MONTRÉAL - À trois semaines du début d'une nouvelle saison dans la NBA, Samuel Dalembert s'apprête à prendre un nouveau départ. Échangé par les 76ers de Philadelphie aux Kings de Sacramento en juin, le pivot de 29 ans s'attend à jouer un rôle plus offensif avec sa nouvelle équipe.

"À Philadelphie, on me demandait de me concentrer davantage en défensive. Mais avec les Kings, on s'attend à ce que je joue un rôle plus offensif. Je vais être capable d'accomplir beaucoup plus de choses avec ma nouvelle équipe", a expliqué le Haïtien d'origine de passage dans sa ville d'adoption, samedi, dans le cadre de la tournée de promotion en sol canadien de la NBA.

Dalembert est enthousiaste à l'idée de relever ce nouveau défi après huit saisons avec les 76ers, qui l'ont repêché au 26e rang en 2001.

"Les Kings tentaient d'obtenir mes services depuis deux ans et je souhaitais également un changement, a ajouté le colosse de six pieds 11 et 250 livres. C'est donc un souhait qui se réalise pour les deux parties. Je me joins à une équipe qui me désirait et c'était également ma volonté. Tout est donc pour le mieux."

Même si les joueurs canadiens ne sont pas légion dans la NBA, Dalembert estime qu'il y a beaucoup de talent au pays mais qu'on doit leur donner les moyens de se développer.

"Les bons joueurs ne manquent pas au Canada. Mais ils ne disposent pas de l'encadrement nécessaire pour s'épanouir."

Et ce ne sont pas les idées qui lui manquent pour corriger la situation.

"Premièrement, il faut s'inspirer du système américain en assurant un meilleur encadrement au niveau des écoles, des collèges, etc. Avec un meilleur encadrement, nous pourrions produire bien d'autres Steve Nash et Joel Anthony."

Le parcours de Dalembert pour graduer jusqu'à la NBA est plutôt inhabituel. Élevé en Haïti jusqu'à l'âge de 14 ans, il a commencé le basketball compétitif en 1996 avec l'équipe de l'école Lucien-Pagé. Cinq ans plus tard après un séjour à l'Université Seton Hall (New Jersey), il était repêché par les 76ers.

Au fil de sa carrière, il a connu quelques coups dûrs, comme lorsqu'une blessure au genou gauche, qui a nécessité une arthroscopie, l'a tenu à l'écart du jeu pendant toute la saison 2002-03.

Mais la décision de l'entraîneur canadien Leo Rautins de le retrancher de l'équipe nationale, lors du tournoi de qualification olympique en 2008, lui a vraiment fait mal. Surtout que Rautins lui reprochait son manque d'engagement envers l'équipe.

Même s'il jure avoir tourné la page, on sent que le motif évoqué l'a blessé.

"J'ai accepté de joindre l'équipe sans demander d'argent et en mettant ma carrière dans la NBA en veilleuse pour représenter mon pays, a-t-il souligné. Mais c'est de l'histoire ancienne."

Cela ne l'a pas empêché de suivre les performances de l'équipe canadienne lors du récent championnat du monde, où le Canada n'a pas été en mesure de remporter un seul de ses cinq matchs. Malgré tout, il songerait à accepter une nouvelle invitation advenant l'arrivée d'un nouvel entraîneur national.

Depuis toujours sensible à la misère de son peuple en Haïti, le tremblement de terre du 12 janvier dernier ne l'a pas laissé indifférent. Sa grand-mère, Hypromene Charle, qui l'a élevé jusqu'à l'âge de 14 ans, et les autres membres de sa famille ont eu la vie sauve mais ils subissent encore aujourd'hui les répercussions de la catastrophe.

"Je suis allé en Haïti à sept ou huit reprises depuis le tremblement de terre. Je viens d'ailleurs d'en revenir la semaine dernière. J'ai été installer quelques membres de ma famille qui vivaient encore sous les tentes. C'est un souci de moins pour moi avant le début de la saison."

En plus de ses généreuses contributions au fil des années, Dalembert a aussi créé une fondation visant à uvrer auprès des jeunes.

"Je travaille avec les jeunes en impliquant également les parents pour créer des opportunités pour eux."