ISTANBUL - Vainqueurs de la Russie, les Etats-Unis seront encerclés par trois équipes européennes en demi-finales du Mondial de basket à Istanbul où la surprenante Lituanie a brutalement stoppé l'Argentine jeudi.

Alors que l'Europe avait dépêché dès mercredi la Turquie et la Serbie en éclaireurs, les Lituaniens ont empêché le continent américain de rétablir la balance en atomisant (104-85) la bande à Luis Scola dans la foulée de la victoire américaine (89-79) sur la Russie.

Attendue depuis deux ans, l'heure du dernier tango a sans doute sonné jeudi pour les champions olympiques de 2004 qu'on savait vieillissants et limités sur le banc, mais qu'on n'imaginait pas prendre une telle volée.

A l'image de Luis Scola, 30,3 points de moyenne jusque-là mais seulement 13 (à 5 sur 16 aux tirs) jeudi, les Albiceleste ont vécu un long calvaire (66-36, 25e, 85-53, 30e) en donnant l'impression d'avoir lâché toutes leurs forces lors de leur merveilleux huitième de finale contre le Brésil mardi.

Ils ont été assommés d'entrée par l'insolente adresse des Baltes qui ont réussi leurs huit (!) premières tentatives à trois points, contre un piteux 0 sur 9 aux Argentins, pour se mettre à l'abri dès la mi-temps.

L'absence de Manu Ginobili a évidemment pesé côté argentin. Mais la Lituanie avait encore beaucoup plus de forfaits à déplorer. Sauf que le petit pays balte, où le basket est une religion, peut s'appuyer sur un réservoir de joueurs immense, qui lui permet de retrouver le devant de la scène un an seulement après un Championnat d'Europe catastrophique.

Durant crève l'écran

Comme la Turquie, les champions d'Europe 2003 joueront samedi leur première demi-finale mondiale et ils y sont arrivés par le même chemin, en prenant l'adversaire à la gorge d'entrée pour ne plus jamais desserrer l'étreinte.

Ils ont terminé la partie avec sept joueurs entre 12 et 19 points! Personne n'avait misé sur eux au départ. En attendant ils sont, comme la Turquie et les USA, toujours invaincus et les Américains feraient mieux de s'en méfier.

Surtout qu'ils ont des failles, exploitées pendant un bon quart d'heure par les Russes jeudi (30-35) avant qu'une bonne défense et un grand Kevin Durant (33 points) ne fassent la différence en faveur des Américains.

"Ils ont compris comment jouer sur leurs points forts tout en s'adaptant au jeu européen", a estimé le coach US de la sélection russe David Blatt.

Un des points forts a donc encore été Durant qui a terminé avec son meilleur total du tournoi. "Kevin devient de plus en plus fort. Il a beaucoup de pression mais il gère ça de manière remarquable", l'a applaudi son entraîneur Mike Krzyzewski qui a également pu compter sur Chauncey Billups précieux avec 15 points, 5 passes et plusieurs paniers primés chirurgicaux.

Leur contribution devrait encore être cruciale en demi-finale, stade où les Américains avaient perdu face à la Grèce il y a quatre ans au Japon.