Des Américains modestes
Basketball jeudi, 17 août 2006. 11:14 mercredi, 11 déc. 2024. 05:30
SENDAI (AFP) - Après avoir été humiliés deux fois en quatre ans, les États-Unis sont revenus à davantage de modestie avant le Mondial-2006 de basketball qui s'ouvre samedi au Japon: mais des nations comme l'Argentine, la Grèce ou l'Espagne, décomplexées, ne comptent rien lâcher.
Tous les deux ans, qu'il s'agisse d'un Championnat du monde ou de Jeux olympiques, c'est le même synopsis: voici donc l'Amérique contre le reste du monde. Sauf que, depuis quelque temps, la trame du film a sérieusement appris à dérailler.
Sixième de "son" Mondial en 2002 à Indianapolis, troisième aux Jeux d'Athènes en 2004, les États-Unis ont vu leur bannière s'étioler au point qu'aujourd'hui la crainte des autres a pratiquement disparu.
Cette nouvelle donne est autant le fruit de l'arrogance américaine, longtemps persuadé que hors de son territoire le basket n'était qu'un jeu de cour d'école, que des progrès accomplis par les autres nations.
"Le temps où ils remportaient tous leurs matchs de trente points est fini, souligne l'Argentin Manu Ginobili. Le basket a changé, nous jouons aujourd'hui avec eux au quotidien."
Le mythe a en effet pris du plomb dans l'aile depuis que la NBA a ouvert en grand ses portes aux joueurs étrangers. Il y en aura une trentaine au Japon, la France en comptant à elle seule six. Et plus on connaît, moins on a peur.
L'Argentine toujours là
Ce qui fait qu'on ne peut pas parler des États-Unis comme du seul favori. Si la Serbie-Monténégro, tenante du titre mais abandonnée par toutes ses étoiles, semble un peu en retrait, l'Argentine paraît toujours aussi forte. Des douze champions olympiques de 2004, dix sont revenus et leur quête n'est pas terminée.
"Nous avons déjà écrit l'histoire mais nous voulons plus", annonce le meneur Pepe Sanchez. Attention, prévient cependant le sélectionneur Oscar Hernandez, "l'Espagne est vraiment impressionnante".
La sélection ibère, invaincue en préparation, est de fait un sérieux candidat au podium, avec des joueurs comme Pau Gasol et Juan Carlos Navarro.
La Grèce peut aller aussi viser haut. Avec son jeu charpenté, son teint pâle, l'absence totale de joueur NBA, le champion d'Europe n'impressionne personne jusqu'à ce que le ballon tourne. Sa science du jeu est sans doute inégalée au monde actuellement.
Derrière ces trois poids lourds, la France de Parker et Diaw, l'Allemagne de Nowitzki, la Lituanie de Macijauskas ou encore le Brésil de Barbosa font office des trouble-fêtes potentiels.
Le mépris au placard`
Tout cela ne veut cependant pas dire qu'il faut enterrer les États-Unis. Pour cela, leur réservoir de talents est beaucoup trop important. Ce qui est le plus inquiétant encore pour leurs adversaires, c'est qu'ils semblent avoir rangé leur mépris et leur suffisance au placard.
Visionnage des adversaires, travail sur la défense, souci permanent de s'adapter aux règles FIBA: la préparation a été abordée dans le plus grand sérieux cette année.
Cette nouvelle modestie se retrouve également dans le projet global des dirigeants américains qui, au lieu de constituer un énième assemblage de vedettes obnubilées par leur feuille de stats, ont misé sur la durée, exigeant un engagement de trois ans de leurs joueurs, jusqu'aux Jeux de Pékin. Un changement allant jusqu'au lexical puisque la "Dream Team" et devenu "Team USA".
"Ce groupe est chargé de restaurer l'image du basket américain", souligne le nouvel entraîneur Mike Krzyzewski, un universitaire (tout un symbole), qui conduit une meute de jeunes loups, emmené par deux superstars, LeBron James et Dwayne Wade.
