Ce ne sont pas tous les joueurs qui réagissent de la même façon lorsqu’ils apprennent qu’ils sont échangés.

Certains tombent de nues et font même tout pour empêcher la transaction, tandis que d’autres voient cette possibilité d’évoluer sous d’autres cieux comme une opportunité incroyable.

Les plus cyniques s’empresseront cependant de faire remarquer que la pilule est plus facile à avaler lorsqu’un dirigeant de la trempe de Phil Jackson vous choisit pour relancer une équipe.

Qu’à cela ne tienne, Samuel Dalembert était fou de joie quand les Knicks de New York ont fait l’acquisition de ses services en compagnie de ceux de Jose Calderon, Wayne Ellington, Shane Larkin et de choix au repêchage en retour de Tyson Chandler et Raymond Felton cet été.

« Lorsque j’ai appris que les Knicks étaient intéressés, je me suis dit : "wow", racontait le Québécois d’origine haïtienne avant le match préparatoire que les Knicks ont disputé contre les Raptors de Toronto vendredi soir au Centre Bell. C’est une très, très bonne organisation.

« De toute ma carrière, je n’ai pas connu d’endroit qui était aussi merveilleux. Et comme je n’ai pas vraiment joué beaucoup de minutes au cours des quatre dernières années - à Sacramento, Houston, Milwaukee et Dallas -, je me sens frais et dispo pour relever ce défi. »

Tout comme Dalembert, les Knicks étaient à la recherche d’un nouveau départ, eux qui ont raté les séries éliminatoires la saison dernière, malgré la présence de joueurs étoiles comme Carmelo Anthony et Amar’e Stoudemire au sein de leur formation.

Les Knicks avaient déjà jeté les premières pierres de leurs nouvelles fondations en nommant Steve Mills au poste de directeur général en septembre dernier, mais c’est véritablement l’arrivée du légendaire Jackson à titre de président en mars qui a marqué le tournant.

Le grand patron a ensuite nommé l’ancien garde Derek Fisher - avec qui il a remporté cinq titres de la NBA avec les Lakers de Los Angeles - et même si ce dernier en est à sa première expérience à du genre, les joueurs sont loin d’avoir accueilli la nouvelle avec scepticisme.

« Il ne nous parle pas seulement comme un entraîneur-chef, relate Dalembert. Il a toujours le bon mot au bon moment. Il nous rappelle continuellement de croire au triangle et que nous finirons tous par arrêter d’y penser et réaliser un jour que ça marche vraiment! »

Le célèbre système offensif est au coeur de la relance des Knicks et l’embauche de Fisher n’y est évidemment par étrangère. Inutile de rappeler que les Bulls de Chicago et les Lakers ont gagné 11 championnats sous la gouverne de Jackson entre 1991 et 2010.

En termes extrêmement simplistes, le triangle s’appuie sur l’absence de position fixe pour les joueurs, le mouvement, l’espace entre les joueurs et l’intelligence de ces derniers pour inscrire des points. Le triangle s’avère particulièrement efficace contre les défenses individuelles.

Dalembert est le premier à reconnaître la complexité de la chose, mais ses années passées à évoluer contre ce système l’amènent à croire que ses efforts pour le maîtriser rapporteront rapidement des dividendes. D’ici là, il écoute les conseils de Jackson et Fisher avec attention.

« Tout est une question d’habitude. Dans la plupart des équipes, le garde conserve le ballon pendant 15 ou 20 secondes avant de créer quelque chose, explique le géant de 6 pieds 11 pouces. C’est comme une formule que tu ajustes selon la situation qui sera présente à toi.

« Notre premier match a été difficile parce que nous nous demandions tous qu’est-ce que nous faisions! Nous réfléchissions beaucoup trop. Heureusement, Phil et Derek sont continuellement là pour nous donner de petits trucs et ainsi nous permettre de simplifier les choses. »

Échangé aux Knicks en même temps que Dalembert, l’ex-Raptor Calderon pense même que l’équipe sera en mesure de connaître rapidement du succès sous l’ère du triangle.

« C’est différent, mais nous avons tous déjà joué au basketball avant, analyse le meneur espagnol. Avec de nouveaux joueurs, un nouvel entraîneur et un nouveau système, ça fait bien des choses à assimiler, mais je suis convaincu que c’est un pas dans la bonne direction. »

Calderon se plaisait à Dallas, et contrairement à Dalembert, son départ de la ville texane ne l’enchantait pas nécessairement. Cela dit, il a rapidement tourné la page, reconnaissant que de retrouver des visages familiers - la moitié de l’équipe en fait - s’avérait un excellent baume.

« Quand vous êtes échangés, il n’y a que deux façons de voir les choses : positive ou négative, réfléchit Calderon. C’est évident que lorsqu’un dirigeant comme Phil Jackson vient vous chercher c’est bien, mais ça demeure néanmoins la triste réalité du sport professionnel. »

Dalembert et Calderon espèrent que leur arrivée à New York leur permettra de savourer un premier titre en carrière et d’en offrir un premier aux partisans du club depuis 1973. Ils concèdent toutefois que la patience est de mise, mais ils y croient. C’est déjà un début.