ATLANTA - Avant même son passage dans la NBA en juin prochain, Joakim Noah est déjà considéré comme une star des parquets par les amateurs de basketball Américains.

Dès le retentissement de la sirène scellant le succès de l'Université de Florida sur Ohio State (84-75) en finale du March Madness, le réalisateur a choisi de suivre sur les écrans géants la course folle de "Jo" parti se jeter dans les bras de sa mère Cécilia et de son père Yannick, noyés au milieu des 51 000 spectateurs.

A peine assis dans le vestiaire, Noah a été absorbé par une meute de journalistes, qui se sont disputés les questions pendant près de 30 minutes.

Mardi, le quotidien USA Today, l'un des principaux journaux du pays, lui a consacré sa photo de Une.

Pas de doute, Joakim Noah est une vedette !

Et tout cela malgré une finale largement en-deçà de ses performances habituelles, avec huit points, trois rebonds et quatre fautes personnelles en 21 minutes sur le parquet. L'an passé, il avait été sacré MVP de cette même finale.

Égal des stars professionnelles

Depuis son titre de MVP de la finale 2006, il est même quasiment l'égal des plus grands joueurs de la NBA pour des Américains fous de sport universitaire. Même les retraités arpentaient les rues d'Atlanta lundi après-midi, en portant fièrement les couleurs, rouge d'Ohio ou orange et bleu de Florida, de leurs années d'étudiants.

Qu'est-ce-qui fait de "Jo", un joueur chéri ?

Son jeu. Joueur d'une explosivité incroyable, l'intérieur de 2,11 m est doté de qualités défensives largement supérieures à la moyenne. Le sélectionneur de l'équipe de France Claude Bergeaud, présent à Atlanta, est d'ailleurs venu le superviser pour cela.

Son caractère ensuite.

En voyant la hargne et le charisme, la comparaison avec le papa est inévitable. Véritable leader, il passe son temps à encourager, à replacer, à houspiller ses coéquipiers, heureux de suivre ce "chef de bande" d'une équipe composée de copains de parquets, copains de chambrées, enchaînant ensemble les victoires depuis deux ans.

Sa "tchatche" enfin.

Ecouter Joakim Noah fait oublier les discours convenus de la grande majorité de ses homologues. Même le simple fait d'expliquer sa joie lui fait prendre des chemin de traverses.

"Cela a été un voyage formidable. Je vais garder tellement de souvenirs, tellement de visages. Dans 20 ans, j'aurai encore ces images en tête", a-t-il lâché la tignasse recouverte d'une casquette de "Champion NCAA 2007 maladroitement posé à l'envers.

Il n'hésite pas non plus à sortir des métaphores gastronomiques, que lui seul comprend: "il y a du filet mignon partout mais on doit rester affamé", avait-il expliqué avant la finale.

Star en NCAA, Noah va devoir maintenant convaincre chez les "grands".

Déjà quelques équipes ont montré leur intérêt. Les noms de Phoenix ou Philadelphie circulent. Quelle que soit la destination, la "Noahmania" devrait rapidement gagnera le monde de la NBA.