SAITAMA (AFP) - Avec six des meilleures équipes européennes, le champion olympique et le grand favori du tournoi, les quarts de finale du Mondial-2006 de basket-ball offrent quatre chocs de titan, mardi et mercredi à Saitama.

Après des huitièmes de finale sans surprise, il ne reste plus que des habitués des podiums puisque les équipes restantes ont toutes décroché, ses cinq dernières années, au moins une médaille dans une des trois grandes compétitions (Mondial, JO, Euro).

Seule la Serbie-Monténégro, double tenant du titre, manque à l'appel, sans que ce soit cependant une surprise, tant la sélection "plavi" (bleue) est arrivée démembrée au Japon.

Pour le reste, on retrouve notamment les deux derniers champions olympiques (Etats-Unis 1992, 1996, 2000, Argentine 2004) et les deux derniers champions d'Europe (Lituanie 2003, Grèce 2005).

Jamais, un Mondial, d'habitude friant de surprises, n'a réussi à proposer un tel plateau royal.

Argentine - Turquie

La mission continue. Après avoir échoué d'un rien en finale du Mondial-2002, l'Argentine n'a qu'un seul but en tête: ramener enfin au pays un deuxième titre de champion du monde après celui de 1950. A priori, la Turquie ne devrait pas l'en empêcher, même si elle a fait forte impression jusque-là. "L'Argentine possède du talent partout, souligne le joueur turc Ermal Kurtoglu. Ils sont plus forts que les Etats-Unis. Nous, on nous prédisait à peine une victoire contre le Qatar. Mais on est toujours là et on le sera jusqu'au bout." Les Argentins pourront compter sur Luis Scola qui a perdu deux dents contre la Nouvelle-Zélande en huitièmes.

Espagne - Lituanie

L'ambition espagnole. Avec sans doute la meilleure équipe de son histoire, l'Espagne vise au minimum une médaille. Alors s'arrêter dès les quarts, comme en 2002, ferait forcément tache. "On a été très forts jusque-là mais cela ne veut plus rien dire à ce stade, prévient la star espagnole Pau Gasol. Car tous les matches à venir vont être compliqués." La sélection ibère part néanmoins grande favorite face à la Lituanie, où Arvydas Macijauskas est le seul survivant de la grande époque. Mais l'entraîneur des Baltes, Antanas Sireika, est lui aussi ambitieux: "On n'atteindra notre vrai niveau que si on arrive jusqu'au 3 septembre", le jour de la finale.

Grèce - France

La revanche de Belgrade. La France a rempli son contrat en se hissant jusqu'en quarts de finale, mais une revanche face aux Grecs, qui l'avaient battue en demi-finale de l'Euro-2005, ne serait pas pour lui déplaire. "On est outsiders et c'est ce qu'on préfère, annonce l'ailier français Mamoutou Diarra. Ca peut être un avantage." Obligée de compenser le forfait de Tony Parker, la France va continuer à s'appuyer sur sa défense, la meilleure de la compétition. Absente du Mondial-2002, la Grèce ne veut pas laisser échapper la perspective d'un rendez-vous de gala avec les Etats-Unis. Si le champion d'Europe, un des quatre invaincus dans le tournoi, continue à perdre aussi peu de ballons (3 contre la Chine!), il aura toutes les cartes en main.

Etats-Unis - Allemagne

Le pari impossible. Sauf miracle, l'Allemagne ne passera pas ce tour contre des Etats-Unis impressionnants en huitièmes face à l'Australie (+40). "Qui sait, si on est dans un bon jour ?", se persuade le capitaine Ademola Okulaja, mais la Mannschaft semble trop dépendante de Dirk Nowitzki. "Dirk est important mais nous ne sommes pas seulement l'équipe d'un seul joueur", tonne le sélectionneur Dirk Bauermann. Mais face aux LeBron James, Dwayne Wade et Carmelo Anthony, cela risque d'être un peu juste, d'autant que les Américains semblent vraiment motivés cette fois. "Ce qui s'est passé en 2004 (3e aux JO) nous motive, souligne Anthony. Et on veut le montrer à tout le monde."