"Nous avons une revanche à prendre, annonce LeBron James. Nous en faisons une question de fierté car nous voulons prouver au monde et à nous-mêmes que nous sommes toujours les meilleurs joueurs de basket de la planète."
Tous les deux ans, qu'il s'agisse d'un Championnat du monde ou de Jeux olympiques, c'est le même synopsis: voici donc l'Amérique contre le reste du monde. Sauf que, depuis quelque temps, la trame du film a sérieusement appris à dérailler.
Sixième de "son" Mondial en 2002 à Indianapolis, troisième aux Jeux d'Athènes en 2004, les États-Unis ont vu leur bannière s'étioler au point qu'aujourd'hui la crainte des autres a pratiquement disparu.
Cette nouvelle donne est autant le fruit de l'arrogance américaine, longtemps persuadé que hors de son territoire le basket n'était qu'un jeu de cour d'école, que des progrès accomplis par les autres nations.
"Le temps où ils remportaient tous leurs matchs de trente points est fini, souligne l'Argentin Manu Ginobili. Le basket a changé, nous jouons aujourd'hui avec eux au quotidien."
Le mythe a en effet pris du plomb dans l'aile depuis que la NBA a ouvert en grand ses portes aux joueurs étrangers. Il y en aura une trentaine au Japon, la France en comptant à elle seule six. Et plus on connaît, moins on a peur.
L'Argentine toujours là
Ce qui fait qu'on ne peut pas parler des États-Unis comme du seul favori. Si la Serbie-Monténégro, tenante du titre mais abandonnée par toutes ses étoiles, semble un peu en retrait, l'Argentine paraît toujours aussi forte. Des douze champions olympiques de 2004, dix sont revenus et leur quête n'est pas terminée.
"Nous avons déjà écrit l'histoire mais nous voulons plus", annonce le meneur Pepe Sanchez. Attention, prévient cependant le sélectionneur Oscar Hernandez, "l'Espagne est vraiment impressionnante".
La sélection ibère, invaincue en préparation, est de fait un sérieux candidat au podium, avec des joueurs comme Pau Gasol et Juan Carlos Navarro.
La Grèce peut aller aussi viser haut. Avec son jeu charpenté, son teint pâle, l'absence totale de joueur NBA, le champion d'Europe n'impressionne personne jusqu'à ce que le ballon tourne. Sa science du jeu est sans doute inégalée au monde actuellement.
Derrière ces trois poids lourds, la France de Parker et Diaw, l'Allemagne de Nowitzki, la Lituanie de Macijauskas ou encore le Brésil de Barbosa font office des trouble-fêtes potentiels.
Le mépris au placard`
Tout cela ne veut cependant pas dire qu'il faut enterrer les États-Unis. Pour cela, leur réservoir de talents est beaucoup trop important. Ce qui est le plus inquiétant encore pour leurs adversaires, c'est qu'ils semblent avoir rangé leur mépris et leur suffisance au placard.
Visionnage des adversaires, travail sur la défense, souci permanent de s'adapter aux règles FIBA: la préparation a été abordée dans le plus grand sérieux cette année.
Cette nouvelle modestie se retrouve également dans le projet global des dirigeants américains qui, au lieu de constituer un énième assemblage de vedettes obnubilées par leur feuille de stats, ont misé sur la durée, exigeant un engagement de trois ans de leurs joueurs, jusqu'aux Jeux de Pékin. Un changement allant jusqu'au lexical puisque la "Dream Team" et devenu "Team USA".
"Ce groupe est chargé de restaurer l'image du basket américain", souligne le nouvel entraîneur Mike Krzyzewski, un universitaire (tout un symbole), qui conduit une meute de jeunes loups, emmené par deux superstars, LeBron James et Dwayne Wade.
"Nous avons une revanche à prendre, annonce LeBron James. Nous en faisons une question de fierté car nous voulons prouver au monde et à nous-mêmes que nous sommes toujours les meilleurs joueurs de basket de la planète."