Les coulisses d'une surprise
NCAA-BB jeudi, 20 févr. 2014. 13:58 dimanche, 15 déc. 2024. 06:50Un mercredi soir comme les autres dans la NCAA.
Du moins, c’était le cas avant d’entendre le silence éloquent des quelque 25 000 spectateurs présents au Carrier Dome, domicile de l’Orange de Syracuse.
Classée meilleure équipe au pays, Syracuse croyait être en mesure d’ajouter une autre victoire à sa fiche immaculée jusqu’ici cette saison. Une formalité, en théorie, contre les décevants Eagles de Boston College.
L’arrière québécois Olivier Hanlan et ses coéquipiers n’avaient visiblement pas le même scénario en mains, comme en témoigne le résultat du match qui a bousculé le petit monde du basket-ball collégial américain.
« J’étais pompé au début du match, » nous a confié Hanlan, rejoint au bout du fil au lendemain de la surprenante victoire des Eagles. « Toute l’équipe était positive, on savait que si on jouait bien au début, on avait une chance de battre Syracuse. »
Les Eagles ont trimé dur pour arracher une victoire au domicile de l’Orange. Tirant de l’arrière 30-17 lors des premières minutes de la deuxième demie, Hanlan et ses coéquipiers ont renversé la vapeur avec une explosion offensive de 26 points contre 9 pour Syracuse, incluant trois tirs de l’extérieur de la part d’Hanlan.
Aux commandes 46-42, les Eagles ont regardé Tyler Ennis niveler la marque et les deux équipes se sont ensuite échangé les devants jusqu’à la période de prolongation. À partir de ce moment, le match était l’affaire de Boston College qui, dans la foulée, a coupé le souffle d’une foule dépassée par les évènements.
«On a l’habitude des matchs où on tire de l’arrière par dix ou quinze points, » explique Hanlan. « On a été plus agressifs à partir de la deuxième demie. »
Agressivité expliquant, sans doute, l’improbable résultat des visiteurs qui ont soutiré un gain de 62-59 à l'Orange aux termes d’une prolongation enlevante.
« Tout de suite après le match, j’étais surpris, » se souvient Hanlan, toujours un brin incrédule par rapport à sa soirée de la veille. « Le gymnase était super silencieux, sauf nous. C’était très excitant, il y avait 25 000 spectateurs, je pense. »
Dans l’ombre d’un autre Canadien
Originaire d’Aylmer, Hanlan joue actuellement sa deuxième saison dans la NCAA à l’âge de 21 ans.
Exilé aux États-Unis depuis ses dernières années du secondaire, Hanlan a peaufiné son jeu à l’école de New Hampton, au New Hampshire, avant d’accepter l’offre de Boston College de rejoindre son programme sportif et académique.
Partant dès sa première saison à la pointe pour les Eagles, les bonnes performances d’Hanlan sont ombragées par la spectaculaire saison de son homologue à Syracuse, Tyler Ennis. De Brampton, en Ontario, le meneur de jeu de première année de l’Orange fait tourner beaucoup de tête cette saison en raison de sa gestion du plancher et des performances de son équipe.
À un point tel qu’il sera fort possiblement repêché lors de la première moitié de la première ronde du prochain repêchage de la NBA.
Une réalité qui n’est pas tout à fait celle d’Hanlan, plus discret lors de sa deuxième saison.
« C’est un match comme tous les autres, » renchérit Hanlan. « Même si j’ai bien joué, je ne peux pas me comparer à Tyler Ennis cette saison. »
Même avec une victoire des Eagles, Hanlan n’a pas forcément eu le dessus sur Ennis, bien qu’une performance aussi remarquable ne nuise certainement pas à l’éclat d’Hanlan aux yeux des recruteurs de la NBA.
« C’est toujours bien de performer à un haut niveau, surtout quand plus de monde te regarde qu'à l'habitude. »
Difficile de contredire l’arrière des Eagles, très difficile même.
Une lucidité qui détonne dans l'onde de choc lancée par les Eagles en renversant Syracuse dans sa cours.