Au lendemain d’une cuisante défaite de 111-81 contre les Timberwolves du Minnesota, les décevants Nets de Brooklyn affichent un dossier de trois victoires contre neuf défaites depuis le début de la saison.

Le deuxième pire dans l’Est devants les Bucks de Milwaukee.

Pressentis pour trôner au sommet de la division Atlantique, les Nets ont trébuché dès le début de la saison et ils sont au cœur d’une série de quatre défaites. De ce fait, ils stagnent dans la cave de la division menée par les étonnants Raptors de Toronto.

Comment expliquer cette débandade des Nets?

On pourrait d’abord pointer en direction de l’entraîneur-chef recrue Jason Kidd qui, quelques mois à peine après sa retraite en tant que joueur, s’est lancé dans l’aventure de diriger une équipe de vétérans. Dans certains cas, les joueurs sont aussi expérimentés que Kidd dans la NBA. Cela pose problème à plusieurs niveaux.

Premièrement, Kidd semble inactif sur les lignes de côtés. Ayant brûlé maintes étapes dans l’apprentissage du  métier d'entraîneur, Kidd se retrouve plus souvent qu’à son tour dans le siège du passager aux côtés de ses assistants qui mènent le bal, quand ce ne sont pas carrément les joueurs qui tracent les jeux sur l’ardoise entre les coups de sifflet.

Kidd, semble-t-il, apprend « sur le tas » un travail qui se peaufine à force de répétitions. Sauf que les Nets, assemblés pour des succès immédiats autour de nombreux vétérans, n’ont pas le luxe de la patience. À l’exception d’une victoire contre le Heat de Miami lors du premier match de la saison, les succès sont pour ainsi dire absents à Brooklyn et des coupables devront se justifier tôt ou tard.

Parce que les Nets, présentement, représentent une dispendieuse déception.

Bonifié depuis la transaction amenant Paul Pierce et Kevin Garnett à Brooklyn, l’alignement partant des Nets est une richesse qui se paye à coups de gros dollars. Si on sort notre calculatrice quelques instants, le cinq partant des Nets empochera la rondelette somme de 82 393 823$ pour la saison en cours. Cette facture, salée, n’inclut pas les autres joueurs de la formation et les imprévus en raison des blessures. Afin de relativiser, les 76ers de Philadelphie, qui occupent présentement le deuxième rang de l’Atlantique, ont une masse salariale d’un peu plus de 45 millions de dollars pour l’équipe entière.

À Brooklyn, on dépasse le cap des 100 millions pour la saison en cours. De loin la plus haute masse salariale de la NBA.

Une facture qui se justifie très mal si l’équipe ne performe pas sur le terrain, et ce, même si le propriétaire de l’équipe n’a jamais caché son intention d’aligner les dollars afin d’offrir une pertinence à sa propriété.

Autre problème à Brooklyn, l'infirmerie s’est remplie plus tôt que prévu pour l’équipe de vétérans. Jusqu’ici, Paul Pierce, Kevin Garnett, Brook Lopez, Deron Williams et Andrei Kirilenko se sont tous absentés au moins un match en raison de différentes blessures. On se doutait bien que les rudiments d’une saison complète se feraient sentir sur la collection de « vieilles jambes » des Nets, mais le quart de la saison n’est même pas franchi que l’équipe ressemble plus à une bête agonisante qu’à une équipe aspirant aux plus grands honneurs.

Alors, que faire ?

On devra prendre son mal en patience à Brooklyn et espérer qu’un calendrier plus favorable relancera l’équipe lors de la suite des choses.

En effet, les Nets ont joué huit de leurs douze matchs sur la route depuis le début de la saison, ne récoltant qu’une maigre victoire loin du bois franc marbré du Barclays Center. La simple variance d’un calendrier joué plus à domicile devrait favoriser les Nets.

Aussi, Kidd s’imposera de plus en plus dans ses tâches, ce qui aidera la formation à se stabiliser à l'intérieur d’une stratégie optimisée aux goûts du pilote recrue. Même si l’équipe n’a pas le luxe de la patience, la faiblesse de l’Est permettra aux Nets de ne pas tomber trop loin d’une place en séries et même en trébuchant tôt, il sera très difficile pour les Nets de s’exclure complètement du portrait d’ici à la pause du Match des étoiles. Bref, le temps est du côté des Nets, même si on pensait le contraire vu les impondérables qui jouent contre eux.

Aspect positif de la saison jusqu’ici, les réservistes Andray Blatche et Shaun Livingston jouent de l’excellent basket jusqu’ici et les deux joueurs de soutiens offrent une belle constance à l’équipe. À défaut de provenir du noyau de vétéran dispendieux, la constance permettra aux Nets d’imposer son rythme éventuellement.

L’expérience, jusqu’ici, est loin d’être concluante à Brooklyn. La « super-équipe » n’est pas du tout au point. Sauf que la saison est jeune et des joueurs comme Garnett et Pierce afficheront leurs véritables couleurs lors des éliminatoires et possiblement pas avant.

La patience, dans le cas des Nets, est de mise. Malgré tout ce qui va mal à l’aube de décembre.