Le grand show de la NBA débarque pour la première fois à Paris avec un match de saison régulière entre les Bucks  de Milwaukee et les Hornets de Charlotte vendredi à Bercy, un événement qui a suscité un engouement extraordinaire chez les fans de basket.

Ils ont été plus de 100 000 à solliciter un billet, pour environ 15 000 disponibles, la plupart à des tarifs très élevés. Si les prix commençaient à 65 euros, pour une place sous le toit, lors de la prévente à l'automne, il n'y avait rien à moins de 315 euros pendant la session de janvier.

Il faut dire que les Français ont de la chance, puisqu'ils accueillent la meilleure équipe actuelle de la NBA, les Bucks de Milwaukee, qui galopent en tête à la mi-saison avec 39 victoires et 6 défaites, et l'une des superstars du jeu, le Grec Giannis Antetokounmpo, sacré joueur le plus utile l'an passé.

Les Hornets de Charlotte volent moins haut (15 victoires, 30 défaites) et auraient inspiré plus d'enthousiasme si Tony Parker en portait toujours le maillot comme l'an passé. Mais les supporteurs français pourront encourager l'un des leurs, Nicolas Batum, qui vit une saison difficile.

La France, grand marché

Ce rendez-vous est le premier vrai match de la NBA organisé en France, c'est-à-dire de saison régulière, par opposition à ceux de présaison, qui y ont déjà eu lieu. Pourtant sportivement il n'a rien de décisif. Il s'agit d'un match comme un autre parmi les 82 que jouent chacune des 30 franchises, sans compter les séries. C'est du côté du marketing et des affaires que se situent les enjeux pour une ligue depuis longtemps en quête de développement international et pour des commanditaires  soucieux d'agrandir leurs parts.

« La France est un grand marché pour le basket. Il y a une longue tradition, un fédération de première classe qui produit un nombre étonnamment élevé de joueurs de NBA (11 cette saison). C'est un marché très attirant pour les fans, pas seulement pour les Américains, mais dans toute l'Europe », a souligné jeudi le patron de la NBA Adam Silver, qui a fait le voyage.

L'un des principaux intéressés n'est autre que le plus grand basketteur de l'histoire, Michael Jordan, patron d'une marque de chaussures et d'équipements sportifs divers portant son nom (mais associé à Nike, le fournisseur officiel des maillots de la NBA), et patron aussi des Hornets qu'il a rachetés il y a dix ans. La légende vivante est attendue dans les tribunes de Bercy pour cet événement qui s'annonce également très « people ». « Michael voulait revenir à Paris où il était immensément populaire comme joueur », a souligné Silver.

Après neuf ans à Londres

Après neuf ans à Londres, c'est donc Paris et le marché français, le deuxième en Europe en nombre de souscriptions au League Pass qui permet désormais de suivre les matchs sur internet, qui a le privilège d'être la nouvelle cible de la grande ligue. Et la NBA est là pour rester. L'accord est même déjà signé pour un nouveau match en janvier prochain. « Nous serons à Paris pour de nombreuses années », a dit le commissaire, qui espère, d'ici à quelques années, pouvoir inclure dans le calendrier plusieurs matches à l'étranger.

Les Parisiens auront donc droit au spectacle sportif à l'américaine, « avec une forte composante d'entertainment », dixit Silver, ses jeux de lumière, ses danseurs, ses mascottes et ses animations en tous genres. Un style qui inspire depuis longtemps les organisateurs du monde entier. « En plus de cela, le jeu aussi est particulier, généralement très rapide, avec de gros scores et quelques-uns des meilleurs athlètes du monde, presque des super-héros ! », poursuit Silver.

Du côté des dirigeants français, on n'y voit que du positif, quand bien même l'événement souligne le gouffre de popularité qui sépare les deux baskets. « La NBA ne peut pas faire de mal au basket. Il s'agit d'un modèle réussi et comme ils ont beaucoup de bienveillance à notre égard, on serait idiot de ne pas discuter avec eux », a déclaré Alain Béral, le président le Ligue nationale de basket (LNB).