était toutefois trop peu, trop tard.
« Nous ne sommes pas partis comme nous l’aurions voulu, mais nous avons beaucoup mieux joué au quatrième quart, a souligné Jonathan Vermette. Nous savions que ça serait difficile contre les États-Unis puisqu’ils sont très rapides et ont de très bons lanceurs. »
« Les États-Unis ont joué une bonne défensive et nous ont forcés à prendre des lancers un peu plus difficiles, a renchéri Eng. Mais il y a de petites choses sur lesquelles il faut travailler. Ce sont de petits détails, ça semble gros à cause du pointage, mais deux ou trois petits ajustements et nous sommes dans la game. »
Un apprentissage sur tous les plans
« Je suis extrêmement fier de mon équipe. De chaque athlète, chaque entraîneur et toute l’équipe derrière », a mentionné David Eng.
Si le Québécois a participé à ses premiers Jeux parapanaméricains en 2003, plusieurs de ses coéquipiers en étaient à leur premier grand tournoi. « Certains d’entre eux n’avaient jamais vécu de finale à une telle intensité et avec une foule comme celle-ci. D’avoir perdu, cela permet d’être motivés encore plus fort pour pouvoir s’entraîner plus en vue de l’année prochaine », a expliqué l’athlète de 38 ans qui pratique son sport depuis maintenant 26 ans.
Bien qu’il aurait voulu rapporter l’or dans ses bagages, Jonathan Vermette, qui en est à sa deuxième saison au sein de l’équipe nationale, a pris des notes en vue du prochain grand rendez-vous. « Les Jeux m’auront permis de voir c’est quoi un gros tournoi et de jouer sous pression. Ça donne de l’expérience pour l’avenir. Toute l’équipe ressort gagnante de la semaine », a affirmé le Sherbrookois.
Âgé de seulement 20 ans, Vincent Dallaire, de Québec, a hâte de partager son expérience avec ses coéquipiers de l’équipe nationale des moins de 23 ans. « C’était un honneur d’être ici. J’ai pu affronter la crème de la crème des joueurs en Amérique. Et c’est la meilleure façon pour moi de devenir meilleur. »
Au terme de la remise des médailles, David Eng a tenu à s’adresser aux partisans qui étaient réunis à l’Université Ryerson. D’abord pour les remercier de leur soutien tout au long du tournoi parapanaméricain. « Même si nous perdions par 30 points, la foule a été là pour nous soutenir, l’énergie était là. Ça nous a donné le gout de continuer à nous battre », a-t-il expliqué.
Le Québécois leur a également présenté l’ancien entraîneur-chef du Canada, Jerry Tonello, qui a cédé sa place en mai dernier à son adjoint Steve Bialowas. « Il a dû quitter l’équipe pour des raisons de santé, mais ça fait 40 ans qu’il est dans le monde du basketball en fauteuil roulant. Jerry a été là pour nous toute la semaine et c’était important qu’il reçoive une ovation et des remerciements de la foule. Il a contribué beaucoup à notre sport. »
Maintenant, les Canadiens auront l’œil sur les Jeux de Rio. « Il faudra arriver au Brésil avec un peu plus d’explosivité et un peu plus de mouvement de ballon à l’attaque pour utiliser tout l’espace possible », a conclu David Eng.