LOS ANGELES - Quatre mois après avoir surclassé Miami, le champion en titre San Antonio aborde la saison 2014-2015 avec le statut de favori mais aussi avec une hypothèque de taille, le « grand âge » de son trio Duncan-Parker-Ginobili.

Avec ses 38 ans bien tassés, Tim Duncan n'est pas encore le doyen de la NBA.

Mais depuis qu'il s'est posé la question de partir à la retraite au sommet de sa gloire après un cinquième titre NBA, son âge passe désormais pour le principal handicap des Spurs.

« J'ai un peu hésité cet été, mais tant que je sens que je peux prendre du plaisir en jouant, c'est ce que je vais continuer à faire », a balayé l'intérieur des Spurs qui va disputer sa 18e saison en NBA et qui a touché de fait un bonus non négligeable de 10 millions de dollars.

Le joueur emblématique des Spurs, plus encore que David Robinson, veut conserver le titre, ce qu'il n'est jamais parvenu à faire jusque-là après les sacres de 1999, 2003, 2005, 2007 et 2014.

« On veut reprendre le boulot où on l'a laissé, mais il faut qu'on mette la saison dernière de côté. Quand on est champion, c'est un match particulier pour chacun de vos adversaires, cela peut être épuisant », a-t-il prévenu.

Son entraîneur Gregg Popovich n'est pas obnubilé par cet objectif. « Cela sera dans notre esprit, mais cela ne sera pas notre mantra. On ne pourra pas dire qu'on n'est pas une grande équipe si on n'y parvient pas », a martelé Pop, en poste depuis 1998.

Total de 117 victoires en séries

L'intransigeant entraîneur est conscient qu'il s'agit sans doute de la dernière saison du « Big Three » qui a signé le plus de victoires en séries dans l'histoire de la NBA (117).

« Ne plus avoir Timmy à l'entraînement me rendra triste, mais je ne veux pas y penser alors que la question ne se pose pas encore », a asséné Popovich qui, par le passé, a laissé entendre qu'il pourrait suivre Duncan lorsqu'il prendra sa retraite.

Manu Ginobili, 37 ans, a vu son été perturbé par une fracture de fatigue à un péroné qui a conduit les Spurs à mettre leur veto à sa participation à la Coupe du monde 2014 avec l'Argentine.

Une fois n'est pas coutume, Tony Parker, « gamin » de 32 ans, a fait faux bond à l'équipe de France pour se ménager après une longue et épuisante saison 2013-2014.

Mais ce n'est pas tant l'âge de son trio majeur que l'inexpérience des autres joueurs de son effectif qui préoccupe Popovich.

« Je ne m'inquiète pas pour Tony (Parker), Manu (Ginobili) et Timmy (Duncan). Ils savent que c'est difficile d'en arriver là, ils ne vont pas prendre la saison comme un tour d'honneur », a-t-il déclaré.

« C'est pour les plus jeunes que je m'inquiète: il ne faudrait pas qu'ils croient que ça va être facile et que ça va venir sans faire d'efforts et en sautant des étapes », a-t-il insisté.

Signe toutefois qu'il a confiance dans son effectif, Popovich n'a procédé à aucun transfert cet été. « On sort d'une bonne saison, c'est un bon groupe de joueurs, qui va comme chaque année donner le meilleur de lui-même : cela peut nous amener au 1er tour des séries, au 2e tour, au titre, qui le sait?... »