SAITAMA (AFP) - Vingt-quatre heures après leur tragédie grecque, les Etats-Unis se sont consolés un peu en décrochant, face à l'Argentine (96-81) samedi à Saitama, une médaille de bronze au goût de revanche dans le Mondial-2006 de basket-ball.

Si cette médaille n'efface en rien la décevante sixième place au Mondial-2002, ni même la troisième place aux JO-2004, elle a au moins permis aux Américains de se défouler contre l'équipe qui lui a causé tous ces tracas.

C'est en effet l'Argentine qui avait été la première à les battre (87-80) depuis 58 matches, en 2002, lors de la deuxième phase de poules du Mondial.

C'est encore elle qui a éliminé les Etats-Unis deux ans plus tard en demi-finales des Jeux d'Athènes (89-81), avant d'aller chercher l'or face aux Italiens.

Avec un Dwyane Wade exceptionnel, le Team USA a mis fin samedi à cette mauvaise plaisanterie, mais cela ne l'empêche pas de repartir sur un nouveau constat d'échec.

Encore bredouille dans sa quête d'un premier titre mondial depuis 1994, l'équipe américaine doit désormais se concentrer sur les JO-2008, pour lesquels il faudra cependant d'abord se qualifier à travers le Championnats des Amériques, en 2007 au Venezuela.

Chaussures dans la foule

L'Argentine aussi sera obligée d'en passer par là (les deux finalistes seront qualifiés), pour ce qui sera sans doute la dernière campagne de la génération dorée de Manu Ginobili.

Championne olympique en 2004, elle voulait à tout prix effacer le douloureux souvenir de 2002, où elle fut battue in extremis par la Serbie-Monténégro en finale.

Après un nouvel échec sur le fil face à l'Espagne vendredi en demi-finales (75-74), cette génération, rattrapée par l'âge, devra se résoudre à ne jamais être parvenue à offrir un deuxième sacre mondial à l'Argentine, après celui de 1950.

Samedi, les Sud-Américains, encore très marqués par les événements de la veille, ont tenu une mi-temps avant de subir l'impact des deux superstars américaines, LeBron James et Dwayne Wade.

Ceux-ci ont mis le feu au parquet, avant de continuer à faire le show après la remise de médaille, en balançant leurs chaussures dans la foule.

Si le premier n'a pas été loin du triple-double (20 pts, 9 rbds, 7 p), le second a été irrésistible en marquant 19 de ses 32 points (à 76% de réussite!) dans le dernier quart-temps.

Un numéro d'acrobate qui a fini par complètement assommer les Argentins, qui n'ont profité qu'une mi-temps de la faible défense américaine.

Commentaires

Mike Krzyzewski (entraîneur des Etats-Unis): "Les Etats-Unis gardent la tête du classement Fiba? D'accord, mais ma principale satisfaction est qu'on ait gagné aujourd'hui. Cela ne fait pas très longtemps que nos joueurs sont ensemble et ils ont montré qu'ils avaient du caractère. Rebondir vingt-quatre heures après une défaite si douloureuse, c'est formidable. Cela veut dire aussi qu'on a pas mal avancé dans notre projet de construire un groupe uni."

Dwyane Wade (joueur de l'équipe des Etats-Unis): "Jouer ce Championnat du monde a été une très grande expérience. Tout le monde nous annonçait en finale. Mais j'ai beaucoup de respect pour toutes ces équipes qui jouent à un excellent niveau. Cela a été formidable d'avoir fait partie de ce groupe formidable. On a noué des liens. Cet été n'a pas été une perte de temps. On a beaucoup appris et on va continuer à aller de l'avant. On a fait un pas dans la bonne direction."

Manu Ginobili (ailier de l'équipe d'Argentine): "On y était plus, ni sur le plan physique, ni sur le plan mental. On a joué dur dans le premier quart-temps mais on n'a pas joué de manière aussi efficace que d'habitude. Cela n'a pas été facile de se remettre de la défaite d'hier. C'est très décevant de repartir sans médaille."

Sergio Hernandez (entraîneur de l'équipe d'Argentine): "Je pense que les Etats-Unis étaient la pire équipe qu'on puisse rencontrer pour le bronze. On a fini très tard hier (vendredi) soir. On a dû dîner vers minuit. Mes joueurs ne se sont pas endormis avant trois ou quatre heures du matin. Or pour rencontrer les Etats-Unis il faut être à 100%. On a essayé, mais nos corps étaient fatigués."